Nous nous reverrons..

Chapitre 3 - Dans un beau pétrin

En voulant prendre une boîte de thé qui se trouvait juste au dessus de Houda, le jeune homme la bouscula par maladresse, faisant tomber l'objet qui toucha l'épaule de la jeune fille avant de chuter sur le sol. Le monsieur, qui se confondait en excuses, se baissa vivement pour ramasser la boîte et frôla de nouveau les côtes de Houda. Celle_ci, demeurant un peu interloquée tant ça se passa rapidement, se ressaisit et présenta sa part d'excuses, par courtoisie.

Cependant, elle sentit que quelque chose d'autre, outre la chute du thé, se passa et qui lui échappait, mais renonça, à la fin, à ce qu'elle prit pour hallucinations.

Elle passa à un autre rayon, puis encore à un autre, savourant le plaisir de se promener élégamment, le panier quasi-vide des provisions sous le bras, avec des airs de riche femme.

Or, dans le côté des produits hygiéniques, le jeune étranger parut de nouveau. Mais, elle n'y posa aucune importance, jusqu'à ce que, à un instant, il s'approcha d'elle et eut l'air de ramasser quelque chose qu'il lui tendit. C'était un billet de 20 euros. Il lui dit d'un sourire ensorcellant:

- C'est le vôtre, je présume, Mademoiselle? Je l'ai vu tomber de votre porte-monnaie.

Vérifiant son porte-monnaie, elle découvrit qu'elle l'avait laissé ouvert et que le billet lui appartenait effectivement.
Après le lui avoir remis galamment, il ajouta d'une voix enjouée:

- Vous devriez faire plus attention! La prochaine fois, on ne vous le remttra pas! On l'empochera et on s'en ira, ni vu ni connu..

Et sur ses mots, il fila dans un autre rayon, ne laissant même pas le temps à la jeune fille de le remercier.

Étourdie par le nouveau incident, Houda se dirigea vers la caisse, pour payer ses provisions. Encore pensive, elle tendit machinalement l'argent, avec le fameux billet de 20 euros.

Ce fut la voix, très assourdissante et fort irritée du caissier qui la tira violemment de sa rêverie:

- Votre billet est faux, mademoiselle, FAUX!

Puis, après l'avoir ré-examiné quelques secondes, il reprit de plus belle:

- Ah! Tu veux me duper, sale petite arabe! Et qui, outre les morveux de ta race, commettent des actes semblables? Ah! Et où sont ces moeurs, que vous prétendez avoir dans votre Islam?

Houda, qui ne comprenait encore pas l'histoire du faux billet, sentit le sang se gonfler dans ses veines. Ainsi, ce sale raciste insultait ses origines, et quelque chose de plus cher et de plus sacré: Sa religion, L'Islam!! En plus, il ne daigna même pas lui expliquer ce qui se passe!

Et, dans son immense colère, Houda oublia, en lui répondant, de parler en français, et utilisa sa langue maternelle, le dialect marocain. Cela ne fit qu'accroître l'irritation du gérant ignorant et raciste qui hurla:

- Mais je reconnais bien cet accent! Tu es sûrement de ces sales marocains qui souillent notre nom et nos terres! Fred, FRED!! Viens m'attraper cette abrutie qui croit pouvoir me jouer des tours! J'appelle la police!

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