Chapitre 1

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(Chapitre corrigé)

Je descendis en bas encore ensommeillée. J'arrivais dans la cuisine et me stoppais quelques secondes pour chasser l'immonde cauchemar que je venais de faire. Ma mère buvait tranquillement son café en lisant les nouvelles du journal. J'appuyais mon épaule dans l'encadrement de la porte et l'observais. Quand j'étais enfant c'était mon père qui buvait son café en lisant les nouvelles dans le journal. Lorsque je lui demandais pourquoi lisait-il toujours le journal le matin en se levant, il me répondait : "Tu sais ma fille, être alpha est une grande responsabilité. Les humains ne connaissant pas notre existence, nous devons nous adapter à leur mode de vie. C'est pour cela que je lis."

A sa mort ma mère a prit cette habitude, elle aussi, mais je ne pense pas que se soit pour les mêmes raisons que mon père. Je pense que c'est surtout parce qu'elle aime être au courant de l'actualité. Comme tous les matins ma mère me réveille à huit heure. Elle est toujours prête lorsqu'elle me réveil et il ne lui reste plus qu'à déjeuner. Ensuite une journée chargée nous attend, comme tous les jours : patrouiller sur le territoire, gérer quelques petits incidents, ... Je ne vais plus à l'école depuis mes seize ans. Je devais aider ma mère pour s'occuper de la meute. Elle a un petit travail à mi-temps pour permettre de subvenir à nos besoins, mais elle ne pouvait pas trouver de travail à temps pleins, car la meute prend une grande partie de son temps. Parfois je regrette de ne pas avoir pus continuer mes études. Je pourrai sortir un peu des limites du territoire de la meute. Seulement en tant que fille d'alpha et futur alpha je dois me plier aux règles que l'on m'impose enfin que ma mère m'impose. Depuis la mort de mon père, ma génitrice ne cesse de me répéter : "Astrid ton destin est tout tracé. Tu dois dès maintenant prendre les bonnes habitudes d'alpha."

Luna, ma mère, est une femme très stricte, elle aime tout contrôler. Pour elle, les apparences sont importantes. Je n'ai pas la vie que devrait avoir une jeune femme de dix-neuf ans. Je ne sors pratiquement jamais avec mes amis. Quand je dis mes amis se sont d'autres jeunes loups-garous de la meute. Ma mère m'interdit de fréquenter des humains. Je ne fais jamais la fête, ne reçois jamais personne à la maison parce que d'après ma mère : "Ce ne sont pas des habitudes d'alpha". J'arrive, de temps à autre, à inviter mon meilleur ami Rayan. Mais là aussi je dois être très prudente, si jamais ma mère s'en apercevait je ne donnerais pas chère de ma peau.

Je ne suis pas malheureuse, je n'ai pas à me plaindre il y a pire que moi d'après elle. Seulement je ne supporte plus ma vie. Je ne supporte plus que l'on me dicte ce que j'ai à faire, que l'on m'interdise les choses. Quand mon père était encore là, tout était différent. Jamais il ne m'a dicté ma vie. Comme tout enfant, j'avais des règles à respecter mais j'étais heureuse. Seulement maintenant je ne décide plus de rien, je ne choisis plus rien, même mon avenir. Lorsque j'en parle à ma mère, sa seule réponse est : "Les temps changent Astrid." Je ne souhaite qu'une seule chose, remédier à cette situation. Pouvoir prendre moi-même des décisions.

Nous n'avons jamais été proche Luna et moi. Des rumeurs disent qu'elle ne voulait pas d'enfant. Aussi loin que je me souvienne, c'est mon père qui m'a élevé. Ma mère était souvent absente à se promener je ne sais où sur le territoire et lorsqu'elle était présente, elle ne s'occupait jamais de mon frère et moi. Jamais nous n'avons d'affection l'une envers l'autre, c'est ma mère et je la respecte. Mais notre relation est loin de la relation mère/fille que l'on peut voir dans les séries télévisées. En réalité j'ai l'impression d'être une corvée pour elle. Nos prises de tête sont nombreuses surtout lorsque je parle de mon père. Elle ne cesse de le critiquer et de lui jeter la pierre, même s'il n'est plus de ce monde. 

Promenons-nous dans les bois. [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant