Chapitre 13

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J'ouvris les yeux. Mon point de vue donnait sur la fenêtre de la chambre et la seule chose que j'arrivais à percevoir était la neige. Il avait neigé toute la nuit. Ça me remplit le cœur de chaleur, vous savez, comme quand un enfant voit pour la première fois cette couverture blanche ? Quand je me retourna, Amy était assise sur son lit, elle aussi regardait par la fenêtre et je savais qu'elle aimait autant que moi la neige. Quand nos regards se rencontrèrent, je vis de l'espoir dans ses yeux, et de la magie. Elle m'envoya un sourire, que je lui rendis directement. Ni une ni deux, on se précipita dans le jardin, comme on avait l'habitude de le faire quand nous étions gamines. C'était pareil tous les ans. Tous les ans, on se retrouvait dans notre jardin, en pyjama, les pieds nus. Nos parents criant par la fenêtre, nous suppliant de rentrer par risque d'attraper froid. Mais c'était comme si cette neige nous transportait dans un autre monde. Dans un monde rempli de magie, où tout était possible. On n'entendait rien. Jusqu'à aujourd'hui. Je savais que quelque chose était arrivé, mais je n'arrivai tout simplement plus à bouger. Je vis mon frère sortir de la maison, se rapprochant de plus en plus de moi, la gorge serrée, il me prit dans ses bras. Je ne voulais pas savoir ce quis'était passé, je ne voulais vraiment pas... Mon frère relâcha son emprise et jeta son regard dans les miens, avant qu'il dise quoique ce soit  je le coupais dans son élan :
moi : C'est papa c'est ça ?
Max : On vient de recevoir un coup de fil, papa a été transporté à l'hôpital
Moi : Est-ce que c'est grave ?
Max : Bien-sûr que non, il est conscient. On se prépare tous pour aller le voir, tu viens ?
Ni une ni deux, j'étais prête à partir. Le temps pour moi d'envoyer un dernier SMS à Matt pour lui dire que tous allaient bien et en un instant, j'étais dans la voiture, direction l'hôpital pour voir mon père... J'espérais vraiment que ce n'était pas grave, je n'avais pas besoin de ça, vraiment pas.
En arrivant à l'hôpital, ma mère semblait nerveuse, comme si elle nous cachait quelque chose, ou comme si elle voulait éviter quelque chose, ou quelqu'un... Je ne lui demandai rien, je n'en avais pas le courage. Nous nous dirigions juste vers la chambre de mon père, en entrant, nous le trouvions allongé sur son lit, regardant la télé, comme si de rien n'était. Comme s'il n'avait pas une jambe dans le plâtre. Après m'être assuré que mon père allait bien, j'avais besoin de prendre l'air, je partis chercher quelque chose à manger au distributeur dans le fond du couloir, et m'affalai sur le sol, avec une seule chose en tête, me goinfrer. J'ouvris donc mon précieux paquet de chips et commençai à m'en mettre pleins dans la bouche, quand tous d'un coup, je vis des pieds. Puis des jambes. Des jambes qui s'étaient arrêté jusqu'à mon niveau. Quand je relevai la tête, tout ce que je vis fût un garçon.
Le garçon : Je peux m'asseoir ?
Sérieusement ? Il voulait vraiment s'asseoir sur un sol d'hôpital .Avec moi ? Mais pour qui il se prend ?
Moi : Fais comme chez toi.
Le garçon : Merci.
Je faisais comme si de rien n'était, tout en continuant à me goinfrer de mes chips aux grills et de jouer sur mon portable.
Le garçon : T'est ici pourquoi ?
Moi : Accident de voiture. Rien de grave, juste une jambe cassée
Le garçon : Ta jambe s'en est très bien remis à ce que je peux voir !
Moi : Quoi ?
Il montra ma jambe du regard
Moi : Oh, nan, c'est mon père qui s'est cassé une jambe.
Le garçon : Oh, j'espère que ce n'est pas trop grave
Moi : Il va bien, merci
Cette dernière phrase, fût suivi d'un énorme blanc assez inconfortable. Je recommençai donc à jouer comme si de rien était. Et aussi surprenant que ça, j'étais plutôt douée ! Je gagnais parties  sur parties et j'étais super-fière de moi ! Et apparemment, le type dont j'ignorais le nom aussi...
Le garçon : Et tu'es super-forte ! Je peux essayer  ?
Moi : Heu, je n'aimerai pas que tu battes mon record, désolée.
Le garçon : Mais aller, c'est bon, je le battrai pas !
Moi : Bon... D'accord, mais juste une !
Le garçon : Promis
Avec ça, il me lança un clin d'œil et un magnifique petit sourire auquel je n'aurais jamais pu résister en temps normal. Sauf que maintenant j'avais Matt. Et je l'aimais. Donc tous les sourires et les clins d'œil du monde ne pourraient jamais changer ça. Je lui tendis mon téléphone pour qu'il puisse essayer de battre mon record. Ce qui, soyons honnêtes, allait être impossible.
Le garçon : Je crois que j'y suis presque
Moi : QUOI ?! Nan ! Hors de question ! Donne moi ça !
Sans qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, je lui pris le téléphone des mains pour m'éviter une défaite imminente, le verrouilla et le rangea bien comme il faut dans ma poche.
Le garçon : Hey ! Mauvaise perdante.
Moi : Rien à voir ! Tu m'avais juste promis de ne pas battre mon score ! Ce que TU allait faire !
Le garçon : Ce n'est pas ma faute si je suis doué et génial !
Moi : Oh, génial ? Nan, désolée, t'es pas génial du tous !
Le garçon : Dis la fille qui traine dans un couloir d'hôpital.
Moi : Dis le garçon qui traine dans un couloir d'hôpital avec une inconnue.
Le garçon : T'est pas une inconnue ! Si ça se trouve, ça fait longtemps que je te suis, que je t'observe ! Je sais tous de tes moindres faits et gestes ! Je sais que tous les lundis après-midi, tu te rends au cirque pour nourrir les lions, ensuite, tu vas rendre visite à ta grand-mère qui vit dans les bois. Le mercredi matin, tu prends le bus pour te rendre au lycée et une fois que tu arrives là-bas, tu es toujours surprise de voir qu'il n'y a personne, pour simple raison, que nous ne sommes pas mercredi matin, mais samedi après-midi ! Mais à chaque fois, tu te fais avoir, et à chaque fois, tu te lèves, te prépare et pars prendre le bus pour le lycée, alors que personne ne va au lycée le samedi !
Moi : Waw ! Mais désolée, je ne vais pas nourrir les lions, nan, moi je nourris les requins. T'y étais presque néanmoins, je te donne la note de 6 sur 10 pour ton excellente observation et un 10 pour ton imagination !
Le garçon : Merci, merci. Je suis touché. Au fait, je peux savoir ton prénom, belle inconnue ?
Moi : Sophia. Je m'appelle Sophia
Le garçon : Ravie de te rencontrer Sophia.
Moi : Et moi ? Je peux savoir le tien ?
Le garçon : Bien-sûr, je m'appel...
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Encore désolée pour l'attente, et merci à Alexderisou de m'avoir donner un peu d'inspiration :) ! J'espère que tous ce temps ne vous a pas fait abandonner l'idée de suivre mon histoire et que ce nouveau chapitre vous plaira ! 😘

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