Chapitre V

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    Chapitre pour @clink_clink_bitch : en esperant que ce soit le remède pour ton bleu à l'âme. Kitty xx



Je n'y suis pas allé hier. Pas de la semaine à vrai dire. J'en avais besoin. J'étais beaucoup trop confus. Je suis usé, il m'obsède et Zayn tente de me faire cracher le morceau par tous les moyens imaginables. Je résiste difficilement, il est hors de question que je commence à lui parler du bouclé et du bordel dans ma tête. Je ressemble à un macchabé, mes traits sont tirés et mes yeux sont injectés. Mes tempes me vrillent et la voix criarde de Zayn m'arrache un frisson.

- Allez Lou', dis moi merde.

Notre professeur de Littérature nous adresse un regard noir et poursuit sa lecture. Zayn se balance nonchalamment sur sa chaise alors que je suis avec énormément d'attention le cours. Il me chuchote à l'oreille, certainement trop fort au gout de Madame Warner. Je griffonne sur mon cahier avec une assiduité que je ne me connaissais pas, l'espoir de voir mon meilleur ami se décourager y est certainement pour beaucoup.

- Il n'y a rien à dire Zayn.

Je continue de fixer le tableau.

- Tu es revenu en tremblant et blanc comme un cachet de l'échange d'avant-hier et il n'y a rien à dire ? Tu te fous de moi Tomlinson ?!

Je sursaute, Zayn a rarement élevé la voix sur moi, mais je me souviens de chacun de ces moments. J'en garde de très mauvais souvenirs, humiliant surtout. Les larmes qui roulent le long de mes joues pâles, Zayn qui hurlent et moi qui m'écrase. Il finissait malgré tout par s'apercevoir de mon malaise et me priait de l'excuser, et moi je pleurais encore plus fort à en tremper son tee-shirt de larmes. Triste constat de ma faiblesse.

La noirceur de son regard me terrifie. Il souffle et semble irrité.

- Je savais que c'était une erreur de te confier ça, tu es trop fragile, ce n'est pas bon pour toi.

Je pose mon crayon et me crispe en lui balançant un regard noir. Je ne sais d'où vient cette envie de me défendre et d' hurler. J'imagine que j'ai toujours eu ces braises logées dans mon estomac. J'hausse le ton.

- Comment peux-tu t'imaginer une seule seconde ce qui est bon ou mauvais pour moi, Zayn ?

Notre échange a attiré quelque regards mais je ne m'en soucis pas vraiment. Seul compte la colère qui gronde doucement en moi.

- Mais ce n'est pas toi Louis, tu le sais toi-même, t'es trop innocent pour ça.

-Mais qu'est ce que t'en sais ?!

Je ne chuchote plus et mon ton est glacial, je ne comprends pas moi-même ce qui me pousse à contredire Zayn, après tout, il a sans doute raison. Je suis faible. Du moins je pense, on ne m'a jamais contredit... Donc c'est que je dois l'être.

- Messieurs Tomlinson et Malik, si vous ne cessez pas de vous donner en spectacle, je serai dans l'obligation de vous virer de cours.

Je lance un regard noir à Madame Warner et j'enfourne mes affaires dans mon sac, on m'adresse des regards interloqués, ce n'est pas moi de faire ça, du moins, ce n'était pas moi, avant. Je me lève de toute ma hauteur et je lance un dernier regard à mon meilleur ami.

- Ne vous donnez pas cette peine, je me casse.

La porte qui claque dans mon dos ne me semble pas accusatrice, mais plutôt libératrice.

****


J'inspire profondément l'air glacial du mois de Janvier. Deux heures que je me suis enfui comme un lâche, et à vrai dire, je me sens bien. Le poids de mes épaules semble s'être envolé. Je n'ai jamais fait ça, sécher, je veux dire. J'aime cette liberté et j'aime le froid de l'hiver, ou du moins les changements qu'il impose au gens. Il les oblige à se vêtir chaudement et ne pas sortir. J'admire ce pouvoir. L'hiver fait plier toute personne encore en vie, peut importe sa condition ou son âge, elle doit se soumettre au risque de mourir d'une pneumonie. Depuis que je suis gosse j'ai toujours eu une fascination pour tous ceux qui imposait leur choix à chacun. Je ne parle pas de tyran comme Hitler ou de dictateur comme Staline, mais de choses futiles de la vie que nous croyons sans importance telle que la météo. Sans vraiment nous en apercevoir nous nous soumettons à elle, elle influence nos faits et geste, notre façon de nous habiller, les sorties que nous prévoyons et même notre humeur. Et je trouve ça captivant. Les gens qui en imposent sans même user de la force ou de la peur, je veux dire. Par quelques mots bien tournés et quelques actes lourds de sens, un simple agneau peut croquer la queue du loup. Les gens peuvent changer et leur entourage semble l'oublier. Rien n'est figé dans l'immensité qu'est la vie, une personne peut changer sans même s'en apercevoir, influencée par un autre.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 07, 2016 ⏰

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