Chapitre 4 : La vengeance du colibris

3.3K 272 8
                                    

Chapitre 4 : La vengeance du colibris

Elle lasse les trente-deux trous de ses bottes noires par-dessus ses pantalons de cuir, elle fait une boucle. Par-dessus son soutien-gorge en dentelle foncée, elle glisse un chandail à manches longues aussi foncé que son bas. Elle enfile une cape assorties au reste de ses vêtements et rabat la capuche sur son visage aux traits délicats - brusqués par son maquillage aux allures gothiques - qui se glisse désormais dans l'ombre.

Elle a attendu la nuit pour frapper. Le moment où elle peut se fondre dans la noirceur, où seuls les lueurs menaçantes et déterminés dans ses yeux son visibles comme autant d'étoiles dans le ciel. Le volatile se faufile, plane et vol. Ni l'obscurité ni les formes inquiétantes qui se dessinent à l'orée des lampadaires ne l'effraie, pas plus que le vacarme assourdissant d'une ville qui ne dort pas quand le soleil se couche. Certes, elle préfère le silence de la campagne, mais rien ne l'empêcherait de réaliser sa mission, pas celle-ci. Elle doit le venger, elle l'a promis. Le colibris s'élance sur le haut des toits et, tel un chat, l'agilité de ses jambes la propulse d'un édifice à l'autre. Silencieuse, ses pas souples ne font presque aucun bruit alors qu'elle parcourt ruelles sur ruelles par la route des toits.

Au bout d'un moment, elle rate un saut. Un « CRAC! » sonore retentit et elle mord sa lèvre pour éviter de crier. Son pied a glissé et sa cheville s'est tordue dans un angle bizarre. Pour en avoir déjà vu et soigné, elle sait qu'elle est brisée. Elle cligne des yeux pour éviter que les larmes ne lui embrouillent la vue. La douleur envahit son être, la faisant frémir, mais elle ne peut pas s'arrêter alors que le but est tout près. Elle grogne, ravale ses larmes et, faisant rouler ses yeux dans leur orbite et prenant une inspiration brusque, elle frappe fort sa cheville contre quelque chose de dur, s'aidant de sa main. Elle entend un nouveau craquement et elle sait que l'os et plus ou moins recentré, loin d'être guérit, mais ça tiendra pour le moment. Elle est forte et l'adrénaline à tôt fait de lui faire oublier la douleur.

Elle n'a pas mis son masque, car elle veut que, quand ils mourront, ces chiens, ils sachent qui est responsable de leurs tourments. Tant pis si quelqu'un l'identifie, si quelqu'un la reconnaît. Elle n'en a rien a foutre, elle ne passera probablement pas la nuit. Elle pénètre le bâtiment officiel. Elle sait que, ce soir, il y a une grande réception du conseil des ministres. Le moment parfait pour frapper. Ces salauds, ils payeront! Elle prend l'arme qu'elle a caché dans sa botte et se lance. Aujourd'hui ou jamais, l'histoire retiendra son nom.

***


Revenus au QG, encore drainés par nos ébats, Rush et moi nous laissons tomber sur le grand canapé aux ressorts usés. Mon amant cherche la télécommande avec frustration – me faisant ainsi rire puisqu'il réussit toujours à la perde dans 1m2 - jusqu'à ce qu'il la retrouve entre deux coussins, il la pointe sur l'écran et l'allume. Aussitôt, nous apparaît des images déconcertantes : Des corps, des corps et encore des corps dans des marre de sang. Surpris, nous décidons d'écouter. Sur tous les posts, c'est la même chose, des flash spécial crient à l'attentat terroriste.

«-Alors, Jocelyn, un nouvel attentat a frappé la ville?

-C'est bien cela, allons tout de suite rejoindre notre envoyé spécial sur les lieux : Carmen!

Devant le bâtiment officiel, est placée une jeune femme à la plastique refaite qui tient un micro.

-Ici, c'est le chaos, Jocelyn, les coups de fusil ont commencé il y a environ vingt minutes et la sécurité n'a toujours pas mis la main sur la responsable, car oui, il s'agirait d'une femme d'environ le quart de siècle qui aurait infiltrée la fête – on se rappelle qu'une réception du conseils des ministres était prévue ce soir – et qui aurait commencé à tirer sur l'auditoire. Elle serait une Différente, si j'en crois mes sources.

F.A.E.D AssociationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant