Chapitre 4 : Première complicité

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CHAPITRE 4 :

Maydlyn

Je sais que je n'aurai pas dû faire ça ! J'aurai dû rentrer chez MOI à Londres ! J'ai menti à Kyle ! Je lui ai dit que je n'avais nulle part où aller ! J'ai un appartement à Londres et je peux retourner au camp ! Je sais que tous mes mensonges me rattraperont un jour mais pour le moment, je m'en fiche. J'ai dû mal à me reconnaître tellement ma vie est un amas de mensonges. J'ai menti à Kyle mais j'ai aussi menti à Nathalie et à Rose et mon père. En vérité, Éric ne m'a pas demandé de partir, j'ai choisi de ne pas rester. J'aurai passé le reste du mois à regarder les autres s'entraîner et surtout on aurait toujours été sur mon dos pour « ne pas en faire trop » !

Pour Kyle, la seule raison qui m'a poussée à passer pour une SDF, c'est que je ne voulais pas le laisser seul. Je sais qu'il a des ennuis et je me dis que tant que je suis là, ce Steeve ne s'en prendra pas à lui. Peut-être que je devrais aller voir ce type et lui proposer de rembourser la dette de Kyle. Après tout, papa m'a toujours dit que je devais tendre la main aux autres ! Mais je doute que Kyle soit bien content que j'aille parler à son ancien dealer. Et puis d'abord, je ne sais même pas pourquoi je me soucie de lui vu la façon dont il me traite. En plus, je le connais à peine. Je souris en pensant que je connais, par contre, son anatomie par cœur ! STOP ! La chaleur ici est étouffante. J'ai soudain une espèce de nostalgie qui m'envahit ! Je me retourne sur mon lit et tombe nez à nez avec mon téléphone. Je réalise alors que je m'ennuie quand je regarde les vieilles photos du centre. Nathalie me manque. J'envoie un SMS à Nathalie :

- « Coucou »

Pas de réponse. Normal ! Elle doit déjà dormir. J'essaye alors avec Harold, même SMS, même résultat. Et voilà qu'on frappe à ma porte et Kyle entre, les mains dans les poches. Je me demande tout à coup si mon père serait aussi confiant sur le fait que je puisse rester seule avec lui s'il le voyait avec son t-shirt noir, ses tatouages et son allure de « mauvais garçon » comme aime dire mon paternel. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai vraiment l'impression qu'il se donne ce genre pour que les gens l'évitent. Moi, ça m'intrigue ! Par contre, le fait qu'il s'assoit tranquillement sur mon lit, ça m'énerve. Au moins, je suis sur le ventre, il ne risque pas de reluquer ma poitrine. Mais il ne se gêne pas avec mes fesses !

- Fais comme chez toi, je lui lance autant pour son intrusion que pour son regard.

- Faut qu'on aille faire des courses et j'ai du boulot.

- Hm ! J'aime bien jouer à son petit jeu de répondre en étant le plus évasive possible pour déstabiliser la personne en face. Vu comme il fronce les sourcils, ça marche.

- Dans cinq minutes dans la voiture !

Il se lève et finit :

- Et emmène un maillot de bain.

- Mais bien sûr ! Là tu rêves !

- Cinq minutes, il répète, statique, de dos, dans l'encadrement de la porte. Sinon je me casse sans toi !

- Ben, pars tout de suite !

- Tu comptes manger ce soir ?

Il se retourne :

- Il est 23 heures en Suisse, donc j'ai plutôt envie de dormir.

- Et moi, j'ai pas du tout envie que Rose me tombe dessus parce que je t'ai laissée mourir de faim !

- Toi, t'as peur de Rose ? je pouffe.

- Disons que j'ai peut-être pas d'autre endroit non plus où crécher ! Cinq minutes.

- Pourquoi tu vis pas chez toi ? Tu sais la maison à côté où tu as une famille.

- Incompatibilité de caractère avec mon père.

KyllynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant