O.A.P. - Journal d'un psychopathe (Percy Jackson)

Jour 2 (2)

Après avoir lu la note, j'étais resté quelques minutes planté devant la devanture du café, à observer les petits détails qui la constituaient. Les passants me bousculaient sans me voir, trop pressés pour faire vraiment attention au fait que j'étais totalement figé, ou que mon cœur battait si fort que j'avais peur que quelqu'un l'entende.

Mes yeux se bloquèrent sur les deux enseignes, qui indiquaient "café", "friandises", "cookies" et "lait". J'eus comme l'envie irrépressible de leur demander s'ils n'avaient pas des cookies bleus, mais il fallait que je me retienne. J'étais en mission. Mais des cookies bleus... Je ne savais même pas pourquoi j'en voulais, ni pourquoi j'étais sûr que ça m'aiderait, au moins pour me déstresser.

Je finis par me décider et entrai dans le café, pour m'arrêter encore une fois, après n'avoir fait qu'un seul pas. Il y régnait une odeur délicieuse, presque hypnotisante de gâteaux à peine sortis du four. Il y avait un comptoir sur ma droite, rempli d'un choix démesuré de pâtisseries.

Des tables hautes et rondes étaient placées au milieu, et sur ma gauche, des tables plus basses, rectangulaires, avec des banquettes rouges. Les vitres donnaient sur le côté de la rue que je venais de franchir, donnaient sur les gens indifférents qui la traversaient à leur tour.

Le café n'était pas bondé, mais presque toutes les chaises étaient occupées. J'entrevis des couples et des groupe d'amis, la majorité avec une assiette débordante de cookies entre eux, les verres et tasses remplis de boissons chaudes qui laissaient échapper un filet de fumée.

Je fis balader mon regard entre les tables et distinguai plutôt vite Hazel et Frank, qui n'avaient pas encore remarqué ma présence. Ils s'étaient installés face à face sur les banquettes rouges et discutaient vivement, le sourire aux lèvres. Je finis par m'approcher à pas lents.
Arrivé à leur table, je m'apprêtai à leur lancer un vague salut, mais Hazel se leva sans me laisser le temps de dire un mot et me serra dans ses bras.

- Percy ! Ça fait tellement longtemps, tu nous as manqué ! Où tu étais passé ?
- Je... euh. Je me reposais, répondis-je maladroitement.
- Ça fait plaisir de te voir enfin ! me dit Frank avec un large sourire.
- De même, fis-je en lui rendant son sourire que je voulus naturel.

Hazel se rassit et m'invita à me mettre à côté d'elle en tapotant le coussin.

- On parlait justement de toi ! dit-elle d'un ton enjoué. On se disait qu'on pourrait aller faire du ski nautique un de ces jours, avec Piper, Jason, Léo, Annabeth, Nico, et peut-être Reyna ! Mais on s'est rappelé que tu serais tout de suite le meilleur...

Elle me fit un clin d'œil en rigolant. J'avais rien compris.

- Pourquoi ? demandai-je, toujours avec le sourire.

Je me sentis stupide la seconde d'après. Ils me regardaient comme si je venais de dire une blague. Puis, voyant que j'étais sérieux, Frank reprit, gêné :

- Bon, sinon, on t'attendait pour commander.

Ils devaient me prendre pour un idiot fini. Mais pourquoi aurais-je des facilités en ski nautique ? Autant que je m'en souvienne (et ce n'était pas une mince affaire) je n'en avais jamais fait.

- Vous voulez quoi ? Je vais y aller, me proposai-je.

J'avais envie de disparaître six mille lieux sous les mers, mais pour l'instant, je devais aller chercher les cafés et les cookies bleus, et faire semblant d'être leur ami.