Kuchisake Onna.

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Kuchisake-onna, l'histoire de la femme à la bouche fendue, est l'une des légendes urbaines nippones les plus connues dans tout l'archipel et même bien au-delà.

Dans les légendes fantastiques et la mythologie japonaise, Kuchisake-onna, littéralement retranscrit par "La femme à la bouche fendue", est le fantôme d'une femme bafouée, défigurée puis tuée par son propre mari. Transformée alors en un esprit malin, nourrissant un désir de vengeance, elle revient d'entre les défunts et tue en utilisant le même concept de son assassinat.

Au fil du temps, la légende a pris des tournures différentes, et a souvent été déformée. Ainsi donc, on note quelques divergences entre la version dite "originale" et la version "moderne".

Légende originale :


L

Version populaire :


On raconte qu'aujourd'hui, la femme à la bouche fendue se présente avec un masque chirurgical (celui que les japonais utilisent lorsqu'ils sont susceptibles de transmettre leurs microbes à autrui) qui cacherait son sourire béant, vêtue de longs et sombres habits et armée d'une longue paire de ciseaux. Changée en esprit vengeur, elle erre telle une âme en peine à la nuit tombée, traditionnellement dans les campagnes. Lorsqu'elle rencontre un enfant, elle s'approche vers lui et lui demande calmement : "Suis-je belle ?". L'enfant répond généralement "Oui", et c'est alors qu'elle retire son masque, souriante, et laisse apparaître sa bouche. Elle lui demande alors : "Même comme cela ?". À ce moment, si l'enfant répond "Non", elle le tue sur le champ. En revanche, s'il répond "Oui", elle le suit jusqu'à chez lui, et le tue devant le seuil de sa porte.

Divergences :


Dans certaines autres versions, les victimes ne sont pas des enfants mais des hommes. Également, si la victime répond "Oui" par deux fois, d'autres versions de la légende disent que la femme à la bouche fendue donne un énorme rubis rougeoyant à sa victime, puis disparaît.

Certains disent que lorsque l'on rencontre la femme à la bouche fendue, la seule manière de survivre à son interrogatoire est de lui dire qu'elle est une femme ordinaire, ni belle ni laide. D'autres encore préconisent de lui retourner ses questions : elle se trouvera ainsi perturbée par le changement de rôle, puis s'enfuira.

Répercussions :


La légende de la femme fendue eut un certain impact sur la culture japonaise. Vers la fin des années soixante-dix, elle atteignit son apogée et se transforma au sein de la communauté comme une sorte de psychose collective. Les enfants refusaient de sortir de chez eux et il leur était parfois demandé de rentrer de l'école en groupe, afin de ne pas croiser la jeune femme mutilée. Les adultes eux-mêmes commençaient à douter de la fictivité de la légende.

Il aura fallu attendre pas moins de vingt ans avant que la paranoïa se calme et que la légende de Kuchisake-onna soit finalement reconnue comme étant une simple "légende urbaine". Ainsi, vers les années quatre-vingt dix, les adaptations finirent par fleurir.

La notoriété de cette légende est telle, que l'on parlerait désormais d'une Kuchisake-onna similaire en Corée du Sud.

Dans la fiction :


Depuis longtemps, la légende de la femme à la bouche fendue fascine et nourrit les esprits. De ce fait, c'est dans lors de l'année 2000, qu'elle se popularisa au Japon.

- En 1995, Kanako Inuki réalise Kuchisake Onna Densetsu, une série de bande-dessinées en deux tomes dans laquelle la femme à la bouche fendue tue des enfants afin de retrouver sa propre fille.
- En 2007, Koji Shiraishi adapte brillamment la légende sur grand écran en réalisant le film horrifique.


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