Possession

Chapitre 2- Sombres Révélations

- Tu penses qu'on va réussir ?

- Bien sûr que oui, douterais-tu encore de moi Mickeal ?

- Non pas du tout, mais si elle prévient la police...

- Elle ne préviendra rien du tout sinon sa petite copine servira de ragoût aux chiens.

- Et si elle se fait cramer ? C'est une importante somme...

- C'est une faible somme comparée à tout ce qu'a amassé ce fils de pute.

- Tu as raison, désolé.

- Elle va bientôt se réveiller. Monte là-haut avec Davis, je souhaiterais m'entretenir seul à seul avec elle.

Les voix s'étaient tues, un silence régnait dorénavent. Ma tête était comme vide, je n'arrivais pas à ouvrir les yeux, j'avais l'impression de dormir mais à la fois d'être consciente. Aveugle, voilà, j'étais comme aveugle.

Je n'avais rien compris de ce que disaient les voix et je ne savais pas si elles étaient vraies ou fausses. La dernière chose dont je me souvenais c'était d'avoir dormi.

Plus le temps avançait, plus je sentais ce qui m'entourait. Déjà le sol glacé sur lequel j'étais allongée, humide et glissant. J'avais tout le corps engourdi, et l'air lui était étouffant et sec. Le contraste entre le les deux éléments était frappant, mais ce qui me gênait le plus, c'était l'odeur de moisi qui était mélangé à un parfum d'homme. Plus le temps passait et plus ça me donnait la nausée.

Et les secondes défilaient sans que je puisse les délimiter, je commençais à percevoir tous mes membres, qui étaient terriblement endoloris. Le froid du sol me piquait et brûlait le corps, j'étais sûre que si on me plantait une aiguille je ne sentirais rien. Enfin, je réussis à entrouvrir mes paupières, puis à ouvrir complètement mes yeux.

J'étais dans une pièce vierge, dépourvue de papier peint, de meubles ou de quoi que soit d'autre. Les murs étaient en béton et remplis de crasse et de moisissure, on aurait cru une vieille cave inhabitée depuis des années. Mais le sol, lui, était de glace, ce qui expliquait le contraste, et il fondait par l'air chaud de la pièce. Le parterre était également très sale, et j'étais trempée dedans. Ma tête me faisait horriblement mal, mon estomac était retourné. Prête à vomir de l'instant à l'autre. J'étais tellement endolorie que je n'arrivais plus à penser, je ne savais pas quoi faire. Et l'odeur devenait de plus en plus prenante, j'en pouvais plus, j'allais vraiment vomir. Je penchai ma tête sur le côté et un peu d'eau s'engouffra dans ma bouche. Immonde. C'était trop, je vomis le peu qu'il y avait dans mon ventre. Puis je tentais de respirer, mais l'odeur du vomi était tellement horrible que je dégobillai une nouvelle fois. C'est nauséeuse et la tête tournant que je découvris mes liens avec effroi.

Affolée, je tirai dessus de toutes mes forces, mais ils étaient fermement attachés. Ça ne m'empêchait cependant pas de continuer. J'étais juste attachée aux poignets qui étaient solidement liés au sol. Je forçais tellement sur les cordes que du sang coula de mes articulations et goutta sur le sol.

Puis une main me saisit le bras droit. Horrifiée, je poussai un cri et me débattis de plus belle.

- Allons du calme ma jolie. Je ne te ferai aucun mal pour l'instant, mais si tu persistes alors j'en serais contraint.

- Qui êtes vous ? Que voulez-vous ?

- Chut, murmura t-il en m'attrapant le menton et me regardant droit dans les yeux. Ce n'est pas l'heure aux questions, je te dirai tout une fois que tu seras un peu plus propre. Derrière toi il y a une bassine, lave toi et après on parlera.

Je soutenais son regard d'un air de défi. Mais au fond de moi j'étais terrifiée, mon ventre étais rempli de noeuds, mes jambes étaient flageolantes. J'étais levée à présent. Et l'homme en face de moi continuait de me regarder. Il était brun, bien plus grand que moi, des yeux marrons foncés et il était musclé à travers son costume impeccable qui faisait tâche avec le décor. Il devait avoir à peine une quarantaine d'années et si je l'avais rencontré dans une autre situation j'aurais bien pris un verre avec lui.