Meurtre à Noviodunum

chapitre1

Lorsque mon père revint effondré de son expédition chez Caïus, ma petite sœur éclata en sanglot et vint se blottir dans ses bras. Je la trouvais pathétique parfois. Je me dirigeai vers mon père tout en jetant un regard dédaigneux à ma sœur qui me tira la langue. Je répliquai d’un coup de pied dans le tibia. Même en situation extrême, nous serions capables de nous disputer. Avec un peu de recul, je trouvais ça puéril. D’un geste de la main, je stoppais ma sœur en plein élan. Je questionnais mon père durant dix bonnes minutes, sans résultat. Ma sœur, après son «caprice», alla chercher sa poupée pour la coiffer. Je préférai me rendre dans le bureau de mon père, dans lequel était exposés tous ses parchemins. Ces écrits me fascinaient. Lors de mes neuf ans, mon père m’avait donné à son bureau. Ce dernier avait une forme particulière. Les murs étaient tapissés de d’étagères, chacune ployant sous des quantités de précieux parchemins. Je me disais que jamais je ne pourrais tous les lire car mon père voyageait beaucoup et ramenait un écrit à chaque fois. Parfois je me sentais dépassée mais cela m’occupais et accroissait ma culture. Quand j’était troublé, au lieu d’aller voir mes parents, comme beaucoup d’enfants, je me réfugiait dans cette bibliothèque géante. Un jour, je la trouvai dans un désordre indescriptible qui contredisait étrangement son caractère maniaque. Un papier rouge sang attira mon attention. Il portait l’écriture de mon père. Je fus soulagée de voir que c’était sa lettre de candidature aux prochaines élections. Je la soulevai tout en jetant un coup d’œil à celle d’en dessous. Je lâchais la première qui vola à quelques pas de mon pied. La seconde parlait du meurtre de Maximus. Il s’agissait d’une liste de noms. Probablement une liste de suspects. Tous étaient barrés, sauf un. Lorsque mes yeux passèrent dessus, mon cœur faillit s’arrêter de battre car c’était celui de son meilleur ami. Cela me sembla logique car depuis quelques jours, il parlait dans son sommeil et il me semblait entendre ce nom. Etait -ce sûr qu’il fut le coupable? Je décidai de mener ma propre enquête comme mon père l’avait fait avant moi.