chap 6

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- Tu es content ? lui lança Brett en entrant dans son bureau.

D'un geste rageur, son frère jeta un magazine sur la table et, les mains sur les hanches, le fusilla du regard.

Curieux de voir ce qui mettait son frère, d'habitude si calme, dans une telle colère, Marc baissa les yeux vers le journal.

Sous le titre « Toute propre » était une photo sur laquelle il reconnut, après quelques secondes d'hésitation, Rachel. Rachel, vêtue de l'uniforme de l'hôtel... Rachel trempée, les cheveux devant le visage et les mains habillées de gants en caoutchouc.

Il étudia attentivement le cliché, tandis que les questions se bousculaient dans sa tête.

- Tout cela est ta faute, Marc, reprit Brett d'un ton accusateur.

- Ma faute ?

- J'avais tout prévu et il a fallu que tu interviennes ! Tout aurait pu se dérouler en douceur si seulement tu m'avais laissé gérer la situation.

- Je ne comprends pas. Qu'ai-je fait ?

- C'est justement ce que j'aimerais savoir. Malheureusement, Rachel refuse d'en parler. Il s'est passé quelque chose entre vous, dans ce bureau, la semaine dernière, je le sais. Te connaissant, tu as dû lui faire la leçon, tu es très bon pour cela. J'ignore ce que tu lui as dit car elle refuse d'évoquer ce rendez-vous. Ce que je sais par contre, c'est qu'elle est décidée à prouver quelque chose. A te prouver quelque chose.

Brett se mit à arpenter la pièce de long en large avant de poursuivre.

- Savais-tu qu'elle avait renvoyé Stefan à Los Angeles ? lui demanda son frère.

Marc secoua la tête. Il l'ignorait.

- C'est pourtant ce qu'elle a fait. Elle a aussi annulé tous ses rendez-vous et a demandé à ses amis de ne pas venir lui rendre visite. Puis elle s'est mise au travail et a décidé qu'elle ne voulait pas de traitement de faveur de la part d'Anita.

- D'accord... Mais quel est le rapport avec la photo ?

- Elle a obéi, Marc ! Elle a refusé tout traitement de faveur, comme tu lui as répété depuis qu'elle a mis les pieds sur la propriété.

- J'ai juste dit que sa peine devait être exécutée.

- Tu voulais qu'elle soit traitée comme n'importe quel employé, sauf que tu as oublié un point : Rachel Winston n'est pas une personne comme les autres ! Les gens normaux ne se promènent pas suivis de hordes de photographes prêts à tout pour les saisir dans des situations compromettantes.

Brett s'interrompit, posa ses mains sur son bureau et le fixa, l'air menaçant.

- Maintenant, continua-t il, cette pauvre Anita est anéantie. Elle pense que tout est sa faute car elle a laissé Rachel seule pendant quelques secondes sans vérifier que la porte de la chambre était fermée. Je l'ai rassurée en lui expliquant qu'il n'y avait qu'un seul responsable mais...

- C'est ridicule, le coupa Marc en reprenant le journal en main. Je ne vois pas comment tu peux dire que c'est ma faute.

- Tu imagines la colère de Richard Winston lorsqu'il verra cette photo ? Nous lui avons promis de garder les paparazzi à distance et si tu m'avais laissé m'occuper de cette affaire, Rachel ne se serait pas retrouvée dans une telle situation. Alors je te préviens, s'il appelle, je te transfère tout de suite son appel.

rencontre sulfureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant