VI

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Seize minutes. Seize minutes que je tourne en rond. Seize minutes que je me demande comment j'en suis arrivé là. Comment vais-je faire ? Je ne veux pas mettre mon masque Tomlinson gros dure. Pas avec lui. C'est quelqu'un de fragile. Je veux être délicat. Mais si je suis délicat, mes collègues vont se douter de quelque chose. Je ne veux pas que qui conque ai un doute à ce sujet.
«-Tomlinson ! cria mon supérieur.
-Oui ?
-Allez l'interroger, il est en état maintenant.»
Et il repartit sans me laisser prononcer un mot.
Oh mon dieu. Je suis dans le pétrin.
Je tourne en rond depuis peut-être cinq minutes je pense. J'ai aucune idée de comment je vais faire. Mes collègues s'impatientent, je le sais, mon téléphone vibre depuis quelque minute.


J'inspire et j'expire plusieurs fois devant la porte qui relie à la salle d'interrogatoire, ou plus précisément, la pièce où se trouve Harry Edward Styles, mon cher bouclé. J'inspire et j'expire plusieurs fois pour calmer mon anxiété, mon stresse, mes tremblements aux mains, mon coup de chaud que j'ai depuis que je suis arrivée devant cet objet qui me sépare de lui.
« Tomlinson ? questionne une voix curieusement. »
Lindy. Je tourne la tête et lui souris. Un sourire qu'elle me rendit, un sourire contagieux, un sourire plein de tendresse.
Je passe ma main dans mes cheveux bruns doux, et ouvre la porte.
Je sens son regard se tourner. Je referme la porte doucement et m'avance le plus lentement la tête haute vers lui. Je balance le dossier sur la table avant de m'assoir sur la chaise en face de lui.
«-Bonjour M. Styles, chuchotais-je doucement.»
Je lève les yeux vers lui pour connecter enfin nos yeux ensemble. Ses yeux. Ses yeux sont d'un émeraude si profond, captivant, presque apaisent si on n'y parvenait pas à distinguer une pointe de frayeur.
« Je vous connais vous !
-Non, je ne crois pas que l'on se connaisse monsieur Styles, répondis-je doucement. »
Mes doigts commencent à trembler légèrement.
« -Si, bien sûrs que si, je vous connais.
-Non, dis-je d'une voix dure, on ne se connait pas.
-Je, enfin, bégaie-t-il, j'ai sans doute dû me tromper.
-Surement. Alors monsieur Styles, continuais-je, savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
-Oui, monsieur ?
-Tomlinson, monsieur Tomlinson. Donc vous savez que vous avez en possession un objet présent dans une affaire de plusieurs meurtres ?
-Oui monsieur Tomlinson, répéta-t-il durement, je le sais puisque un agent m'a renseigné avant que vous arriviez.
-Bien, répondis-je avec dureté, et pourquoi aviez-vous cet objet ?
-Et bien, comment puis-je le savoir puisque j'étais saoul ? me questionna-t-il en posant ses coudes sur la table et en reposant sa tête sur ses mains.
-Ce que vous êtes en train de me dire est que vous ne l'avez jamais vu auparavant ?
-Je vois, vous avez un QI élevé.
-Cessez les blagues Styles. »
Il souffla d'agacement et je crois que c'est à ce moment-là que je me suis perdu dans mes pensées en fixant ses yeux si profonds.

Case 406Où les histoires vivent. Découvrez maintenant