Intouchable [PV DES GARÇONS]

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Michael

Ce matin, je m'étais réveillé en retard et je suis parti en fusé de la maison. Je devais prendre le bus ce matin, comme tous les matins de la semaine d'ailleurs. J'aurais bien pu prendre celui d'après, c'est vrai. Mais je ne l'aurais pas vu sinon. Comme moi, à tous les matins de la semaine, elle est là, assise au fond du bus, le nez plongé dans un bouquin. Je la trouvais tellement belle, tellement charmante. Je m'assoyais toujours en sorte que je puise l'avoir dans mon champs de vision, sans trop que ce soit bizarre que je regarde dans sa direction. Quoi qu'elle ne lève jamais les yeux, alors je ne risquais pas de me faire prendre en plein délit. Elle ne levait presque jamais ses yeux de son livre, en fait elle levait les yeux à contre coeur pour regarder si elle n'aurait pas zappé sa station. Je ne connaissais rien d'elle, sauf qu'elle aimait lire. Je voudrais tellement avoir le courage d'aller lui parler, mais comment un petit minus dans mon genre pourrait oser lui parler? Elle est le feu de ma glace, je m'approche et je fonds. Je regarde dehors et mon coeur se serre en reconnaissant la station à laquelle elle descend toujours. Le bus s'arrête, elle lève les yeux et bondit sur ses pieds, comme à chaque fois. Elle passe près de moi, me frôle même le bras, sans savoir qui je suis, sans savoir à quel point je la trouve magnifique. Elle traverse les portes qui se referment aussitôt derrière elle. Mon coeur se serre et je réprimande une grimace.

Calum

Je regarde l'heure nerveusement. L'aiguille bouge dans une lenteur incroyable et j'en deviens presque fou au point d'entendre le bruit du tic tac d'où je me tiens, même si la place est bourrée de personnes. Et si elle ne venait pas ce matin? Et s'il lui est arrivé quelque chose depuis hier? Alors que je me faisais des scénarios les plus improbables les uns que les autres dans mon esprit, les cloches de la porte d'entré sonnèrent, annonçant l'arriver d'un nouveau client et tous mes muscles se relâchèrent lorsque je la vu enfin. Elle alla voir la caissière, souriante,faisant ressortir ses succulentes fossettes et rougissant ses merveilleuses pommettes d'une teinte rouge. La clarté de la journée faisait rayonner ses cheveux et elle semblait tout droit sortie du paradis. Elle était juste parfaite. Je trouvais très sexy sa petit robe en dentelle bleu poudre bébé qui allait judicieusement avec sa ceinture et ses bottines brunes. Elle s'habillait toujours avec classe et en même temps, elle était juste tellement splendide. Même dans un sac poubelle, elle resterait la plus belle femme que je n'ai jamais vu de toute ma vie. Gardant son sourire charmeur, elle prit la même chose qu'à tous les matins. Un café latté moyen sans sucre et une crème, puis un cappuccino bien chaud. La caissière revenue quelques instants après avec sa commande. Je pouvais lire sur ses lèvres et presque l'entendre souffler le doux mot de remerciement qu'elle lança à la caissière, puis je la suivis des yeux jusqu'à la sortie, là où l'attendait un garçon qui semblait sympathique et pourtant que je haïssais de tout mon coeur. Elle l'embrassa sur la joue et il lui rendu son baisé sur les lèvres avec un sourire narquois qui fit bouillonner le sang dans mes veines. Ce geste m'étant l'effet d'un poignard, je détourne le regard un instant, puis je regarde juste à temps pour la voir de dos, repartir côte à côte de son petit ami. Je serre la mâchoire et je me lève enfin pour partir à mon tour.

Luke

Je me faufile subtilement dans les corridors, comme que je le faisais à l'habitude. Je trouvais ça très hilarant d'un côté qu'on ne met jamais prit la main dans le sac ou bien qu'on est jamais trouvé bizarre que je rôde dans ce studio de dance, alors que je n'étais même pas élève ici. Un soir, pendant une nuit qui tombait des clous dehors, j'avais trouvé refuge à l'arrière de cette bâtisse, dont la porte de derrière était mal barrée à l'époque. Je m'ennuyais à juste observer la pluie, espérant qu'elle se calme, je m'étais donc aventuré dans le studio. Bien sûr, il était assez tard le soir cette nuit-là, c'est pour cela que j'étais tellement surpris de voir cette fille danser de l'autre côté d'un immense miroir. Ces mouvements justes et pleines de délicatesse m'avait coupé le souffle sur place. Je la voyais, mais pour une certaine raison elle, elle ne me voyait pas. C'était mieux ainsi. Ce soir-là, je l'avais épié toute la soirée, en fait jusqu'à ce qu'elle parte. Depuis, je reviens à toutes les semaines, le même jour, à la même heure. Ça en est devenu une routine pour moi, beau temps ou non. Alors me voici, assis à la regarder tournoyer sur elle même et faire des mouvements aussi gracieux qu'un cygne. Je ne savais pas ce qui m'attirait tant chez elle, peut-être l'admirais-je. Je trouvais fascinant et merveilleux à la fois la façon dont elle dansait avec passion et la manière qu'elle poussait ses limites à apprendre sa chorégraphie par coeur et sans faute. Cette torture que je m'infligeais à moi-même était le fruit d'une passion et d'un amour complètement abjecte, mais j'étais tout à fait de coeur avec ce péché. Moi, je la vois, mais elle, elle ne me voit pas. Telle un oeuvre d'art, je me sentais contraint à seulement regarder, mais ne jamais toucher la douce et belle peinture. Le temps passe, le moment vient. La nuit arrive et il est l'heure pour ma belle danseuse de partir. Elle se retourne, prenant son sac et sort de la salle, me laissant plus seul que jamais.

Ashton

Quand on y pense, ça peut bien paraître ridicule et pitoyable ce que je fais, voire glauque. Mais pour être franc, je m'en foutais au pied carré. J'aimais la regarder, l'épier et la scruter. Je me souviens encore ce que j'avais ressenti la première fois que je l'avais vu, par le rebord de sa fenêtre à moitié fermer pendant une soirée humide de juin. Ce soir-là je ne me sentais pas tellement de coeur à rester à la maison sans rien faire, donc j'ai fait ce que je faisais de mieux : j'étais allée me promener. Mon endroit préféré était surtout la plage. J'aimais entendre le bruit des vagues la nuit alors que j'étais perdue dans mes pensées. Pour une raison ou une autre, le destin avait décidé que j'irais à cet endroit et à ce moment précis. Les Dieux me jouent des tours, sans doute. Car cette soirée-là, j'ai vu de mes propres yeux la plus belles créations de Dieu lui-même, ou qu'importe combien de Dieux existent, est créé. De la plus haute fenêtre de la maison, j l'ai aperçu par la fenêtre et ça m'avait cloué sur place. Wow. Merde qu'elle était belle. Le feu de la passion en moi me pousse toujours à vouloir aller la voir et risquer de lui adresser la parole, ne serait-ce que pour savoir le son de sa voix, même si je me tape un râteau. Mais je suis qu'un pauvre et véritable poule mouillé. Donc je me condamne moi-même à souffrir d'un amour que je ne veux même pas entreprendre. Je baisse les bras, sans même avoir déjà essayer. C'est lâche, oui, mais c'est la vie. De toute manière je ne voyais ce que je pourrais lui dire... "Salut, je m'appel Ashton, j'ai 21 ans et je voulais te dire que tu es très belle et sexy. Je te surveille de par ta fenêtre depuis des semaines". Je ricanai doucement en regardant mes pieds. J'avoue à moi-même que si quelqu'un viendrait me dire ça, je partirais en courant. La lumière de sa chambre s'éteignit, mon signal me disant que je devait rentrer, mais je ne voulais pas partir tout de suite. J'écoutai un instant le bruit des vagues, et j'essuyai timidement un larme qui coulait sur ma joue alors que mon coeur se serait dans ma poitrine. Puis je tourna les talons, direction la maison.

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-Jess

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