Les appareils photo se mirent à crépiter tels des mitrailleuses dès que la Bentley noire passa la grille de la propriété. Debout sur le perron, Marc soupira, désabusé. A son grand désespoir, une armée de paparazzi excités semblait avoir pris d’assaut son paisible hôtel de Clearwater Springs.Il regarda la Bentley remonter l’allée en direction du bâtiment principal, suivie de trois 4x4 noirs, et il leva les yeux au ciel. Toutes ces voitures pour une jeune héritière uniquement connue pour ses frasques ? N’était ce pas un peu exagéré ? Ce cortège était digne du Président de Etats-Unis, pas d’une starlette !
Hélas, ce n’était pas le Président des Etats-Unis qui était caché derrière les vitres fumées de la voiture.
Les photographes postés de part et d’autre de l’imposante grille de fer noire prirent quelques dernières photos avant de s’engouffrer dans la propriété à la suite de la voiture. Et c’est en courant qu’ils prirent la direction du bâtiment principal, écrasant sans le moindre scrupule les plates-bandes que le jardinier avait pris tant de soin à planter. On aurait dit une horde de barbares. Il se retint de ne pas s’élancer à leur poursuite pour dire sa manière de penser aux intrus avant de les jeter hors de sa propriété par la peau du cou.
Mais à quoi bon ?
Résigné, il se contenta de serrer les poings dans ses poches et de reporter sa colère sur le seul et unique responsable de cette pagaille : son frère Brett.
— Je te préviens, Brett, les frais de remise en état seront déduits de ton salaire.
Sans quitter du regard la scène, comme s’il contemplait le plus beau spectacle qu’il ait jamais vu, son frère lui sourit.
— Aucun problème, Marc. J’en aurai largement les moyens car, grâce à la publicité que me vaudra ce séjour, nous allons gagner des milliers de dollars. Dans quelques jours, l’hôtel de Clearwater Springs sera connu dans le monde entier !
Marc ouvrit la bouche pour répondre que l’hôtel était déjà connu, qu’il n’avait pas besoin de la dernière starlette d’Hollywood pour faire parler de son établissement et qu’au contraire, le casier judiciaire de Rachel Winston risquait de faire fuir des clients, mais, après réflexion, il préféra ne rien dire. Il avait déjà eu cette conversation à de nombreuses reprises. En vain, car son frère avait tout organisé et signé avant même de l’en avertir et il n’avait eu d’autre choix que d’accepter le fait accompli.
Malheureusement, ce n’était qu’aujourd’hui, une fois la tranquillité de son hôtel troublée par cette armée de paparazzi qu’il se rendait compte qu’il n’aurait jamais dû accepter la proposition de Brett.
— Détends-toi, lui conseilla Brett alors que la Bentley approchait. Une fois qu’elle sera à l’intérieur, les gardes du corps raccompagneront tous les indésirables à l’extérieur de la propriété, nous demanderons à Cory de remettre en état le jardin et…
Brett continua à parler mais Marc s’était arrêté de l’écouter. Toute son attention était désormais portée sur la jeune femme qui venait de sortir de la Bentley et qui serait leur prisonnière pour les trente prochains jours.
Il avait déjà vu des photos de Rachel Winston. En fait, tout le monde en avait vu, en particulier la double page centrale du magazine Hush, l’année précédente.
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rencontre sulfureuse
RomantizmEn apprenant qu'elle va devoir travailler pendant quinze jours comme femme de chambre au luxueux hôtel de Clearwater Springs, Rachel se doute qu'elle va devoir faire face à bien des difficultés, et qu'elle risque, à cette occasion, de payer cher sa...