"Ça ne va plus entre nous, pas vrai ?"

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Je me réveillai doucement. Il faisait froid. Les draps frottaient contre ma peau nue. Des frissons me traversèrent de part en part.

Pourquoi étais-je nu ?.. Qu'avais-je fait hier ? J'étais sorti dans un bar avec des amis. J'avais bu et j'étais rentré. Pourtant, je me souvenais être rentré seul. Enfin, je crois... Je n'aurai quand même pas pu oublier quelque chose comme ça, non ?

Il n'existait qu'une seule façon de le savoir. Alors, je me retournai.

Mon coeur s'arrêta quand je reconnus le visage paisible et endormi de Mickaël allongé à côté de moi. Je soulevai les draps précipitamment, choqué de ma découverte. Il était nu. J'étais nu. Nous étions dans le même lit. Non... Ce n'était pas possible. Je n'avais pas pu... Et lui ? Qu'avait-il pensé à ce moment-là ? Avait-il profité de mon état ?

Soudain, des flashs me revinrent en mémoire. Moi me jetant dans ses bras. Son baiser que je réclamais. Et... Notre nuit.

J'avais engendré tout ça... Étais-ce de ma faute ? Peut-être... Après tout, j'étais soul. Ce qu'il s'est passé n'était pas de ma responsabilité, pas vrai ? Ce devait sûrement être vrai...

Je me levai doucement, n'ayant pas envie de le réveiller et de me confronter à lui. Je pouvais tout faire excepté ça. Pas après ce que nous avions fait la nuit dernière.

Mes pas me menèrent vers la salle de bain. J'avais vraiment besoin d'une douche pour me rafraîchir les idées et arriver à pensée de façon cohérente. Je m'appuya alors sur le lavabo et pris une grande inspiration. Il fallait vraiment que je me calme et vite. Alors, je relevai la tête d'un air décidé en me fixant dans le miroir. Mes traits étaient tirés par la fatigue des derniers jours et j'avais encore un air endormi malgré mon réveil peu conventionnel. C'est alors que je vis une marque violacée dans mon cou.

Un sucon. Je me sentais mal d'avoir cette marque sur mon corps pour des raisons aussi futiles. Je n'en étais pas dégouté mais blessé. Blessé par lui, par moi, par cette situation. Cela semblait avoir été du sérieux pour Mickaël. Comment se sentait-il ? Regrettait-il aussi ce qu'il s'était passé ?

C'est l'esprit rempli de questions sans réponse que je partis dans la douche. L'eau coula sur mon corps. Son effet apaisant se diffusa lentement dans mon corps et je me détendis peu à peu, profitant de ce moment de répit dans cette période mouvementé. Certains en aurait profité pour faire une pause et réfléchir à leur vie, à ce qu'ils allaient faire. Mais je le savais déjà. C'est en voyant le sucon que j'avais compris.

Je finis paisiblement ma douche, m'accordant encore quelques minutes de paix. Enfin, je pris quelques affaires dans le panier de linge sale pour m'habiller. Je refusais de retourner dans ma chambre et d'affronter à nouveau la réalité.

Elle me rattrapa rapidement quand je vis une silhouette se découper à la fenêtre. Il était levé et semblait réfléchir. Et nous savions tous les deux à quoi il pensait.

Alors, je m'approchai de lui et posai ma main sur son épaule. Il se retourna et mon coeur se serra en voyant son regard vide. Cependant, il fallait que je lui dise...

"- Mickaël, il faut qu'on parle."

Je vis son visage être pris d'angoisse. À vrai dire, cela ne se remarquai pas tellement. Il s'agissait juste de sa façon particulière de plisser les sourcils et d'ouvrir les yeux. Ces petits détails, j'avais appris à les connaître au fil du temps passé ensemble. Cela faisait longtemps. Je m'en rendais à présent compte. Peut-être trop longtemps. Ces années en colocation avaient été une belle expérience pour moi.

"- Je ne veux pas revenir sur ce qu'il s'est passé. On a tout les deux fait des choses qu'on aurait pas du. Certaines plus importantes que d'autres. Et j'aimerai juste qu'on oublie ça. C'était une erreur parmi tant d'autres c'est tout."

Il m'écoutait parler, son visage s'était refermé mais il semblait attentif alors je continuai.

"- Toi aussi tu as dû le remarquer, lâchais-je dans un souffle. Ça ne va plus entre nous, pas vrai ? Tout se brise en mille morceaux, notre quotidien, nos habitudes, tout ! Même notre amitié part en fumée Micka ! Je... Je voudrai qu'on arrête cette colocation. C'est en train de nous faire plus de mal que de bien. C'est sûrement la meilleure chose à faire."

C'est suite à mes mots que je découvris une nouvelle expression sur son visage : le désespoir...

Souriez, vous êtes screenésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant