Chapitre 6 - Stupeur totale

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L'agent fit avancer un monsieur. Il avait la tête baissée et les mains en menotte. Houda le reconnut dès le premier regard et en fut totalement ébahie. C'était LUI. Le beau jeune homme aux yeux couleur de miel. Qu'est-ce qu'il fabriquait là, les mains menottées en plus? Pourquoi cette mine abattue et ces épaules affaissées? Où sont passées la délicatesse et l'éloquence d'il y a quelques heures?

Ce fut l'agent qui interrompit le silence de mort dans le bureau du comissaire et le brouhaha des questions dans le cerveau de Houda. Il annonça solonnellement:

- Monsieur, ce malfaiteur fut surpris entrain de tourner autour du bâtiment d'une façon gênante et suspecte. Nos agents de sécurité l'arrêtèrent et découvrirent qu'il hésiter à avouer des choses de la première importance. En effet, après avoir minutieusement fouiller ses poches, nous avons trouvé, outre quelques pièces de monnaie, des billets d'argent.. falsifiés! Je me suis souvenu, Monsieur, de l'affaire de cette demoiselle, et j'ai jugé intéressant de m'adresser à vous personnellement pour vous annoncer celà.

À fur et à mesure que l'agent racontait ces faits, Houda affichait une expression d'une stupeur totale. Elle commençait peu à peu à assimiler l'information et comprendre enfin la vraie version des faits. Elle était en proie de deux sentiments contradictoires, la joie de voir son innoncence déclarée et la colère de découvrir qu'elle a été piégée si facilement et si bêtement. Elle était comme un rocher fragile, à découvert, sans aucune défense, sur lequel déferlaient respectivement, des vagues hautes et violentes de bonheur et de fureur.

Elle fit un flash-back jusqu'au moment où elle était dans le maudit magasin, entrain de faire ses courses, lorsqu'elle aperçut son bandit pour la première fois. Elle venait de se souvenir de ce petit frottement qu'elle sentit dans son côté droit, après leur collision, et un déclic se fit dans sa tête: bien sûr, l'incident de la chute de la boîte de thé était malicieusement intentionnel, et le malfaiteur profita de son confus et, d'un geste habile et rapide, lui substitua son porte-monnaie. Et elle, bête et charmée, ne prit même pas la peine de s'assurer qu'elle l'avait toujours. Puis, le malicieux voleur passa à la deuxième partie de son plan bien préparé. Il remplaça les vrais billets dans le porte-monnaie de la jeune fille par d'autres faux, et attendit tout simplement son passage à un autre rayon pour le lui rendre, feignant la noblesse et l'amabilité et attendit patiemment que sa victime se prenne dans l'étau..

Un plan tellement simple, mais pourtant machiavélique. Et elle, abondonnant tous les principes qu'elle s'est adoptées et les défenses qu'elle s'est imposées pour se protéger du monde extérieur depuis son atterissage indésirable sur ces terres, tomba sous le charme des beaux yeux couleur de miel de son malfaiteur, pour atterir brutalement dans la brutale réalité, et se trouver prise dans le piège. Elle maudit intérieurement son imprudence et son aveuglement et se retenait fort péniblement d'attaquer ce malicieux qui profita de son innocence et de lui infliger tous les maltraitements possibles, ce lâche qui n'avait le courage suffisant pour lever sa tête et défier son regard venimeux. Le fait de se rappeler qu'elle sera acquittée, là et tout de suite la soulagea et l'apaisa.

Or, juste au moment ou Houda commença à se détendre, l'agent intervint:

- Monsieur, si vous me permettez de faire part de mes doutes, je vous dirais l'aveu de cet escroc n'est pas suffisent pour innocenter cette demoiselle. Il est fort propable que ces deux_là soient complices dans cet crime atroce..

Houda était totalement ahurie, et bouillonnait de fureur. PARDON? ELLE aurait aidé ce malfaiteur à commettre son délai? ELLE serait sa complice? Elle avait totalement oublié cette hypothèse qui était, malheureusement, très probable et très logique aux yeux de la police, du moment qu'il n'existe aucune preuve pour l'annuler.

Il ne lui restait qu'une seule et unique issue: que le bandit en question avoue son abdominable acte et qu'il nie sa complicité de cette sale affaire. Elle se sentie tellement dégoûtée de se trouver en fin du compte, malgré son innocence, sous la miséricorde de ce misérable criminel.

Qu'allait-il faire? Va-t-il la débarasser de ce pétrin ou ne fera-t-il que de l'y enfoncer d'avantage?

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