Partie 12 | L'entrevue

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J'avais l'impression que les jours filaient à une vitesse que je ne contrôlais pas. J'avais juste eu le temps de cligner des yeux et le week-end était maintenant derrière moi. Et quel week-end! Un dîner avec Chamberlain, la rencontre avec Wesley, puis les confidences avec Sam...

Alors ce matin-là, je m'étais obligée à arriver tôt pour profiter du calme qui régnait dans l'agence à ces heures-là. Comme d'habitude, Pénélope était à son poste. Elle avait toujours son large sourire communicateur dont elle ne se départait jamais.
- Hello! Sienna! Dis-moi Sienna, j'ai préparé la salle de réunion numéro 3. Les Arbelli arrivent à onze heures. As-tu besoin du rétro-projecteur ?
- Non je ne pense pas, juste un "Barco" et l'écran plat. Tu verras le reste, avec Alessia.
- Ok Sienna. Je m'en occupe.

10h41.
La tension était à son comble. Les Arbelli arrivaient. La salle était prête, l'équipe aussi.
Ces derniers étaient à présent installés dans les confortables fauteuils en cuir noir de la grande salle de réunion. Pour une fois, Chamberlain avait accepté de me laisser diriger la réunion de présentation.
- Bonjour à Tous ! Ai-je lancé avec détermination. Nous sommes heureux de vous accueillir pour vous présenter la campagne publicitaire que nous avons réalisé pour vous.

Nous avons pris le partie de rafraîchir la marque. L'objectif était de rendre l'enseigne moins "vieillotte" et plus "sexy". L'idée est de rendre Arbelli plus moderne, si vous voulez...
- Très bien dit Arbelli Senior ! Continuez jeune femme! dit-il avec son air arrogant.
- Nous allons vous passer deux films pour la campagne Télé. Le spot choisi sera également disponible au cinéma. Il y aura aussi une version radio avec un spot publicitaire réalisé par nos soins, une campagne d'affichage, ainsi qu'une campagne presse. Je vous diffuserai tout celà dans un second temps.
- Pourquoi deux spots ? Nous en avons besoin que d'un seul, interrogea Arbelli Senior.
- Je sais bien Monsieur Arbelli. Mais avant que nous ayons pris connaissance de votre baisse de budget, nous avions terminé le premier spot. Alors nous avons décidé de vous projeter les deux. Vous choisirez celui qui vous conviendra, dis-je calmement.

Chamberlain me lança un mauvais regard. Il n'était pas au courant et je le mettais sur le fait accompli mais c'était pour la bonne cause.
- Bien, allez-y, montrez-nous ça reprit fébrilement Arbelli Sénior.
- Allons-y ! Lançais-je avec enthousiasme.

Je projetais le premier film publicitaire. Le film plaisait visiblement à Aristote Arbelli. C'était celui réalisé avant que Chamberlain, nous parle de la baisse de budget. Le spot était magnifique!
- Puis-je vous projeter le second ?
- Faites! Faites! Ma bonne dame me dit Aristote Arbelli un peu sur les nerfs.

Le second film publicitaire ne lui plaisait pas c'était évident. Aristote Arbelli semblait avoir fait son choix. Il avait à peine concerté son fils et ses équipes avant de déclarer :
- Pourquoi ce second spot est moins attrayant ? On ressent clairement la différence.
- Mais Père, c'est vous qui avez demandé à ce que le budget soit revu à la baisse?
- Ah mais pas pour avoir un film publicitaire de mauvaise qualité! Certainement pas!

J'interrompais Arbelli père pour remettre les pendules à l'heure :
- Excusez-moi Monsieur Arbelli, mais c'est exactement ce que vous nous aviez demandé. Traditionnel et sans ambages. Et puis ce film est de bonne qualité! Il correspond au cahier des charges que vous avez modifié et surtout, il est adapté au budget que vous nous avez communiqué. En somme, c'est le reflet de l'image que vous voulez donner à votre société.

- Oh! Mais de quel droit... Grommela-t'il en serrant les dents.

Le ton que j'avais employé était dur et radical. Ce vieux croûton et sa vieille enseigne sans charme commençait réellement à me gonfler. Chamberlain qui était tout aussi outré qu'Arbelli Senior avait tenté de rattraper le coup:
- Je pense que Madame veux dire par là que, la qualité est au rendez-vous, mais que le rendu ne peut pas être mieux vu la hauteur du budget. Vous comprenez?
- Oui bon, je ne suis pas complètement stupide hein? S'insurgea Arbelli Senior.

DES LARMES & DU CHOCOLAT    Où les histoires vivent. Découvrez maintenant