- Q-que c'est-il passé ? Bégaya la louve, ses yeux fouillant tout autour d'elle avec incertitude.
- Tout va bien, répondit Maël, le premier, et s'avançant vers elle. Peux-tu me dire comment tu te prénommes ?
- Jena, murmura-t-elle, se décidant à poser son regard sur l'ange.
- C'est un joli prénom, assura-t-il dans un sourire qui se voulait encourageant. Dis-moi, Jena, est-ce que tu as la moindre gêne au niveau des yeux ? Une vision trouble ou des tâches ? Ou encore la tête qui tourne ?
- Non, assura-t-elle après un petit temps de réflexion. Tout va bien, je crois. Et... c'est déstabilisant. La dernière chose dont je me rappelle c'est Saphira qui me demande de veiller sur cette femme inconsciente.
- Moi ? Questionna Epona en s'avançant à son tour, gentiment.
- Oui, approuva-t-elle. Ensuite... c'est flou. J'ai un vague souvenir d'une explosion... J'ai perdu connaissance ?
- Oui, répondit Saphira, venant saisir la main de Jena alors qu'elle était tremblante. Tu t'es effondrée et... je... j-j'ai cru que tu étais morte, Jena.
Je fus réellement surprise de voir la jeune femme fondre en larme. Littéralement. Allant même jusqu'à écarquiller les yeux tant la situation me semblait improbable. Jamais je n'aurais pensé que Saphira, qui resplendissait d'assurance et de solidité, était du genre à se laisser aller ainsi. Pourtant, elle pleurait dans les bras d'une amie qui lui tapotait le dos avec un air détaché voulant me souligner à quel point cette scène n'était qu'une énième représentation. Elle avait l'habitude la consoler. C'était plus qu'évident. Alors, Saphira n'était donc pas aussi forte qu'elle le laissait paraître ? Je me sentis soudainement bien plus proche encore de la jeune femme, éprouvant une grande admiration pour cette jeune femme, potentiellement fragile, mais qui avait su se détacher de cette nature profonde.
- Arrête de pleurnicher, finit par la sommer Jena, exaspérée. Tu sais bien que ce sont les risques lorsque l'on décide de combattre.
- Je ne m'y ferai jamais ! Protesta Saphira, reniflant, dans la foulé, de façon peu élégante.
- On a remarqué, soupira Jena avant de lever les yeux au ciel. Tu es un cas désespéré.
Saphira fit d'abord la moue avant de laisser s'étendre un parfait sourire qui illumina son visage de poupée. C'était ce genre de sourire qui devait faire pâlir les dentifrices. Je jetai un œil vers Epona qui, elle aussi, souriait. Sans raison apparente. Après tout elle ne connaissait ni Saphira, ni Jena. Et, pourtant, elle partageait le bonheur de la louve. De sa louve. Le lien entre un loup et son marqué était si puissant que cela ? J'avais du mal à le comprendre. Ou peut-être, qu'au contraire, je ne comprenais que trop bien. Ce que j'éprouvai à chaque fois qu'Andréa était proche de moi me tétanisait. Cela me prenait aux tripes, me submergeait et m'envoûtait. Pourtant, le lien n'était même pas établit alors je ne pouvais que me demander ce que je ressentirais si celui-ci finissait par être tissé.
Et une part de moi avait envie de savoir ce que l'on éprouvait. Une jalousie étrange résonnait dans ma poitrine tandis que je fixai ce bonheur communicatif entre les deux jeunes femmes. Pourtant, je ne désirai en rien ce lien. Il impliquait trop de chose, trop de complication, trop de règle, trop d'injustice. Et je détestai cette ambivalence persistante qui troublait mes pensées.
Mais je pus aisément trouver de quoi m'occuper l'esprit, chassant ces sentiments que je ne comprenais que mal. Comment avais-je réussi à soigner Jena ? D'où provenait cette voix qui surgissait régulièrement dans mes pensées ? M'appartenait-elle ? J'étais convaincue que ce n'était pas le cas. C'était une voix de femme. Ce n'était donc pas celle de Dan. Mes yeux se perdirent sur Jena, la fixant sans réellement la contempler pour autant tant mon esprit se perdait dans un dédale de question sans réponse. Sans m'en apercevoir, mes doigts trituraient mon médaillon et je ne remarquai même pas lorsque le silence s'abattit dans la tente et que tous les regards se portèrent sur moi.
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Water Lily
FantasySon doigt effleura ma peau. Froid et chaud à la fois. M'électrisant au simple contact. Il traça la courbe légère de ma nuque, dessinant du bout des doigts les marques blanches qui parcouraient désormais tout mon corps. Mes yeux n'arrivaient pas à se...