trente-huit

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la salle du restaurant sentait le hamburger.

il détestait ça. il détestait que ça sente si mauvais et il détestait tout et il voulait juste pleurer.

est-ce que c'était dû aux lumières du fast food qui brillaient si forts qu'il en avait mal au crane? peut-être. il était assis sur un banc inconfortable et il voyait dan le verre de coca en face de lui, son téléphone qui flottait et le tentait. il grimaça, poussant le verre plus loin malgré les regards confus que lui jetaient les étrangers assis autour de lui. il se sentait dégoutant, il se sentait si répugnant et il avait l'impression d'avoir des couteaux qui lui transperçaient constamment la poitrine.

"non non non non non," murmura-t-il tout en fermant les yeux et en passant une main sur sa nuque, essayant de se souvenir de pourquoi il était heureux avant ça. pourquoi avait-il un jour été heureux?

harry souffrait, il souffrait tellement et la seule personne au monde qui comptait le plus pour lui en était la cause.

son rire, son magnifique rire musicale, si claire même à travers le téléphone. mais ce n'était pas de sa faute. c'était la faute du nouvel ami de louis, l'ami avec des yeux bruns ténébreux et des lèvres roses et pulpeuses. l'ami qui l'avait ajouté comme ami sur facebook à la seconde où louis lui avait parlé d'harry.

son nom était mitchell. il avait des cheveux noirs ébouriffés d'une manière qu'harry ne pourrait jamais reproduire avec ses cheveux bouclés et des yeux bruns contre lesquels harry ne pourrait jamais gagner. ses cils faisait des kilomètres: harry pouvait imaginer louis en train de les fixer, de les admirer sans une seule pensée pour harry, même pas en arrière plan.

cela faisait quatre mois qu'harry n'avait pas vu louis en personne, mais il avait l'impression que ça faisait une vie entière. harry se mettait à pleurer dés qu'il apercevait une pair de vans dans son placard ou même quand il voyait le soleil.

avant, les appels skype étaient toutes les soirs et louis le taquinait à travers l'écran. ses yeux brillaient malgré la mauvaise qualité, les poussières et la lumière faible de sa chambre d'étudiant. il y avait tellement de tendresse dans ses yeux, tellement d'amour et d'attention et harry pouvait sentir son cœur gonfler à chaque fois qu'il voyait le sourire éclatant que louis ne réservait que pour lui. il se tortillait sous son ordinateur, sa main mourant d'envie de toucher louis.

cette douleur dans sa poitrine était toujours là. c'était un rappel constant que louis était parti à l'université, qu'il s'amusait avec ses nouveaux amis et qu'il gagnait tous les matchs de foot dans lesquels il jouait. mais rapidement, la douleur dans sa poitrine était devenu une douleur général, dans son estomac surtout.

il commençait à croire que c'était sa faute. il était la raison pour laquelle louis commençait à l'oublier. c'était sa propre faute s'il avait le cœur brisé à cause de tout ça.

il aurait du savoir le premier jour où il a vu louis, quand il avait vu le danger enterré au fond de ses yeux bleus, qu'il allait être blessé. il allait se faire rejeter, louis allait partir et prendre une partie d'harry avec lui. il avait pris son rire, il avait pris le rire d'harry et sa confiance en lui et son cœur.

harry se leva et sentit ses yeux se fermer un moment alors qu'une vague de fatigue lui tombait dessus. il n'avait pas eu une nuit complète de sommeil depuis que louis était parti. son oreiller sentait toujours comme louis aussi douloureux que cela fut. et ça n'aurait pas être douloureux parce que louis disait qu'ils étaient toujours ensemble, qu'il aimait toujours harry.

harry le croyait, mais c'était à l'époque où louis était si gentil et bon avec lui. quand louis attrapait encore sa main alors qu'ils marchaient et quand il l'embrassait jusqu'à qu'il soit essoufflé. quand louis traçait encore des dessins du bout de ses doigts sur son dos pendant qu'ils étaient allongés sur le lit d'harry après être rentrés de l'école.

i sleep naked ➸ je dors nuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant