Désir

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Ce baiser, la vache ce baiser !

Anna n'avait jamais rien connu de tel. Tout son être vibrait, le monde réduit à l'espace de leurs lèvres. A la poubelle sa première fois qui tenait plus du concours de bave que de l'embrassade, la faute à ces satanés appareils dentaires, ça c'était le vrai pied. Elle qui avait paniquée à l'idée d'embrasser comme une grosse quiche lorsqu'elle avait compris les intention de son prince de nacre, elle ne se souciait maintenant plus de rien d'autre que de ce lien. En elle s'éveillait des sensations qu'elle avait crus enterrés depuis longtemps, des sensations normalement réservés à d'autres.

Lorsque son prince de nacre décolla ses lèvres, elle eut l'impression d'étouffer. Comment pouvait elle vivre une seule seconde de plus sans ce contact ? Sa panique s'accentua lorsqu'elle le vit se lever. Allait-il l'abandonner comme tout le monde ? Si cela se produisait, elle savait qu'elle ne le supporterait pas. Elle finirait une fois encore au fond de sa baignoire avec une lame, sauf que cette fois elle s'entaillerait dans la longueur, pour en finir, pas pour prévenir.

Sa peur panique s'évanouit lorsqu'il lui tendit la main, souriant. Elle la pris et, avec grâce, il la guida jusqu'à une porte non loin, comme une enfant que ses parents accompagnent à l'école. Anna n'était pas naïve, elle devinait les intentions de cet homme et s'en réjouissait. Le grand principe de ne pas coucher le premier soir n'est valable que pour qui à la possibilité de coucher en premier lieu, elle, elle n'allait certainement pas laisser passer sa chance. Qu'on la traite de pute, qu'est ce que cela pourrait lui foutre, elle avait connu pire.

L'homme poussa la porte, l'entraînant à l'intérieur. La pièce était décoré avec goût. Les meubles rappelèrent à Anna une de ses rare visite dans un musée en sortie scolaire. Elle n'avait aucune idée de quelle époque pouvait bien être tout ce mobilier mais une chose était sûre, ça avait autrement plus de gueule que de l'IKEA.

Après avoir refermé derrière lui, l'homme la saisit par les fesses et la souleva avec aisance sur le rebord d'un bureau. Il l'embrassa à nouveau et plus rien n'eut d'importance. Ses mains, dont le contact la faisait frissonner de plaisir, parcouraient ses formes. Pour la première fois depuis probablement toujours, elle accepta son corps, ce corps qu'elle avait fini par ne plus voir que comme un cocktail de difformités greffées sur une carcasse trop petite.


Doucement, les mains de son prince descendirent vers ses jambes et, d'un geste souple, il écarta ses cuisses. Quittant ses lèvres, l'albinos embrassa son cou, ses épaules, sa poitrine, son ventre. Anna aurait probablement dû s'inquiéter de ne pas s'être épilée et de porter une de ses éternelle culotte de grand-mère parce que bon, c'est plus confortable que ces conneries de strings, mais elle ne parvenait plus à penser sous le coup des émotions puissantes qui l'habitait.

L'albinos souleva délicatement sa robe avant d'abaisser sa culotte jusqu'aux mollets. Pour Anna, le sexe n'évoquait que deux mots : humide et gênant. Son prince, dont elle n'apercevait maintenant plus que la chevelure nacrée entre ses jambes, semblait bien décider à lui faire comprendre à quel point elle s'était gourée.




L'ange blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant