▷Chapitre 3 ◁

291 30 25
                                    

Mais qu'est-ce que je fous là ?

- Paul, je pense pas que ce soit une bonne idée finalement...

- Mais t'inquiète pas Dada, je t'ai dis que tu sentais plus la morue, répondit Paul en levant les yeux au ciel. Allez viens ça va être d'enfer.

Je suivais donc mon imbécile de meilleur ami à contrecoeur, pour signer mon arrêt de mort dans cette maison immense remplis d'ados aux hormones en ébullition. Ça va être terrible...

J'entrais et à ce moment là je regrettais mon lit et un bon livre. L'alcool coulait à flos, les filles se déhanchaient sur la piste collées à des garçons transpirant aux mains baladeuses. Des couples se tripotaient dans des coins sombres, d'autres étaient écroulés sur les canapés comme des phacochères. La musique était atrocement forte, il fallait hurler pour la couvrir. Je n'imaginais même pas l'étage. Sûrement du vomis à côté des toilettes, des chambres occupées et des personnes saoules endormis dans le couloir. Je n'aime pas cet endroit.

Je suivais toujours Paul parmis ce monde transpirant l'alcool par tous les pores de leur corps, j'avais peur qu'il me laisse seul. Lui il pourrait sûrement s'éclater dans ce genre d'endroit mais je suis différent. J'ai toujours été différent.

××××××××××

Ça devait maintenant faire quelques bonnes heures que j'étais assis sur ce canapé où deux couples se tripotaient sous mon nez sans gêne, j'observais Paul qui se déchaînait sur la piste, il ne semblait jamais fatigué. J'espère juste qu'on ne rentrera pas trop tard.

Mais pourquoi je suis là ? Je n'ai rien à faire dans ce genre d'endroit. Je devrais être dans mon lit à lire un livre instructif avec un grog. Pas dans cette...chose qui porte le nom de fête ! Les nerds ne sont pas invité aux fêtes ! Et même s'ils l'étaient ils n'iraient pas. Parce que c'est la loi de la nature. Nature qui s'appelle classe sociale ! Et puis je n'aime pas cette façon d'avoir du fun ! Mon fun à moi c'est les livres, les cours, les devoirs, et... Et c'est pas fun ça en faite. Finalement je ne sais pas m'amuser. Mais ça me va.

Je me fis sortir de mes réflexions par une main qui caressait mes cheveux. Je vis alors qu'elle appartenait à la fille à ma gauche. Elle a dû se tromper de tête...
Je les regardais s'embrasser enfin non, je les regardais s'étrangler avec leurs langues une expression de dégoût au visage. Je vais prendre l'air.

Je m'aventurais dans la jungle de danseur ivrognes qui constituait plus de la moitié de mon lycée en me promettant de ne jamais remettre les pieds à une fête.

Une fois dehors, un vent frais et agréable caressa mon visage. Voyant les corps endormis ou pas des autres je décidais de me poser plus loin. Je me laissa glisser contre un muret, en suppliant tous les dieux pour que Paul me ramène bientôt. Parce que oui, en plus d'avoir eu l'idée de se rendre à une fête, il a fallu que se soit lui qui m'amène. Je me maudissais intérieurement d'avoir accepté de venir et me mis à observer la pleine lune lorsque des sanglots me sortirent de ma contemplation. Je me levais en guidant mes pas vers la source des larmes. Personne ne pleure à une fête. Normalement on se bourre la gueule on se réveille à côté de quelqu'un qu'on ne connaît pas dans un lit inconnu. On ne pleurs pas dans un coin sombre seul. Je vis enfin une silhouette recroquevillée dans l'herbe la tête entre les mains. La lumière de la lune me permis de voir qu'il s'agissait d'une fille. Ses cheveux étaient regroupés en un chignon d'où s'échappaient quelques mèches brunes bouclées. Elle portait une robe de satin rouge bouffante vers le bas et qui mettait en valeur sa taille de guêpe. Je m'assis près d'elle et une odeur d'alcool s'éprit des mes narines. J'espère qu'elle ne rentre pas seule.

Je l'observais pleurer. Elle n'avait pas remarqué ma présence. J'avançais prudemment une main vers elle. Et finalement la déposa délicatement sur son épaule. Elle arrêta ses pleurs, paralysée. Puis au bout de quelques secondes sans bouger elle releva la tête doucement. Je vis son visage et le temps fut suspendu.

ChildhoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant