CHAPITRE TREIZE

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THE NERD 

CHAPITRE TREIZE 

-Margaux ? J'ai tourné la tête vers mes deux parents qui me fixaient, au bas de l'escalier, bras croisés.

 J'ai pensé un truc du style "C'est pas bon du tout pour moi, ça", puis j'ai fais demi-tour au milieu de l'escalier, mais je ne suis pas descendue entièrement. Je suis restée à la troisième marche. 

-On doit parler, m'a signalé mon père. 

Je n'étais même pas au courant qu'il était rentré de son déplacement à Manhattan. Il partait si souvent que, malheureusement, j'étais plus surprise quand il était là que quand il n'était pas présent. J'ai affiché un mini-sourire faussement joyeux et j'ai pointé mon sac de cours, sur mon dos, du doigt. 

-Je vais poser mon sac et je reviens, j'ai dit. 

Je leur ai tourné le dos en faisant comme si je ne savais pas qu'ils s'échangeaient des regards très communicatifs, me suis demandé ce que j'avais encore fais de mal, puis j'ai monté rapidement les escaliers, en essayant de faire le moins de bruit possible. J'ai sorti mon téléphone de la poche de mon sac puis je l'ai déverrouillé. J'avais un message de Jack Gilinsky. 

De jacky à 5.36p.m
n'oublie pas de demander à tes parents pour dimanche soir :)xx 

En effet, les Jacks avaient prévu une sortie camping pour la semaine prochaine, et je devais encore demander la permission de mes parents. Avec la discussion qui m'attendait, je craignais la réponse, mais j'ai tout de même répondu à mon meilleur ami. 

À jacky à 5.51p.m
t'inquiète, mais j'te promets rien, je te l'ai déjà dit. 

Il a répondu tout de suite. 

De jacky à 5.52p.m
l'espoir fait vivre, ily. 

-MARGAUX ! 

J'ai levé les yeux au ciel, verrouillé mon portable et je l'ai glissé sous mon matelas, au-dessus de mon sommier. J'ai retiré ma veste en deux secondes et je me suis dépêchée de redescendre pour ne pas énerver mes parents, s'ils ne l'étaient pas déjà. J'ai affiché un sourire angélique en essayant d'imiter Ayna lorsqu'elle faisait une connerie et essayait de se rattraper, mais ma mère l'a pris autrement : 

-Enlève ce sourire insolent de ton visage ! 

Du coup, j'ai ressemblé à ça --> ._. 

-De quoi vous vouliez qu'on parle ? ai-je demandé en m'asseyant sur le canapé. 

Mes parents s'étaient assit tous les deux sur le même fauteuil, pensant sans doute qu'ils symbolisaient plus le pouvoir que s'ils s'étaient séparés, mais je voyais que ma mère était serrée. J'ai évité de rire pour ne pas aggraver la situation, étant donné que je ne savais pas pourquoi mes parents m'en voulaient.

 -De toi. 

Non, sérieusement papa ? 

-Je vais bien, merci, j'ai souri plutôt. 

Ma mère a levé les yeux au ciel, m'étonnant très grandement. En général, lorsque mes parents me convoquaient au salon, et que mon père était furax contre moi, ma mère temporisait un peu les choses. Elle le calmait et ne participait pas à la conversation. Mon esprit tournait très vite pour trouver l'amarcia que j'avais probablement commise. 

-Tu n'as pas quelque chose à nous demander ? demanda ma mère. 

J'ai souri, énormément soulagée. Mes parents avaient dû discuter avec Dave et Katherine, les parents de Jack et Kathy avait dû parler avec eux du camping prévu pour la semaine prochaine. Rien de plus. J'ai senti tous mes muscles se relâcher un à un. 

-Si, je comptais vous en parler dès ce soir. Les Jack's ont prévu une semaine de camping sauvage, de dimanche à dimanche prochain, et je voulais savoir si je pouvais y aller. 

Le sourire qui habitait mon visages s'est retiré au fur et à mesure que j'ai vu mon père devenir rouge.

