Promenons-nous dans les bois. [En réécriture]

Chapitre 2

(Chapitre corrigé)

Timothée. Mes yeux commencèrent à changer de couleur et je les fermais pour ne pas que mon ennemie s'en rende compte. Je ne voulais pas montrer à cet intrus qu'il avait touché à un point sensible. Je rouvris les yeux. Je continuais de le défier en montrant les crocs et en le regardant durement, le regard vide de toutes émotions.

- Qui es-tu ?

Comment ce loup peut-il connaître mon frère ? Il a dût sentir que mon odeur ressemblait légèrement à celle de Timothée.

- J'ai une annonce à faire à ta mère.

Un grognement m'échappa. Me croit-il assez stupide pour l'emmener droit à ma mère ? Malgré tout, notre instinct de loup nous pousse toujours à protéger notre alpha.

- Dîtes le moi. Je lui l'annoncerais moi même.

Je cessais de lui montrer les crocs mais restais tout de même sur mes gardes. En le défiant du regard.

- Je me dois de lui l'annoncer en personne.

Je me retins de pousser un gémissement moqueur face à sa réplique. Qu'a-t-il à lui annoncer d'aussi important ? Je me figeais une seconde fois. Je venais de prendre conscience de ma stupidité. C'est un alpha, hors il est seul ce qui est plus que louche. En temps normal, les Alpha ne se déplacent jamais seul. Je regardais autour de moi, les oreilles dressés à l'avant, guettant le moindre bruit. A mon plus grand étonnement, le loup noir comprit ce à quoi je pensais.

- Je suis seul. Mon bêta m'attend à la frontière de votre territoire.

Un sifflement s'échappa d'entres mes dents. Je fulminais intérieurement, certes je suis jeune, mais je ne suis pas stupide. Je ne vais pas me faire berner par le premier venu.

- Je suis peut-être jeune mais pas stupide. Pourquoi vous croirais-je ?

Un rictus se forma à la commissure de sa gueule.

- Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai jamais dis une chose pareil.

Je grognais de frustration. Il avait évité ma question.

- Je dois vraiment annoncer une chose à ta mère.

Je remarquais que son ton était redevenu sérieux.

- Comment vous appelez-vous ?

Je voulais connaître son prénom. Peut-être que ma mère a déjà parlé de cet alpha et en apprenant son prénom je le reconnaîtrais. L'alpha me regarda longuement dans les yeux, visiblement prit au dépourvu par ma question. Nous restâmes à nous regarder pendant plusieurs minutes.

- Enzo.

Je n'ai jamais entendu parler de lui, Luna n'a jamais mentionné son prénom. Elle est chez son bêta. Nous serons deux pour la défendre si jamais cet alpha avait de mauvaise intention. Je l'observais encore quelques secondes avant de me tourner sans pour autant le quitter du coin de l'oeil.

- Suivez moi.

Je me mise à trottiner, toujours sur mes gardes. Je tournais la tête pour m'assurer qu'il me suivait. Je le vis. Lui aussi, trottinait les oreilles dressées visiblement peu rassuré à l'idée de se trouver en territoire ennemi.

- Où m'emmènes-tu ?

Je sentis une pointe de soupçon dans sa voix.

- Chez Franck. Le bêta de la meute.

Il s'arrêta aussitôt et me montra les crocs en pliant ses deux pattes avant. Je m'arrêtais aussi et lui fis face.

- Je veux voir Luna !

Ce fut à mon tour de montrer les crocs, face au ton qu'il avait employé.

- Elle est là-bas !

Je le fusillais du regard. Je dois me contrôler. Ne t'énerve pas Astrid ... Depuis toute petite j'ai une maladie que l'on ne peut expliquer. Lorsque mes émotions me submergent, mes yeux virent au rouge sang. Mon père m'a un jour expliquer, qu'un loup-garou légendaire avait, lui aussi, ce défaut. C'était un guerrier hors pair qui ne manquait jamais ses proies, mais il était également un grand sage. Je m'identifiais donc à ce loup, par moment. Seulement ce n'était qu'une légende qui perdure depuis des siècles maintenant et personne ne doit connaître ce secret, il en va de ma vie. De plus je n'aime pas être le centre d'attention. Je repris ma route, en le regardant de temps à autre du coin de l'œil. Il était sur le qui-vive, peu rassuré de ce trouver en territoire ennemie. Ce doit-être quelque chose d'important pour qu'un Alpha ce déplace, qui plus est, seul.

-Une louve au pelage entièrement blanc. C'est peu commun.

Me lança-t-il au bout de quelques minutes. Je lui lançais un regard en biais en plaquant légèrement les oreilles sur mon crâne. Que cherche-t-il ? Je me contentai d'hocher la tête.

- Plutôt du genre solitaire, j'ai notée ...

Il continua. Je poussais un grognement rauque. Il commence sérieusement à m'agacer.

- En plus ton prénom est original. C'est vrai, je n'ai jamais connu d'Astrid auparavant.

Cette fois-ci s'en fut trop. Je fis volte face, le poil hérissé et les babines retroussées.

- Comment connais-tu mon prénom ?

- Je connaissais ton frère.

Certainement avant que Timothée ne s'en aille de chez nous, m'abandonnant à Luna ...

- Cesse de parler, tu me donne la migraine.

Je lui lançais en fouettant l'air avec ma queue et me retournant. Le loup grogna face à ma réponse. Je repris mon chemin, chemin qui ne m'avait jamais parut aussi long. Le loup accéléra l'allure pour se placer à côté de moi. Sa tête était relevée et sa langue pendait hors de sa gueule. Ses poils noirs comme l'ébène étaient impeccablement lustrés.

- Qu'as-tu d'autre qui sors du commun ?

Je vais lui faire bouffer sa langue. Astrid retiens -toi, me sermonna ma conscience.

- Des crocs très tranchantes.

Lui répondis-je en me tournant vers lui, la gueule entrouverte laissant apparaître mes crocs, pour appuyer mes paroles. Ce dernier lâcha un gémissement moqueur avant de me répondre.

- Ainsi qu'un mauvais caractère.

Ce permit-il d'ajouter. Stupide Alpha.