Drunk in love

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La maladie de Mickaël avait duré quelques jours encore. Sûrement une grosse grippe. J'étais resté avec lui tout ce temps. Et quand enfin, il guérit, j'en profitai pour sortir me changer les idées.

Et pendant cette sortie, j'avais bu. C'était vrai. Mais mes idées étaient claires. Oui, j'avais parfaitement conscience de ce que je faisais et disais.

Mais alors, comment m'étais-je retrouvé dans les bras de Mickaël en rentrant ? Je me le demandais moi-même. J'en ai ressenti l'envie en rentrant et en le voyant encore fatigué de sa maladie. Si seulement vous aviez vu la tête qu'il a fait quand je l'ai pris dans mes bras, murmurant que j'étais fatigué. Ses yeux s'étaient écarquillés sous le coup de la surprise et il n'avait pas réussi à parler. Pauvre Micka. Il devait être mis à rude épreuve.

Je posai ma tête dans son cou, elle étais devenue trop lourde à porter. Chaque bruit résonnait dans ma tête, créant un écho infernal. Les bruits de la rue m'assaillaient le crâne, le frappant lourdement avec des bruits devenus assourdissants. Ça faisait mal. Finalement, je devais avoir trop bu.

Je sentis vaguement une main dans mes cheveux. Elle me les carressait doucement. Peut-être aurais-je dis tendrement si j'avais été sobre. C'était agréable. Cela calmait la douleur. J'avais envie de ressentir ce soulagement plus longtemps, de me frotter à cette main qui agissait comme un médicament. Mais elle partit se poser sur mon épaule d'un geste qui restait affectueux tandis que la voix inquiète de son propriétaire s'élevait :

"- Ça va Greg ?"

Non. J'ai mal. J'ai besoin que tu m'aides.

"- Non... Je veux dormir."

Il soupira et m'accompagna jusqu'à ma chambre en veillant sur moi. Mes pas étaient instables et mon corps semblait donner un spectacle d'équilibriste. J'avais définitivement trop bu.

En m'affalant dans mon lit, je me laissai éblouir par le plafonnier. Mon corps eu immédiatement un mouvement de repli pour me protéger de cette nuisance. Je me roulais en boule tout en jurant contre cette source de lumière nocive.

"- Micka, la lumière..."

Il appuya sur l'interrupteur situé juste à côté de lui puis s'assit près de moi, sur le rebord du lit. Sa main vint se poser sur ma tête d'un geste rassurant.

"- Ça va mieux comme ça ?
- Oui..."

Et le marteau piqueur dans ma tête reprit ses travaux.

"- Tu as besoin d'autres choses ?

- Je... Carresse moi la tête."

Il eut un léger rire. Sûrement à cause de ma demande enfantine ou de ma légère hésitation. Puis, il commença à passer sa main dans mes cheveux avec tendresse tout en me murmurant que ça passerait, que j'irais mieux bientôt. Ses gestes me bercèrent un moment. Je me surpris à somnoler sereinement grâce à cette main. Mon colocataire le remarqua également. Il se pencha vers moi et me déposa délicatement un baiser sur le front.

"- Bonne nuit ma brioche."

Je ne voulais pas le laisser partir. Son contact me plaisait trop pour ça.

"- Micka ?

- Oui ?

- Encore... Reviens..

- Je ne vais quand même pas passer ma nuit à te caresser la tête, lâcha l'aîné dans un sourire amusé.

- Pas ça... Le bisou... Refais-le."

Ces mots parurent le déstabiliser pendant un instant. Il me fixa, cherchant à comprendre mes pensées. Cependant, c'était une cause perdue, moi même ne comprenais plus les pensées qui se bousculaient dans ma tête. Enfin, il se pencha de nouveau vers moi et déposa ses lèvres sur mon front. C'était chaud. C'était doux. C'était insuffisant.

"- Alors Monsieur est satisfait ? ironisa tendrement Mickaël.

- Non... Ce n'est pas ce type de baiser qu'il me faut."

Cette fois-ci, il resta de marbre et soupira un grand coup. La réalité venait de revenir en mémoire pour Mickaël.

"- Grégoire, arrêtes tes bêtises, tu as bu."

Il semblait énervée. Peut-être contre lui, peut-être contre moi. Et moi, je n'avais qu'une envie.

J'étendis ma main jusqu'à lui et la posa sur sa nuque. Je rapprocha son visage du mien et il ne résista pas, son souffle était coupé et sa colère envolée. Enfin, nos lèvres se joignèrent comme je lui avais demandé et il ne les quitta pas. Au contraire, il approfondissait le baiser, le rendant plus torride, plus affolant, plus addictif. Et à mon tour, je ne résista pas. J'apprenais à aimer sa façon de m'embrasser et de me traiter comme si j'étais la chose la plus précieuse qu'il possédait.

La suite se passa naturellement. Nous continuâmes de nous embrasser de plus en plus passionnément, avide l'un de l'autre. Mickaël prit position au dessus de moi, comme si sa place avait toujours été là. Puis s'enchaîna une suite de sensations. Ses mains froides sur mon corps. Le bruit de vêtements qu'on enlève. Ses baisers. Le froid de la pièce. La chaleur de son corps nu. Ses mains à nouveau. Sa bouche. Et le plaisir. Surtout le plaisir.

Je ne pouvais me retenir de lâcher des gémissements rauques au fil de ses mouvements. Puis, il s'éloigna de mon corps afin de fixer mes yeux.

"- Tu me fais confiance ?"

Je me contentai d'un simple hochement de tête. J'avais peur mais j'avais confiance en lui. Il allait être doux, comme il l'avait toujours été.

S'en suivi, une autre suite de sensation. Ses doigts. La douleur qui montait. Son tendre baiser. Encore de la douleur. Ses efforts pour me la faire oublier. Une douleur atténuée. Et puis, Lui. Le sentir en moi fut horrible. Ça faisait mal. Mal. Tellement mal. Ma respiration était courte. Mes gémissements se changeaient en supplications. C'était trop pour moi. Je n'y arrivais pas.

"- S'il te plaît, fais moi confiance encore un peu."

Je perçus à peine sa voix tandis qu'il entama de lents mouvements. J'avais confiance en lui mais là... Là, c'était trop. J'endurais ses mouvements encore et encore. Je voulais juste que la douleur s'arrête.

Et puis, quelque chose se déclencha en moi. Un de ses mouvements me fit trembler de l'intérieur. Le plaisir me submerga de façon radicale et un bruit de pur luxure quitta mes lèvres. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait mais c'était si bon.

"- Je l'ai enfin trouvé, soupira Mickaël de soulagement."

À partir de ce moment, un plaisir incommensurable monta en moi, je voulais toujours plus de Lui. Toujours plus de ces sensations. De ces tendres baisers sur mon corps. De ce Mickaël dont je criais le nom. J'en voulais plus. Définitivement.

La nuit se referma sur nous. Sur notre ébat. Notre relation d'un soir. Les sensations partagées, les baisers échangés, le plaisir commun et le "Je t'aime" murmuré par Mickaël appartenaient à cette nuit-là. Et elle en garderait le secret.

Oh oui, ça aurait pu être la plus belle nuit de ma vie si j'avais été sobre. Si j'avais réellement voulu coucher avec Mickaël.
Malheureusement, ce n'étais pas le cas...

Souriez, vous êtes screenésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant