Chapitre I

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Je suis gelé, mes jambes vont certainement me lâcher d'ici peu, j'ai toujours était un peu mélodramatique, je le conçois, mais, malgré ce que l'on dit à mon propos, je ne suis pas une petite nature, du moins, je pense. Tout mon fort intérieur, hurle contre lui, si ce fameux fort intérieur était personnifié, il se roulerait surement en ce moment même au sol comme un enfant capricieux. Mais il n'est pas devant moi, et je ne suis qu'humain, donc je patiente comme un jeune homme impatient d'apercevoir sa douce. Sauf que dans mon cas, la jeune femme n'est autre que mon meilleur ami Zayn, notre lieu de rendez-vous est aussi charmant que peut l'être un trottoir sale, et je ne souhaite en aucun cas l'embrasser à la fin du voyage. Cette pensée m'arrache un sourire puis je grimace, mes lèvres gercées me font un mal de chien. Je tapote du pied, assis sur le petit mur de briques en face de chez moi. Foutu Zayn. En retard un jour de rentré, il n'y bien que lui pour se foutre ouvertement des leçons de morale de cette vieille bique de Jonhson. Enfin, j'aperçois au loin une Audi noir se rapprocher à une vitesse qui me semble ne pas respecter le petit « 50 » ordonné dans mon quartier. Elle se stoppe devant moi, et reprit par mes vielles habitudes, j'ouvre la porte d'une main et balance mon sac à l'arrière grâce à l'autre.


- J'ai vraiment cru que tu ne viendrais plus, on commence dans dix petites minutes, un nouveau record pour toi je pense, non ?

- Ferme-la, je t'en conjure.


J'observe plus attentivement mon ami, ces traits sont tirés et son teint hâlé est plus blafard qu'à l'accoutumé, ses cernes forment de largues poches violettes sous ses yeux brun. Puis je comprends et j'éclate bruyamment de rire, lui arrachant une grimace, ses yeux se plissant sous la douleur qui devait surement lui vriller les tempes.


- Je n'y crois pas... Une veille de rentrée? Sérieusement? Zayn?

- Je ne veux aucun commentaire là-dessus... me répond-il

Un silence s'abat dans l'habitacle, j'observe les rues encore endormies de Londres et les passants qui se hâtent d'entrer dans les bâtiments surchauffés. J'aime observer ces gens, vêtus d'énorme manteaux, j'ai l'impression d'observer des enfants dans les affaires de leurs parents, ils nagent dans leurs fringues et ça me fait sourire, même Zayn a succombé à cette tendance des énormes manteaux, ce qui contraste plutôt avec la paires de baguettes qui lui servent de jambes. Je n'ai jamais réellement adhéré à cette mode. Je n'aime pas être noyé dans un vêtement, c'est peu être stupide, mais je me sens vulnérable quand un de mes pulls est lâche sur moi, un peu comme s'il pouvait m'engloutir. Comme s'il n'était plus rattaché à moi, comme si je perdais le contrôle. Je dois être stupide, oui, je le suis certainement. Il est vrai que la plupart de temps je finis congelé, mais je suis très fière de ma petite veste en jean doublée de mouton.


Je risque un coup d'œil à ma droite, Zayn conduit, un pli dur s'étant formé entre ses sourcils, je peux presque sentir la fatigue qui émane de chacun des pores de sa peau et pendant une seconde j'aurais presque eu pitié de lui. Il croise mon regard et je lui souris piteusement. Il me rend mon sourire et je me sens un peu mieux.


- Jusqu'à quelle heure ?
- 4h, j'en peux plus, je vais m'endormir sur ma feuille pendant les cours. souffle-t-il en se frottant péniblement les yeux.


- Je présume que tu n'es pas rentré seul ?
- Tu présumes bien.
- Perrie ou Jade ?"

Il esquisse un petit sourire mutin.


-Et si c'était les deux en même temps ?
- C'est pas possible parce que là tu as ta coupe d'après baise numéro une, celle où Perrie rabat l'intégralité de tes cheveux à l'avant dans le coin gauche, alors que Jade est plutôt vers l'arrière à droite. Je présume que c'était Perrie ? dis-je nonchalamment en dessinant des formes abstraites sur la buée de la vitre.

Fire meet Gasoline H&LOù les histoires vivent. Découvrez maintenant