Partie 2 : Phénomènes

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Et bien, comme je vous l'ai expliqué, ce maudit rêve fait son apparition chaque soir quand je ferme les yeux. Mais là, pour une fois c'était...c'était inhabituel. Il y a toujours ces deux couloirs qui se proposent à moi, il y a toujours cette ambiance froide dans la pièce... je n'ai pas changé, le décor non plus. Le seul changement est que j'ai pu choisir quel couloir prendre. Sachant ce qu'il va se passer dans celui de gauche, je me dirige vers celui de droite. Ce couloir est sombre et recouvert d'une tapisserie rouge sombre ornée de fleurs dorées. Au bout de ce couloir, il y a une énorme double porte en bois rouge. Je l'ouvre avec hésitation. Un vent froid vient me percuter et me fait tomber. Je me relève et entre. Je remarque que sur ma gauche il y a un bougeoir allumé dont la bougie est consumée. Elle est là sur une petite table, comme si quelqu'un savait que j'allais venir, comme si on m'attendait. La porte se referme et la flamme frétille. Je la prend et avance. Il fait sombre et la visibilité est réduite, mais je sais que je suis dans une grotte. J'entends le vent résonner entre les parois et je sens la roche humide sous mes pieds. J'avance. Mes pieds sont blessés par la roche qui me rentre dans la peau. Je me fatigue vite et dois m'adosser à la paroi pour reprendre mon souffle. J'entends quelqu'un siffler. J'aimerais avancer mais je ne peux plus bouger. Je m'effondre. La bougie s'éteint. Le sifflement se rapproche, ainsi qu'une lumière. Je ne vois qu'une silhouette floue, ma vue se brouille, et puis mes paupières se ferment.

Je suis réveillée par mon réveil. Je me lève et pour une fois je ne me sens pas fatiguée. En allant me préparer, je remarque que mes yeux sont violet foncé. Quand je regarde de plus près, et que je cligne des yeux, ils sont de nouveau de leur couleur normale. Je vais au lycée. Cette fois ci j'ai bien l'intention de ne pas m'endormir pendant les cours, surtout pendant le français. A midi je rejoins Vixsy au self. Un poisson décide d'élire domicile dans mon assiette ainsi que ses légumes verts. Heureusement qu'il y a du pain et mon dessert, une pomme.

« Tu ne manges pas ?

- Non je n'ai pas très faim.

- Mange quelque chose sinon tu auras faim cette après midi.

- Oui je vais manger mon pain et ma pomme. »

Je fais ce que je dis, je mange mon pain puis ma pomme. Après avoir mangé quelques bouchées de ma pomme, Vixsy me regarde bizarrement.

« Qu'est ce qu'il y a ?

- Tu saignes ?!

- Hein ?

- Tu saignes du nez, et pas qu'un peu ! »

Je regarde sur ma pomme, effectivement il y a du sang. Elle me tend sa serviette et je file aux toilettes. J'utilise beaucoup de papier pour essayer d'arrêter le saignement. Heureusement que les élèves mangent, ce qui veux dire qu'il n'y a personne dans les alentours. Vixsy entre.

« Mon dieu mais tu as égorgé un cochon ou quoi ? Il y en a partout !

- Tu exagères quand même ! »

Je pars en arrière. Vixsy me rattrape.

***

Quand je me réveille la première chose que je vois c'est un plafond en terre. Je suis dans un endroit que je ne connais pas. Habillée d'une robe beige, sur un lit peu confortable dans une chambre meublée d'une simple armoire, d'une chaise et du lit où je me trouve, éclairée par quelques bougies. J'ai très chaud et mal à la tête. Je veux me lever mais je ne peux pas.

« Non, non reste assise, tiens bois. Je m'appelle Delphine. Raoul vas chercher Grébus.

- D'accord.

- Et dépêche-toi !

- Il y a un problème dans le transfert.

- Le transfert ?

- Chut, reste tranquille. »

Raoul reviens avec un vieux monsieur. Il me met debout et me fait boire quelque chose qui selon lui fera baisser ma température. Il pose ses mains sur mes tempes et récite une incantation dans une langue qui m'est inconnue. Mais avant qu'il ne puisse terminer je m'évanouie.

***

Je suis de nouveau réveillée, mais dans l'infirmerie du lycée. Je vais trouver l'infirmière et elle me dit qu'il faut que je rentre chez moi, mais que ma mère ne peut pas venir me chercher. Je vais donc rentrer en car. Arrivée chez moi Vixsy m'appelle :

« Alors ça va ?

- Je suis un peu patraque.

- Je suis passée te voir à l'infirmerie avant de partir pour voir si tu étais réveillée mais tu dormais alors l'infirmière m'a mise dehors. Tu sais que tu m'as fait peur ! Tu t'es évanouie dans les toilettes et bizarrement tu à arrêté de saigner, alors je t'ai emmenée à l'infirmerie, mais je ne lui ai pas parlé du saignement. Je lui ai dit que tu n'avais pas beaucoup mangé ce midi alors elle pense que c'est pour ça que tu t'es évanouie.

- Merci beaucoup Vixsy,

- Tu m'excuseras mais je dois te laisser, c'est que j'ai encore cour moi. A demain et repose-toi bien.

- D'accord à demain. »

Ma mère rentre tard ce soir là. Le lendemain matin j'ai sport. Il faut faire plusieurs tours de piste. Heureusement Vixsy et moi on a sport ensemble, comme ça nous pouvons nous tenir compagnie. Au troisième tour je suis prise de crampes très douloureuses au ventre. Je m'oblige à courir mais finis pas m'arrêter.

« Mlle Evard, je vous demande de courir, on ne s'arrête pas, continuez !

- Je ne me sens pas bien.

- Courez ! »

Je reprends ma course plus lentement. Mais je ne peux pas continuer, je m'arrête, puis m'accroupie. Je vais tellement mal que j'en pleure, puis je recrache du sang. Beaucoup de sang.

***

« Grébus elle est réveillée !

- Mettez la debout. »

Comme la dernière fois il me fait boire quelque chose pour faire baisser ma température. Puis il remet ses mains sur mes tempes et récite son incantation. Cette fois il peut la terminer. Il me fait encore boire quelque chose que je suis à deux doigts de recracher mais il m'oblige à l'avaler.

« Il faut qu'elle se repose, elle est très fatiguée mais maintenant cela devrait aller par rapport au transfert.

- Sais-tu ce qui a pu empêcher que le transfert se fasse bien ?

- Non mais je vais étudier cela. »

***

A mon réveil j'entends un bip répétitif. Je suis à l'hôpital, ma mère est assise à coté de moi.

« Tu te réveilles enfin ! Tu m'as fait très peur. J'ai appelé Vixsy, elle ne devrait plus tarder à arriver. »

En effet la minute qui suit on entends quelqu'un courir dans les couloirs, c'est Vixsy. Elle arrive à mon chevet et dit :

« Tu m'as fait une peur bleue ! Ne me refait plus jamais ça sinon...

- Sinon quoi ?

- Je ne sais pas encore mais ce ne sera pas joli, crois moi. Qu'est-ce qu'elle a eu ?

- On ne sait pas, les médecins ne sont pas passés, je vais aller demander. »

Ma mère s'en va et nous laisse toutes les deux.

« Tu sais, le professeur de sport s'est fait sermonner par le directeur, vu se qu'il s'est passé avec toi il n'est pas près de recommencer ! »

Un médecin rentre avec ma mère.

« Et bien Dulcinée je vois que vous êtes réveillée. Nous ne savons pas se qu'il s'est passé et d'où cela provient ni pourquoi. Désolé que cette réponse soit si floue. Mais nous allons te garder en observation pendant plusieurs jours, et pour le moment tu ne peux pas rentrée chez toi. »

Il repart. Ma mère et Vixsy me disent au revoir d'un air désolés et elles aussi, partent.

L'inconnu, l'héritière d'un secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant