chap2

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Déterminé à leur rappeler les règles du jeu, Marc accompagna Brett et les Winston dans une salle de réunion située à proximité du hall de réception puis les invita, sans attendre, à s'asseoir autour de la grande table en acajou.

- Vous avez un très bel hôtel, le félicita Richard Winston. Mon assistante n'exagérait pas lorsqu'elle affirmait que cet endroit était un petit coin de paradis.

- Merci. L'hôtel commence à avoir une bonne réputation.

- Vous êtes tous les deux copropriétaires du lieu, de nouveaux venus dans le monde de l'hôtellerie, si je ne me trompe pas ?

Marc sourit poliment à Richard Winston, regrettant de devoir encore répondre oui. Même si cet hôtel était toute sa vie, il ne pouvait toujours pas dire qu'il était véritablement à lui. Mais, si tout se déroulait comme il l'espérait, ce jour arriverait bientôt.

- L'hôtel appartient à une société immobilière dont Brett et moi sommes actionnaires et gérants.

- Parfait, répondit Richard avant de se tourner vers sa fille. Je crois que tu seras très bien, ici, ma chérie.

- Je n'en doute pas, répondit celle-ci avant de river son regard outremer au sien. J'ai d'ailleurs déjà quelques idées pour rendre mon séjour le plus agréable possible.

Les sous-entendus contenus dans la voix sensuelle ne lui échappèrent pas et, aussitôt, il sentit un vent de chaleur l'envelopper, asséchant sa gorge, nouant son ventre, lui donnant la chair de poule.

- Vous parliez de formulaires à remplir, reprit Richard, le ramenant au présent. Venons-en rapidement au fait, je suis pressé.

- Votre assistante m'a fait parvenir ces documents, lui expliqua Brett en ouvrant un dossier. C'est le bureau du juge qui les lui a envoyés.

- En fait, l'interrompit Marc en se forçant à quitter la jeune femme du regard pour reprendre le contrôle de la réunion avant que celle-ci ne lui échappe, il y a plusieurs points que je souhaiterais clarifier au préalable.

Il avala sa salive pour rassembler ses moyens et ses idées.

- Ce sont Brett et votre assistante qui ont négocié l'arrangement, mais maintenant que nous sommes tous ici autour de cette table, j'aimerais vérifier que nous sommes bien tous d'accord.

Il jeta un coup d'œil rapide vers son frère, satisfait de ne pas voir de panique dans le regard de ce dernier. Après tout, peut être avait il fait le nécessaire pour que Rachel travaille bel et bien pendant son séjour ici.

Ce serait une bonne nouvelle.

Il s'apprêtait à entrer dans les détails lorsque, soudain, sa secrétaire entra dans la pièce, l'interrompant dans son élan.

- Je suis désolée de vous déranger, monsieur Strauss, mais Phil Arnall est en ligne. Il affirme que c'est urgent.

- Dites-lui que je le rappellerai.

- Je lui ai répondu que vous étiez en réunion, mais il a insisté pour que je vous dérange. Je suis désolée.

- Je connais ce genre de type. Avec eux, tout est toujours urgent, remarqua Richard avec un sourire ironique.

Mais Marc ne sourit pas.

Phil était un des actionnaires, membre du conseil d'administration de l'hôtel. Il ne possédait qu'une minorité d'actions, et pourtant il était responsable de la majorité de ses migraines. C'était le genre d'homme à continuellement chercher des problèmes là où il n'y en avait pas. D'ailleurs, il attendait avec impatience le jour où Brett et lui seraient actionnaires majoritaires, de façon à enfin pouvoir dire à Phil tout le mal qu'il pensait de lui.

rencontre sulfureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant