Menace

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La vue d'Anna se troublait. Ses muscles endormis étaient à peine capable de soutenir le poids de son propre corps. Le monde devenait sirupeux autour d'elle mais elle ne voulait pas s'endormir, pas maintenant. Chaque secondes aux côtés de son prince étaient plus précieuses que les dix-sept dernières années de sa vie médiocre réunies.

Secouant légèrement la tête pour reprendre ses esprit, elle senti à nouveau la surface froide du bureau sous ses fesses qui contrastait avec le liquide chaud s'écoulant le long de sa cuisse. Et bien ma fille, tu couches le premier soir et sans préservatif ? Elle rit intérieurement. Toutes ces règles que l'on s'imposait sans raison au lieu d'écouter son cœur, quelle connerie. Elle ne regrettait rien.

A mesure qu'elle reprenait conscience de son environnement, Anna aperçu plusieurs formes floues accompagnées de voix lointaines. Une pointe de panique l'envahit à l'idée que son prince ne soit plus près d'elle. La décharge d'adrénaline qui la parcouru déchira les dernières limbes embrumant son esprit.

- ...tes questions sans détour. Mais peut être aurais-tu peur de moi pour venir accompagnée de tes deux saltimbanques ?

La voix suave de son prince avait pris des teintes menaçantes. A qui parlait-il ? Et pourquoi avait-t-il l'air en colère ?

- Des provocations creuses cher Comte ? Tu connais pourtant les édits royaux aussi bien que moi. Notre majesté a horreur de ce type de publicité. C'était la fille d'un commissaire bordel de merde. Tu ne peux pas te renseigner un minimum avant de sauter sur tout ce qui franchit ton seuil ?

Une voix de femme ? Mais de quoi parlait-elle ? Anna se redressa légèrement en prenant appuie sur le rebord du bureau. Une femme et deux hommes se tenait devant son prince de nacre. Une femme ? Belle en plus. Comment cette pute osait-elle interrompre son moment ? Elle savait au fond d'elle qu'elle devrait partager son prince, qu'il ne pouvait être l'homme d'une seule femme, mais cette soirée était à elle. A elle ! Cette salope n'avait pas le droit.

- Je n'ai pas envie de jouer à ce petit jeu toute la soirée. Henry, explique donc au Comte que nous ne sommes pas venu pour plaisanter.

La femme venait de s'adresser au monstre de muscle à sa gauche. Ce dernier glissa sa main dans l'intérieur de sa veste pour en tirer un flingue qu'il pointa sur son prince. Les reflets métalliques de l'arme, les veines gonflés de la main qui la tenait, les poils drus ornant la phalange posée sur la gâchette, tout se cristallisa dans son esprit.

Puisant dans ses dernières forces de volonté, son cœur alimentés par la haine pure qu'elle ressentait pour cette menace, Anna se jeta entre l'arme et son prince.


L'ange blancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant