▷ Épilogue ◁

122 14 6
                                    

PDV Kim

- Je vais me promener maman ! Je reviens dans une heure ou deux ! Criais-je dans ma course.

Je passais la porte de mon ancienne maison en empoignant ma sacoche dans laquelle j'avais préalablement glissé un carnet et de quoi écrire.
Cela faisait maintenant quatre ans que j'étais partie vivre chez mes grands-parents afin de poursuivre mes études et pour d'autres raisons qui ne regardaient que moi. Nous étions au mois de mai, j'avais profité des vacances de trimestre pour rendre visite à mes parents.
Je marchais dans la rue d'un pas sûr sachant parfaitement où je voulais me rendre. J'attendais cette saison depuis une éternité.
Je passais le grand et majestueux portail en fer blanc et traversais un petit pont où une rivière prenait place pour finalement arriver dans l'allée de mes désirs. C'était encore plus beau que dans toutes mes espérances. Les arbres avaient fleuris et les pétales tombés au sol formaient un tapis rose des plus incroyable. Cette floraison offrait un véritable effet de lumière à cette allée qui m'avait semblait si triste et sombre en hiver. Il n'y avait rien de plus beau que tous ces arbres en fleurs longeant une allée dans toutes sa longueur. Je m'assis sur un des nombreux bancs qui séparaient les arbres les uns des autres et sortis mon carnet ainsi qu'un stylos et commençais à écrire ce qui me passait par la tête. Je voyais du coin de l'œil les confettis roses tomber en cascade jusqu'au sol m'arrachant un sourire idiot. Je ne regrettais pas d'être revenue, même après tout ce temps. Il est vrai que j'avais fuis mais je l'avais fais pour lui, pour son bien. Je chassai les fantômes du passé d'un mouvement de tête et repris mes écrits, le bruit du printemps pour seul pensées.
Au bout d'une vingtaine de minutes je sentis mon poignet faiblir et m'arrêtais d'écrire. Je glissai mon stylo à la page où je m'étais arrêtée et fermai mon carnet que je laissais sur mes genoux.
En face de moi se trouvait une air de jeux pour les enfants. J'en voyais plusieurs se courir après, d'autres plus jeunes étaient dans un bac à sable et s'amusaient à construire des petits châteaux. Il y avait aussi deux petites filles avec des longues couettes sur les balançoires criant à leur père "Plus haut ! Plus haut !!". Je soupirai, nostalgique. Comme j'aimerais à nouveau être une enfant.

- Kimberley ?

Cette voix. Je relevai les yeux vers la personne qui se tenait à mes côtes et croisais ses grands yeux verts que j'avais fuis.

PDV Dave

Lorsque j'aperçus Kim, car c'était elle j'en étais sûr et certain, une sensation étrange s'empara de moi. Un vide venait d'être comblé. Le vide qu'elle avait laissé en partant.
À l'entente de son prénom elle releva doucement ses yeux surpris vers moi. Je l'observais curieusement, elle avait changé. Ses longs cheveux bouclés étaient coupés court. Ils s'arrêtaient à la naissance de ses clavicules. Cela lui allait bien, elle semblait mûre comme ça. En revanche elle ne semblait pas avoir grandi en taille. Ses yeux bruns étaient maquillés d'un trait d'eye liner fin et d'un peu de mascara. Elle était toujours aussi belle.

- Ça va ? Demandai-je.

Elle parut gênée.

- Oui, tu veux t'asseoir ?

Je regardais la main de Kim qui tapotait la place sur le banc. Je hochais la tête et m'assis lourdement à côté d'elle. On resta en silence à regarder le vide.
Au bout de quelques minutes je portais mon regard sur Kimberley. Elle ne bougeait pas mais je devinais que mon regard l'a mettait mal à l'aise. Elle se tourna vers moi et planta son regard foncé dans le mien. Et sans un mot je l'embrassais. C'était brutale et pressant. Il y avait un surplus d'émotions qui passaient dans ce baiser. Le seul contact était celui de nos lèvres qui se mouvaient comme si elles n'étaient pas destinées à autre chose. Après quelques secondes à savourer ce baiser nous nous séparâmes pour reprendre notre souffle. On avait à nouveau détourné le regard évitant continuellement celui de l'autre. L'atmosphère devenait trop gênante. Je frottai mes mains sur mon jean et me levais.

- Je suis content de t'avoir revu, dis-je doucement.

J'attendais une quelconque réaction de sa part mais rien. Juste un hochement discret de tête. Je tournais les talons et partais.
Rien. Je n'avais rien ressentis. Ce baiser était fade. Il n'y avait aucun sentiment. Pourtant je l'ai embrassé, pas parce que j'en avais envie mais parce que je voulais savoir. Elle m'avait laissé à mes doutes durant toutes ces années et maintenant je savais.
Je ne suis pas amoureux de Kimberley.

◐▽◑▽◐▽◑▽◐▽◑▽◐▽◑▽◐▽◑▽

ChildhoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant