OS 1 - Guerre et Paix

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RAITING : M / R (+17 ans)

NOTE DE L'AUTEUR : Bonjour :) J'espère que cet OS vous plaira. Je suis désolée des fautes qu'il reste. Si elles vous gênent, n'hésitez pas à me les faire remarquer et je les corrigerai :) Un avis fait toujours plaisir ^^ Bonne lecture :)

DROIT D'AUTEUR : La partie du texte en italique est de Blaise CENDRAS. Je me suis contentée de la recopier et d'en changer le contexte. :)

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14 Juin 1940 : France

Merde, voilà que je devais maintenant trimbaler monsieur sur mon dos. Je le chargeai tant bien que mal. Et nous voici partis l'un portant l'autre, la monture ployée en deux, le blessé lourd comme un mort qui se laisser aller, un drôle d'équipage, ahanant, sacrant, jurant, chutant, tombant sur les genoux, se prenant les pieds dans les taupinières, se relevant. Jamais je n'oublierai cette équipée avec ce Boche qui me pissait dans le cou un sang mal engagé. Je dus décharger mon blessé et me frayer un nouvelle voie à coups de cisaille, puis revenir sur mes pas, rechercher le pauvre type et repartir à la sauvette car j'avais fait beaucoup de bruit et je n'en revenais pas qu'avec toutes ces allées et venues, personne dans aucun camp ne nous eût encore remarqués. Enfin, je le balançai dans notre trou d'obus. J'avais eu chaud. C'était un dur. Durant tout le trajet, il n'avait pas poussé un gémissement. [...].

La blessure du ventre n'était pas belle, j'y mis un tampon. Puis je lui pansai l'épaule.

"Ne t'en fais pas, pauvre vieux, ça n'est rien. On sera bientôt rendus et tu fileras à l'hôpital, veinard. Je ne te fais pas mal, non ? Comment t'appelles-tu ?"

Il s'appelait Schwanenlaut. J'ai oublié son prénom. Il était de Hambourg. Il travaillait dans une banque. Il avait fait un stage en Angleterre pour apprendre l'anglais. La suite de notre conversation eut lieu en anglais.

J'essayai de lui changer les idées en lui parlant de ma vie d'avant. De ma mère qui s'occupait toujours du linge dans mes souvenirs; de mon père, qui devait être aux champs; de mes sœurs, qui étaient toujours souriantes et pleines de vie...

"Vous avez bien de la chance d'avoir une famille comme celle-là, me dit-il entre deux râles. La mienne à du m'oublier à l'heure qu'il est.
- Pourquoi vous aurait-elle oublié ? Vous vous battez pour votre patrie ! Vos parents devraient être fiers de vous.
- Ne préféreriez-vous pas que je fusse resté dans mon pas ? me demanda-t-il
- Bien sûr que si ! Je ne serais pas ici, coincé dans cette fichue guerre si votre Führer n'avait pas déclaré la guerre. Je serais plutôt aux côtés de mon homme plutôt que de côtoyer des cadavres.
- Votre homme ? releva-t-il.
- Et oui... Surprenant, n'est pas ? Devoir sa vie à un homosexuel n'est sûrement pas ce qui vous plait le plus, répliquais-je sèchement tout en nettoyant ses plaies du mieux que je le pouvais.
- Laissez tomber les préjugés. Je suis moi aussi homosexuel. C'est bien pour ça que je suis ici. Je serais en train de soigner des soldats à l'heure qu'il est si je ne l'étais pas.
- Vous êtes médecin ?! m'exclamais-je
- Je l'étais. Mais l'armée à juger bon de m'envoyer au front plutôt qu'à la potence. Je ne sais pas si c'est mieux finalement...
- Ne dites pas ça ! Répliquais-je un peu durement en resserrant un bandage. Pourquoi a-t-elle jugé qu'il valait mieux vous envoyer ici ?
- Disons que j'avais un bon passé. Avoir été formé par les jeunesses Hitlériennes aide. Avoir un père nazi aussi...
- Décidément, vous n'avez pas été gâté par la vie !
- Non... Mais dites-moi, vous me sauvez, me soignez et me parlez comme si je n'étais pas allemand. Comment cela se fait-il ? M'interrogea mon blessé.
- Avant de voir l'allemand qui est en vous, je vois d'abord l'homme que vous êtes. Vous n'êtes pas plus différent de moi. Vous n'êtes qu'un homme. Un homme qui n'a pas choisi d'être là. Un homme qui veut juste vivre. Un homme qui ne demande qu'à aimer. Alors comment pourrais-je vous parler comme si vous n'étiez qu'un chien, je crachais ce dernier mot, alors que vous êtes la personne que j'aurais pu être si j'étais né en Allemagne ?"

Il avait les larmes aux yeux et il y en eut une qui roula le long de sa joue, traçant son chemin dans la poussière qui maculait ses joues. Je l'essuyais du pouce et je vis ses yeux se remplir de joie et d'amour.

"Merci, me chuchota-t-il. Merci de m'avoir dit ça. Vous êtes le premier à me considérer comme un être humain tout en connaissant mon orientation sexuelle. Votre homme à bien de la chance.
- Avait, le repris-je. Il est mort au début de la guerre. Un obus retardataire...
- Merde... Souffla-t-il. Je suis désolé.
- Moi aussi."

Une civière passant par-là, j'en profitais pour l'appeler. Lorsque celle-ci arriva dans notre trou d'obus, je plaçais mon blessé dessus avec l'aide d'un autre soldat.
Il allait être emmené loin de moi lorsque pris d'une pulsion, je criais : "Attendez !".
On arrêta alors la civière et je m'approchais de lui.

"Tu m'as dit ton prénom, mais je l'ai oublié...
- Harry, répondit-il. Harry Schwanenlaut. Mais la guerre terminée, j'irai à Londres e je changerai de nom.
- Comment vous appellerez-vous alors ?
- Harry Styles.
- M. Styles, quand la guerre sera terminée, je vous chercherai, promis-je.
- Et qui me cherchera ? Sourit-il à travers sa douleur.
- Tomlinson, Louis Tomlinson..."

Un vrai sourire éclaira son visage. Nous survivrons à la guerre. Parce que nous avions un espoir, une promesse et une personne qui nous attendait.

[Recueil] OS Larry Stylinson  (boyxboy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant