8 : l'inconnu

1K 61 11
                                    

Je marchai sur ce sable flamboyant, cherchant à travers les grains de sable, qui voletaient dans l'air, un quelconque indice m'indiquant que j'allais dans la bonne direction, mais sans succès. Les traces de pas laissées par mes chaussures ne restaient que peu de temps sur le sol, elles étaient vite recouvertes par le vent qui soufflait. Même si j'avais voulu faire demi-tour, je n'aurais pas su retrouver mon chemin, ça aurait été mission impossible.

Cela faisait un moment que je n'avais plus vu le chat, il m'avait dit qu'il allait vite revenir, mais j'avais l'impression que ça faisait une éternité que j'étais dans ce désert, seule.

Tandis que je poursuivais ma marche vers l'inconnu, j'entendis un cri qui me fit froid dans le dos. C'était un cri humain me semble-t-il. Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre qui est coincé avec moi ici ?

''Y'a quelqu'un ?!'' Hurlais-je, espérant avoir une réponse, mais rien, juste le bruit du vent se faisait entendre. C'était peut-être un mirage. Je poursuivis mon chemin à l'instinct, comme depuis le début, puis d'un coup, le vent se stoppa, les grains de sable retombèrent tous sur le sol, et je pus enfin ouvrir les yeux en grand. Je me rendis compte que j'avais assez mal aux yeux après avoir passé un certain temps avec les yeux plissés.

Je fis un tour sur moi-même, histoire de réaliser ou j'étais, et je pu voir la forêt par laquelle j'étais arrivée à l'horizon, à l'exacte opposé de là où je me dirigeais. Je me félicitai intérieurement de ne pas m'être trompée et souris à moi-même ; jusqu'au moment où mon regard se posa sur une forme qui était accroupi sur une petite créature, juste à la sortie de la forêt. Je plissai les yeux, essayant malgré moi de zoomer ma vision, ce que je sais était impossible, et distingua enfin que c'était une personne, et que la créature à terre était en sang. L'homme était en train de dévorer cette créature, qui était pour le moins étrange. Elle ressemblait à une loutre avec des ailes, vraiment étrange.

Soudain, le visage de l'homme se releva rapidement, et son regard se posa sur moi. Son regard semblait rouge, mais d'aussi loin où j'étais, c'était beaucoup trop dure de distinguer. Il se leva, laissant la carcasse de sa proie se vider de son sang, un morceau de chair en moins, et commença à marcher vers moi.

Prise de panique, j'empoignai plus fort mon couteau et me mis à courir aussi vite que je le pouvais, malgré le fait que j'étais dans du sable. Avez-vous déjà essayé de courir sur du sable bon sang, c'est hyper dur ! Mo rythme cardiaque augmenta et je pouvais presque sentir l'adrénaline coulait à une vitesse incroyable dans mes veines.

Je regardai en arrière, tentant de voir si j'avais toujours de l'avance sur l'homme qui, apparemment, me traquer, et vis que la distance entre nous deux avait considérablement diminué. J'essayai d'augmenter ma vitesse, mais l'adrénaline commençait déjà à être épuiser, et je sentais mes muscles se ramollirent. Au loin, je vis des sables mouvants, et je me dirigeai vers eux sans aucune hésitation. J'espérais au plus profond de moi-même, être capable de sauter par-dessus malgré ma faiblesse dans le saut, et que l'homme qui me poursuivait aller tomber dans mon piège.

Je courus, et arriver assez proche des sables mouvant, je sautai en l'air, m'élançant le plus loin que je le pouvais, et lorsque j'étais en l'air, j'avais même pus sentir la main de mon traqueur tentait de s'accrocher à mon vêtement. Je retombai sur mes genoux et roula pendant un ou deux mètres, puis je repris mon souffle, avec une grande difficulté. Après que j'eus repris mes esprits, je regardai dans les sables mouvants, et un jeune homme y était coincé. Il n'avait plus les yeux rouges, mais bleus, et il n'avait plus un regard de traqueur, mais un regard effrayé. Il me fit presque pitié, mais à peine quelques minutes avant il m'avait fichu la trouille de ma vie.

''S'il vous plait, aidez-moi. Je vous en supplie'' dit-il. Un dilemme se jouait à l'intérieur de moi, d'un côté je me disais qu'il ne fallait pas le sauver, il allait peut être me sauter dessus et m'égorger, mais de l'autre, je me disais que ça avait l'air d'être un être humain comme moi, et que je ne pouvais pas le laisser mourir ainsi.

Ce dernier côté pris le dessus et j'attrapai ses mains sans une hésitation, lâchant même mon couteau sur le sol. Je tirai de toutes mes forces, et j'arrivai enfin à le ramener plus proche du bord, afin qu'il se sorte le reste du corps tout seul. Mes muscles ne répondaient plus, j'étais épuisée. Après cette dose d'adrénaline que j'ai reçue, ça ne m'étonne pas que je sois fatiguée maintenant.

Je récupérai mon arme qui m'attendait toujours là où je l'avais laissé, puis je dirigeais vers cet homme, qui commençait à vraiment m'intriguer. Il reprenait son souffle, comme moi quelques instants plus tôt.

''Qui êtes-vous ?'' me risquais-je à demander.

''Je m'appelle Billy'' répondit-il avec quelques difficultés.

''Que vient-il de se passer ?'' L'interrogeais-je, le couteau en avant, pointé vers lui.

''C'est vraiment très compliqué. Vous n'imaginez pas ce que cet endroit peut vous faire après un certain temps.'' Me dit-il, et lorsqu'il remonta son visage vers moi, je pu voir une larme couler sur sa joue, et j'abaissai mon arme, les yeux rempli de pitié. En fait, il n'était pas différent de moi.


Alice au pays des MerveillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant