Chapitre 8

5 0 0
                                    

Je me réveilla en sursaut. Étrangement, je n'avais aucun souvenir de mon rêve mais j'en restais toute retournée. Comme si j'avais vécu une chose des plus horribles. Je me leva, en essayant d'oublier cette sensation étrange. Puis je me dirigea vers la cuisine où mon petit déjeuner m'attendait. Mon petit-frère dormait encore étant donné qu'il avait cours une heure plus tard. De plus, mon oncle était parti travailler tandis que ma tante se préparait encore dans la salle de bain avant d'y aller également.

Après mon p'tit-déj, je me redirigea vers ma chambre pour préparer mes affaires de cours et ensuite aller me laver. Après cela fait, je regarda l'heure pour voir que j'étais suffisamment en avance pour me permettre un peu de folie avec mes cheveux. Je fis deux petites nattes de chaque côté de ma tête et les rassembla derrière mon crâne. Avec mes boucles à l'air libre, ça faisait presque jolie. Et je m'étonna moi-même de soigner autant mon image. Moi, qui d'habitude ne songeai de loin pas à plaire à quelqu'un.

Satisfaite de mon reflet dans la glace, je pris mon sac sur une épaule et m'arrêta devant la chambre de mon frère pour entendre sa respiration régulière. J'esquissa un léger sourire puis sorti de la maison avant de devoir courir pour arriver à l'heure au lycée.

Durant le trajet, j'observais certaines choses qui auraient pu changer par rapport à hier. Mais comme d'habitude, tout était identique à la veille. Arrivée à la hauteur de LA rue, je le vis sortir. Je ne pus m'empêcher de fixer son dos plutôt bien bâti en imaginant son visage à cet instant. Celui-ci ne m'avait pas vu lorsqu'il était sorti. Et pourtant, quelques mètres plus loin, il se retourna pour me regarder et me sourit. Mon cœur rata un battement et en le voyant s'arrêter, je compris qu'il m'attendait. Alors j'accéléra le pas en me demandant ce qui allait se produire par la suite.

Arrivée à 10 mètres de lui, je ne pus m'empêcher de fixer le sol devant moi. Il s' approcha alors de moi tout en me fixant et s'arrêta à moins de 2 mètres. Le rythme de mon cœur s'accéléra durant ces secondes pesantes qui me paraissaient une éternité. Et je ne pus m'empêcher de lever la tête pour regarder ses yeux qui ne cessaient de me regarder. Il était incontestablement beau en ce matin frais. Et j'espérais au fond de moi qu'il ne pouvait pas discerner l'effet qu'il me faisait.

Après un certain moment je vis ses lèvres s'entrouvrirent pour y laisser s'échapper un mot: «Salut». Jusqu'alors je ne m'étais pas rendue compte que je le fixais comme une tarée et je sentis de la chaleur m'envahir. Je le salua à mon tour en essayant tant bien que mal de ne pas bégayer et montrer ma gêne. Il ne parut pas s'en soucier et se retourna pour continuer la route vers le lycée. Néanmoins, il attendait du coin de l'œil que je le rejoigne à ses côtés.

Une grande partie du trajet se fit dans un silence presque gênant. Puis, la ruelle mystérieuse ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de nous quand il me dit:

«- Je dois te laisser. J'ai un truc à faire.», sans m'accorder aucun regard en rentrant dans la ruelle.

J'hésita longtemps avant de me décider à lui poser la question:

«- Tu vas faire quoi?»

Il se retourna et je regretta aussitôt d'avoir posé la question.

«- Ça ne me regarde pas. Pardon... Je devrais y aller...»

Et au moment où je voulu continuer mon chemin, quelqu'un me prit le bras. Je me retrouva quelques centimètres face à Thomas. Mon cœur rata bien évidemment un battement et je ne pus m'empêcher de penser à ce qui clochait chez moi. Se retrouver contre le torse de deux garçons en moins de 24 heures d'intervalle ne me ressemblait pas. Et en être à ce point chamboulée également.

Je leva ma tête vers lui et le vit, le regard perdu, les joues rouges et les lèvres entrouvertes le rendant tellement mignon. Y a vraiment quelque chose de louche chez moi.. Néanmoins j'osa parler la première car visiblement, il n'avait pas l'air de vouloir dire quoi que ce soit pour le moment.

«- Pour... Pourquoi tu m'as retenu?...» Ces mots le firent sortir de sa torpeur et il se détacha brusquement de moi. Puis il me regarda, gêné.

«- Désolé... Je... Je voulais juste pas que... Que tu partes... Pas comme ça.

- Comment ça?

- Je veux pas que tu crois que je veux pas te le dire.

- N'est-ce pas le cas?

- Si. Enfin nan... Pas vraiment... C'est compliqué..», dit-il en passant sa main sur sa nuque.

"«- Ce n'est pas grave. Ça ne me regarde pas de toute façon. Ne te sens pas obligé de t'excuser.

- Nan, j'y tiens.»

Les mots me manquèrent. Ce garçon était aussi louche que moi en fait. Et étrangement, cela me rassura.

Puis je me souviens d'une chose importante. J'étais dehors, avec lui, pour une raison. Une seule raison. Je l'avais sur le bout de langue... J'étais sûre d'être très proche... C'était sûrement par rapport au sac que je portais...Les cours!

« - Oh merde... Faut que j'aille au lycée!

- Oui, effectivement...

- A tout à l'heure alors.»

Je fis demi-tour et me redirigea vers ma destination initiale, le lycée. J'entendis ses dernières paroles avant de le quitter, au loin, qui firent battre mon cœur dans un rythme effréné: «Je t'expliquerai un jour. Je te le promets.»



Ce jour-làOù les histoires vivent. Découvrez maintenant