 -Quoi ?j'ai demandé, anxieuse.
-Si on te laisse y aller, on a quoi en échange ? Tu pourrais nous accorder cinq minutes de ton temps ? Faire la vaisselle de temps en temps ? Participer au repas plus longtemps que le temps que TU manges ? Parler avec nous de temps à autre, pas uniquement pour nous demander des choses ?

 Interloquée, j'ai froncé mes sourcils, parce que je ne savais vraiment pas quoi répondre. Je ne pensais pas être trop souvent absente. Quand bien même c'était le cas, j'avais une excuse ; j'étais au lycée. Je partais tous les matins à huit heures, je rentrais à dix-sept heures trente, et ce du lundi au vendredi. J'étais en deuxième année de lycée, je ne comprenais pas pourquoi, si mes parents trouvaient que je n'étais pas très souvent présente, ils ne me l'avaient pas dit avant. 

-Attendez, c'est quoi le problème ? Ma mère a soupiré.
-Le problème, Margaux, c'est que tu trouves du temps pour tous tes nouveaux amis, mais nous, on ne compte plus.
-C'est faux, j'ai répondu, faute de mieux.
-C'est la vérité, et tu le sais, parce qu'on ne te le dirait pas si c'était faux. On est très contents que tu te sois fait beaucoup d'amis, mais voir défiler Nash, Jack, Mahogany, Keyley, Merry, et ce toute la semaine, à la fin, on se demande si on n'est pas un hôtel, assené ma mère.
-C'est plus ta mère qui le vit que moi, parce que je ne suis pas beaucoup à la maison, mais même quand je suis là, tu t'en fiches totalement. Il faut que ça cesse. 

J'ai ouvert la bouche, parce que c'était dégoûtant, quand même. 

-Tu dis ça, papa, mais t'es là une semaine par mois, et encore. Et quand t'es là, tu fais jamais rien avec nous. Pourquoi est-ce que je serais contente de te voir ? 

J'ai su que j'étais allé trop loin quand j'ai reçu une gifle. Ahurie, j'ai plaqué ma paume froide contre ma joue brûlante. 

-Sérieusement ? j'ai crié, les larmes aux yeux. Quoi, c'est ça votre solution ? Me taper parce que je ne fais qu'énoncer la vérité ? Ah ouais, ça c'est sûr, il n'y a que la vérité qui blesse. Mais il faut savoir l'accepter de temps à autre. 

Vive le début des vacances. Sans écouter les excuses que balbutiait mon père, je suis sortie par la porte d'entrée et j'ai traversé mon jardin. Je n'avais pas envie d'essuyer un refus de la part des parents de Jack, alors j'ai escaladé l'échelle posée contre le mur de gauche, qui me permettait d'accéder à sa fenêtre sans trop de complications. La fenêtre était ouverte, j'ai remercié le destin et je suis entrée. 

Gilinsky n'était pas là, mais j'ai entendu l'eau qui coulait de la douche, juste à côté de sa chambre. Épuisée, je me suis assise sur son lit et j'ai contemplé les photos de nous deux qui étaient accrochées au mur en face de son lit. Il y avait également des photos de toute sa bande de copains, soient Cameron, Nash, Taylor, Aaron, Jacob, Hayes, Carter, Jack Johnson, ainsi que Mahogany, Merry, Keyley et Maggie. Ces deux dernières étaient les copines de Nash et de Carter. J'adorais Merry comme je n'aimais pas vraiment Maggie. Je passais le plus clair de mon temps avec eux treize. À nous quatorze, on formait une petite bande d'amis sympathique. 

Lorsqu'il est revenu de sa douche, mon meilleur ami portait un jogging gris baggy sans t-shirt, et a crié de surprise lorsqu'il m'a vue dans sa chambre. Un sourire désolé a occupé mes lèvres, mais quand il a remarqué les larmes qui jonchaient mon visage, Jack a laissé tomber sa frayeur et est venu me prendre dans ses bras. 

-Qu'est ce qu'il y a ? 

J'adorais littéralement sa façon de me serrer contre lui, et comment ses doigts caressaient mon bras sans même qu'il ne s'en rende compte. J'ai soupiré de bien-être dans ses bras. 

-Je crois, ai-je commencé, que je ne pourrais pas venir dimanche. 

•••

the nerd //j.g//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant