Mollement, je me réveillai le lendemain matin en réalisant seulement que je n'avais pas pris la peine de me changer avant de m'écrouler sur le matelas moelleux qui ne semblait attendre que ça. Je me frottai les yeux pour émerger avant de laisser tomber mon regard sur le plafond. Je fronçai aussitôt les sourcils. J'aurai juré que la créature avait les ailes déployées quand je m'étais endormie la veille. Je secouai la tête. J'avais dû rêver. Je me redressai un peu, ma natte à moitié défaite et sortis mon téléphone de la poche de mon pantalon. La petite lumière rouge clignotante m'indiqua instantanément que j'allais me faire assassiner. Je grimaçai, ayant totalement oublié d'envoyer un message à ma mère. Le mot « maman » s'étala en grosses lettres noires, suivit d'une annonce surprenante : un unique message m'attendait. Pas une centaine. Je soupirai soulagée. J'avais un espoir de survie. Et je finis même par sourire face à l'immense roman qu'elle m'avait laissé, me bombardant de questions sur le lycée. Rapidement, mes doigts pianotèrent sur l'écran tactile, répondant à chacune de ses questions dans une grande minutie. Je clôturai en lui affirmant quelque chose d'impensable : je me sentais bien ici. Et ce n'était même pas un mensonge pour la rassurer.Une fois le message envoyé, j'attrapai des vêtements propres un peu au hasard. Comme toujours. Et me dirigeai naturellement vers la porte de la salle de bain que je n'avais pas encore ouverte. Erreur fatale. Alors que je retirais, un peu mal habilement, mon pantalon, je stoppai mon geste. Le pantalon à mi-cuisse glissa au sol quand j'avançai encore. La chute fut magistrale. Mais la douleur qui élançait le bas de mon dos ne parvint pas jusqu'à mon cerveau. La salle de bain était quasiment aussi grande que la chambre. Une baignoire, ou une mini piscine olympique à mon humble avis, me faisait face alors que le marbre blanc étincelait jusqu'à m'éblouir. Je détaillai l'endroit avec une stupéfaction qui allait très certainement devenir une habitude. À ma gauche, une étagère pleine de serviettes duveteuses, à droite une autre était pleine de produits de beauté en tous genres et une troisième regroupait tout un tas de produits divers et variés. Je refermais la porte du bout du pied. Je déraillais. Forcément. Je devais rêver. Je la rouvrais lentement, le cœur au bord des lèvres. Ce n'était pas une illusion. Devais-je signaler que le bain était à bulles ? Non hein, ce n'était qu'une option de toute façon.
♫
À peine remise de mes émotions de la salle de bain, je marchai dans les couloirs du dortoir, désert, alors qu'il était plus de dix heures. Les élèves devaient sans doute être en cours et je me sentais plus détendue à l'idée de ne pas avoir à croiser qui que ce soit. Je ne comptais pas me lier avec qui que ce soit. Pas même Andrew. Je savais comment cela allait se passer si je me rapprochais de quelqu'un. Je savais qu'il y aurait forcément un moment où il voudrait me toucher, où il voudrait établir un contact soi-disant amical et, ça, je ne pouvais pas le supporter. Néanmoins, je devais faire attention à ne pas être trop bizarre sinon on me prendrait encore pour une folle.
Je tirai machinalement sur les manches de mon pull noir, totalement déformé à force de faire ce même geste. Elles me tombaient donc largement sur les mains. Pelucheux et doux, c'était inévitablement mon pull préféré. Et sans doute le plus informe que j'avais.
- Keyli !
Je bondis dans un sursaut alors que l'on braillait ainsi mon surnom, sans aucun scrupule. Je me tournai et regardai s'avancer vers moi, lentement et presque trop gracieusement, un Andrew resplendissant avec son immense sourire. J'attendis qu'il soit à ma hauteur, de nouveau un peu mal à l'aise avec cet étrange directeur. Il sembla le remarquer aussitôt et se rembrunit quelque peu :
- Je peux t'appeler ainsi ? J'ai cru comprendre de ta mère que tu n'aimais pas ton prénom entier.
- Oui oui, affirmai-je malgré tout, un peu étonnée que ma mère ait révélée cette information quand elle adorait mon prénom, pour sa part. Vou... tu me cherchais ?
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Water Lily
FantasySon doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe légère de ma nuque, dessinant du bout des doigts les marques blanches qui parcouraient désormais tout mon corps. Mes yeux n'arrivaient pas à se...