Une femme brune d'une quarantaine d'année fait cours à une adolescente, brune également aux yeux bleu-vert. D'ailleurs, elle se rend compte que celle-ci n'est pas très attentive donc elle la réprimande :
-Hope ! Concentre-toi !
La jeune fille lève les yeux au ciel. Puis elle demande :
-Quand est-ce qu'on part ?
-On partira quand on pourra.
-Toujours une réponse vague ! s'énerve Hope.
-Ce n'est pas si facile que ça de partir.
-Vous vous rendez compte que je n'ai jamais vu le soleil, toujours enfermée dans ce sous-sol ?!
-Tu crois que ça me fait plaisir à moi aussi ?
Un homme entre dans la pièce, les interrompant. Il se laisse tomber sur le siège le plus proche et soupire. Il met un moment avant de se rendre compte de la tension présente entre la mère et la fille. Il les interroge :
-Il y a un soucis ?
Les lèvres de l'adolescente se tordent en une moue boudeuse tandis que la mère répond d'un ton exaspéré :
-Encore un de ses caprices !
Les yeux de Hope s'enflamment et elle s'exclame :
-Comment ça, « un caprice » ?!
-Hope ! Parle autrement, s'il te plaît ! lui ordonne son père.
La jeune fille fusille ses parents du regard et croise les bras. Un lourd silence s'installe, vite brisé par une sonnerie.
Soudain, la tension s'évapore, laissant place à l'angoisse. L'homme affiche un air serein et repart. Contrairement à lui, la femme reste crispée, rendue immobile par la peur. Hope l'appelle d'une petite voix :
-Maman ?
-Ca va bien se passer...
-C'est qui, maman ?
Un coup de feu l'empêche de répondre. La bouche de l'adolescente s'arrondit sans qu'un son n'en sorte. Elle reste figée tandis que sa mère saisit sa main et lui dit :
-Ca fait 16 ans, 16 ans que l'on te promet que l'on ira dans la ville rebelle la plus proche mais... Cette fois, c'est toi qui dois me promettre que tu y iras. Avec ou sans nous.
-D'accord mais...
-C'est tout ce qui compte, alors. Reste là.
Elle quitte la pièce sans dire au revoir à sa fille et sans se retourner non plus. Hope écoute le bruit que ses pas font dans l'escalier. Elle retient ensuite son souffle, espérant l'inespérable. En effet, elle entend rapidement un second coup de feu. La jeune fille attend une dizaine de minutes avant de se lancer dans l'escalier pour monter – ce qui lui était auparavant interdit.
Elle est tout d'abord éblouie par la lumière du soleil. Mais elle arrive malgré tout à distinguer deux silhouettes étendues par terre. Elle s'agenouille auprès de celles-ci. Avec les cadavres devant les yeux, tout espoir l'abandonne et les larmes dévalent ses joues. Mais ce n'est pas seulement de tristesse mais aussi de colère contre cette société que ses parents lui ont tant appris à haïr.
Elle redescend au sous-sol et jette toutes ses affaires- c'est-à-dire pas grand-chose- dans un sac à dos. Puis elle entre dans le bureau de son père et se met à la recherche d'un plan du pays où sont indiqués les camps rebelles. Et, alors qu'elle s'apprête à laisser tomber- faute de trouver quoique ce soit – elle tombe sur une feuille pliée en quatre sur laquelle est inscrit « For a free world ». La jeune fille la déplie, intriguée, et découvre ce qu'elle cherche mais pas seulement : sur cette carte, son père a écrit plein d'annotations concernant des attaques contre des villes « parasitées ». Hope replie la feuille et la serre contre son cœur. Son père n'étant plus là, il ne peut plus faire remonter ses idées aux leaders rebelles. Mais elle, si.
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A Free World
RomansaC'est l'histoire de Hope qui vit dans une société où tout le monde a une puce intégrée dans son corps. Les gens n'ont plus de prénom, ce sont des codes. Elle a échappé à ça car ses parents sont rebelles et qu'ils l'ont cachée. Du coup elle vit dans...