III.

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 - Ian-

La rencontre avec cette fille était intéressante. Dommage que les gardiens étaient là, j'aurais voulu placer mes mains sur sa taille pour la plaquer contre le mur. Je l'aurais ensuite agrippé au cou pour pouvoir la serrer fort avec mes deux mains. Et j'aurais ensuite sentis son souffle quitter sa cage thoracique et donc la vie quitter son corps.

Mais comme je l'ai dit, les gardiens étaient là et donc je n'ai pu faire aucune de ses choses qui me passent sans cesse dans la tête. Ils l'ont donc fait partir et moi j'ai dû retourner en isolement, au « trou ». Je me demande quand même ce qu'elle faisait ici. Etais-ce une stagiaire? Ou une patiente? En tout cas j'espère la revoir, mais simplement pour pouvoir imaginer son sang couler sur mes avants bras pendant que je serre son cou de mes mains agrippeuses. C'est tout ce que je voudrais. C'est ça le plus grand de mes fantasmes, tuer les belles personnes, et elle était magnifique.


-Nina-

Ma première semaine de stage était géniale. J'ai beaucoup appris et j'ai réussi à mettre en place tout ce que je connaissais avec mon patient principal, John Rider. La seule accroche que j'ai eue durant la semaine est ma rencontre avec ce patient, la terreur, comme l'avait nommé Stella.

Cette rencontre a été à la fois terrifiante et excitante. Terrifiante car quand il m'a regardé comme si il voulait me sauter dessus, ça m'a vraiment perturbé. Ensuite, excitante car la frayeur qui m'ait venue en le voyant me regarder comme ça m'a donné des centaines de frissons. De l'adrénaline. Comme si je voulais l'approcher, le défier. Je ne suis pourtant pas ce genre de personne qui aime le danger, mais je peux dire que j'aime ce qui est mauvais. Cela me permet de me rebeller, sans que je ne le montre au monde, de faire sortir cette petite fille parfaite que tout le monde voit en moi. Cet homme était terrifiant, et j'ai aimé ça, par curiosité.

Et puis, même si c'était un psychopathe, il n'en pêche qu'il était craquant. En effet, il était comme le soleil, beau, hypnotisant, mais tellement brulant et dangereux. Il avait l'air parfait, physiquement. Sauf que tout le problème était dans sa tête. C'était un psychopathe qui, quand il m'a vu, a sûrement voulu me tuer.

Dans tous les cas, la semaine est passée et je suis enfin en repos. Pas que je n'aime pas ce que je fais, seulement j'ai besoin de revoir ma famille. Meredith, ma mère, vient me chercher à Radley. Je descends les marches de la sortie en observant ma mère dans la voiture. Elle ouvre la portière et je remarque ses yeux. Son sourire illumine son visage. Elle est belle. Ses longs cheveux bruns dont j'ai hérité, retombent sur ses épaules faisant ressortir ses magnifiques prunelles noisettes. Je comprends tout à fait que mon père soit tombé amoureux d'elle.

Je monte dans la voiture à l'avant avec elle et elle nous ramène à la maison. Je lui raconte alors les quelques difficultés que j'ai eu lors de cette première semaine mais aussi les privilèges que j'ai obtenus à travailler dans un tel hôpital, comme le fait d'être importante pour l'humanité, d'avoir un toit sous lequel me reposer, le salaire pas qu'un peu abondant, et la joie d'apporter mon aide à des personnes aussi importantes.

        Passé le pas de la porte ma jeune sœur me saute au cou. Je recule un pas pour supporter son mince poids et la remonte un peu plus sur mes hanches.

Nina, tu m'avais tellement manqué, me crie Lucy.

Toi aussi tu m'as manqué ma chérie.

Elle saute un coup pour se rajuster sur le bas de mon ventre et je la presse un peu plus dans mes bras. Je l'emmène avec moi dans ma chambre et la lâche sur mon lit. Elle rigole comme une folle et je m'allonge à ses côtés. Je suis très proche de ma petite sœur. On se ressemble beaucoup, autant physiquement que mentalement. Nous avons toutes les deux des yeux bleus ainsi que des cheveux châtain foncé. C'est un très beau mélange entre mon père et ma mère.

Je me mets sur le côté et commence à lui faire des papouilles dans les cheveux. Elle se met dans la même position que la mienne et nous regardons dans les yeux.

Alors ma puce, comment s'est passée cette semaine, je lui demande.

Bof, sans toi c'était vraiment nul. En plus Papa et maman ont passé la moitié de la semaine au travail, se plaint-elle.

Mes parents sont tous les deux médecins. Mon père est spécialiste en pédiatrie tandis que ma mère est spécialiste en neurologie. C'est un peu grâce à eux que j'aime tellement la psychiatrie. Mais j'ai aussi un grand fardeau qui pose sur mes épaules, faire la fierté de mes parents. Je ne peux pas les décevoir, jamais. La même chose se passe pour ma petite sœur. Mais elle n'a que douze ans et je trouve que c'est beaucoup trop de pression que lui imposent mes parents, pour son âge.

Je suis désolée ma belle. Je te promets que ce week-end, c'est notre week-end. On le passera toutes les deux. D'ailleurs, que voudrais-tu faire?

Hum, fait-elle en se posant un doigt sur le menton, on pourrait aller manger une glace?

C'est tout ce que tu veux faire, une glace et puis c'est tout?

Un ciné?

Parfait, je lui réponds en joignant mes deux mains l'une contre l'autre.

Je me lève du lit, aide Lucy à faire pareil et nous descendons dans la cuisine pour nous préparer quelque chose à manger. J'attrape un sachet de pâtes et remplis ensuite une casserole d'eau pour la mettre à bouillir. J'ajoute du sel quand il le faut et ensuite je plonge les pâtes dans l'eau chaude.

Maman est repartie travailler quand elle t'a déposée je suppose, me demande Lucy.

Oui, je lui réponds, et papa était déjà parti ce matin?

A cinq heure du matin. Même le week-end ils travaillent, j'en ai marre de leur job.

Ils ont fait de leur passion leur métier. Il faut que tu les soutiennes. Je sais que c'est horrible de vivre presque sans eux mais tu t'imagines si eux ils ne te soutiendraient pas dans tes choix? Tu es encore jeune et je crois que je comprendrais que toi tu ne comprennes pas, je dis tout en rigolant, mais ça leur ferait plaisir que tu sois heureuse pour eux.

Mouais bah qu'ils soient heureux ne change rien à leurs absences.

C'est peine perdue, en même temps comment pourrait-elle comprendre? Elle n'a que douze ans. Moi aussi à cet âge là je ne voulais que mon bonheur, enfin si on veut.

          On mange notre plat de pâtes et nous préparons ensuite pour le cinéma. Lucy a choisi d'aller voir En route. C'est un film avec de petits bonhommes mauves. Et bien oui, ma petite sœur veut aller voir ça et je fais ça pour elle, donc, je vais me taper un dessin animé avec elle.

        Après ce film nous sommes ensuite allées dans un magasin de glaces italiennes où nous nous sommes toutes les deux prises une glace de trois boules avec une tonne de crème chantilly, des petits bonbons et toutes autres sortes de choses. Elles étaient tellement remplies que je n'ai même pas pu la finir, c'est Lucy qui l'a fait.

Nous avons passé un superb après-midi toutes les deux. Nous avons rigolé toute la journée et nous avons même prit le soleil dans un parc pas loin de la maison. C'était un parfait Samedi et ça m'a changé de Radley. Là-bas il y a tellement peu de joie que j'en ai fortement profité avec ma sœur.

J'avais oublié ne serait-ceque quelques heures cette morbidité, cette noirceur que procurait l'hôpital. J'avaisréussis à oublier ses yeux, à lui.Son visage si menaçant, terrifiant.J'avais réussi à pénétrer dans le monde des enfants, en regardant ma petitesœur si innocente, à me demander pourquoi tout ça arrive.


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CarlaFiction TheMadNumberOne

PsychoticOù les histoires vivent. Découvrez maintenant