Le monstre du Loch Ness.

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Le Loch Ness est un lac d'Écosse s'étendant sur 42 kilomètres de long et constitue la plus grande et sans aucun doute, la plus lugubre étendue d'eau douce de toute la Grande-Bretagne. L'eau du lac est noire, tourbeuse et profonde de près de 300 mètres par endroit. 

Depuis près de 1500 ans, la légende court qu'il y aurait un monstre, que les gens ont affectueusement nommé Nessie, qui y aurait élu domicile. Maintenant mondialement connu comme étant le monstre du Loch Ness, Nessie a définitivement marqué à tout jamais l'imaginaire collectif de l'humanité.

Cette légende, plus ou moins invraisemblable, commença en l'an 565 lorsque le saint moine irlandais Colomban aurait vu la bête. Selon les écrits de saint Adamnan, le biographe de Colomban, un des disciples du moine était en train de traverser le loch à la nage lorsque le monstre fit brusquement surface « avec de grands rugissements et la gueule ouverte». Ils furent tous frappés d'une grande terreur, mais saint Colomban, après avoir fait le signe de la croix et invoqué le Tout-puissant, aurait arrêté l'élan du monstre par ces mots: « Ne songe pas à aller plus loin ni à faire du mal à cet homme, va-t'en vite!» La bête obéit et, depuis ce jour, Nessie n'a jamais fait de mal à personne.

Il est possible que le récit de St-Adamnan veuille démontrer l'efficacité des prières, mais il ne donne que bien peu d'indices sur le monstre lui-même.

1400 ans, d'histoires sur le monstre et son loch allaient s'écouler avant qu'on puisse s'en faire une image précise: c'est en 1933 qu'un vacancier londonien, le docteur Wilson, prit le premier cliché de ce monstre, ou plutôt de la chose que les gens ont cru être un monstre. Une chose à tenir pour compte cependant, 3 personnes ont déjà revendiqué ce canular. Qui croire? Que croire? 

Cependant, la photo, qui fût pendant longtemps considérée comme véridique, fit tout un émoi. Ceux qui croyaient fermement à l'histoire du monstre y virent une preuve. La photo correspondant exactement aux nombreuses descriptions qui avaient été ramenées au sujet du monstre depuis 1850. Parmi les gens qui supportaient la cause de la véracité de Nessie se trouvaient des hommes très respectables (professeurs, chercheurs et même un prix Nobel...). De nombreuses théories firent surface. On fit remarquer qu'à la fin de l'époque glaciaire, il y a 10000 ou 15000 ans, la fonte des glaces aurait pu faire augmenter considérablement le niveau des mers. Emportée par ces eaux, une famille de plésiosaures aurait pu se retrouver jetée dans les eaux du Loch Ness nouvellement formé.  

Alors que les zoologistes et les naturalistes avaient tendance à se montrer prudent, plusieurs esprits plus hardis se mirent en quête de nouvelles preuves. Ils en trouvèrent, et parfois d'ailleurs sans avoir eu besoin de les chercher. C'est le cas de Lachlan Stuart, un ouvrier forestier qui habitait non loin du Loch Ness. Un jour de 1951, à environ 6 heures du matin, alors qu'il sortait pour traire ses vaches, il observa un bien curieux remous dans le lac. Puis, trois bosses apparurent, ce déplaçant l'une derrière les autres en direction du rivage (voir photo au dessus du titre). Stuart se rua dans sa maison, agrippa son appareil photo et un ami pour lui servir de témoin. Il ne parvint à prendre qu'une seule photo du monstre, mais ce cliché, pris à une distance d'environ 60 mètres, allait connaître la même fortune que celle du colonel. 

En 1960 fût réalisé le premier film sur ce que pouvait être Nessie. Son auteur, un ingénieur en aéronautique, abandonna son travail pour se consacrer uniquement à la recherche du monstre du Loch Ness. Il installa sa nouvelle demeure sur le loch, dans un petit bateau afin de poursuivre sans relâche ce monstre insaisissable.

L'enthousiasme de cet homme allait en éveiller d'autres et permettre une approche plus scientifique du problème. C'est donc en 1961 que fût officiellement créé le Loch Ness Phenomena Ivestigation Bureau (Bureau d'enquêtes sur les phénomènes du Loch Ness). Durant les mois d'été, l'organisation posta des volontaires stratégiquement partout autour du lac. Tous les étudiants étaient équipés d'appareil photo et pouvait donc exercer une observation totale sur toute l'étendue du lac. Les résultats ne furent pas concluants. Même chose pour les chaînes de télévision britanniques et japonaises qui ont tenté de prendre le monstre sur pellicule grâce aux méthodes les plus modernes. 

Une des tentatives mettait en œuvre un submersible nommé le Pisces. Il était muni d'un équipement perfectionné et soutenu par un submersible miniature américain nommé le Viperfish ainsi qu'une équipe d'experts en sonar. Pendant des jours les objectifs balayaient sans arrêt la surface. Il y avait aussi une machine « pour faire du bruit » prêtée par la Royal Navy avec laquelle ils croyaient être capables de réveiller un monstre léthargique.

Les chercheurs ont aussi laissé pendre dans l'eau un appât, d'environ 50 lbs, constitué de sang d'animal séché, d'hormones de serpent et d'autres bonnes choses susceptibles de plaire à Nessie. Malheureusement, aucune image ni aucun son n'a été capté par toute cette technologie. Par contre, l'expédition a trouvé une gigantesque caverne sous-marine. Le repaire du monstre ? Si c'est le cas, ce dernier était absent lors de la visite.


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