Chapitre 5 : Un vent de changement

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Chapitre 5 : Vent de changement

À notre réveil, aux alentours de midi au vu de notre fatigue, une surprise nous attend. Partout dans la base, de hautes piles de feuilles sont disposées un peu partout et tout le monde s'affaire avec empressement. Rush descend du hamac et fronce les sourcils. Un pad pour écrire en main, Elwig s'approche.

-Tu te souviens qu'on a parlé de pétition, hier?

-Heu, mouais...

Rush était encore un peu endormi, mais sans en tenir compte, Elwig poursuit ses explications.

-Eh bien, je l'ai mise en ligne hier soir quand vous êtes partis vous couchez. Pendant la nuit, on a eu des milliards de signatures, tu peux y croire?! On a aussi eu l'appuie de têtes fortes du pays et on ne parle que de ça aux nouvelles! Depuis ce matin, j'ai fais des centaines de copies de la pétition pour aller la distribuer dans la rues, on va tenter d'avoir les signatures des gens de la ville.

Le froncement des sourcils de Rush s'accentue.

-Et tu n'as pas pensé à me prévenir avant de faire une telle chose?

-C'est-à-dire que tu étais très énervé hier... alors j'ai préféré faire cela dans le secret, sans compter que je n'étais pas certain que ça fonctionnerait. Tu es fâché?

Rush semble hésiter, puis secoue la tête.

-Non...

Je descend du hamac à mon tour et laisse tomber mon bras sur les épaules de Rush pour le secouer un peu.

-Mais, c'est génial, non? Souris un peu, Rush!

Pour ma part, mon sourire est gigantesque. Je comprend que Rush peut être un peu frustré de ne pas avoir été consulté avant un coup d'un aussi grand impact que celui-ci, mais l'idée était bonne et avait fonctionné, il ne pouvait tout de même pas rester longtemps fâché contre ça, non? Je m'avance parmi les piles de papier pour aller me chercher un café quand mon regard tombe sur le journal du jour, le gros titre annonce : « Après le drame de hier soir, les Différents souhaitent changer les choses». Il y a peut-être bel et bien un espoir de réconciliation. Je brandis le journal en l'air pour que Rush en aperçoive le titre de ses yeux de lynx. Il le voit et soupire. Elwig lui donne un coup de coude dans les cotes et lui dit quelque comme :

«N'oublies pas que c'est toi qui as lancé l'idée, hier. Sans toi, je n'y aurais peut-être jamais pensé tout seul. Tu as ta part de mérite là-dedans, une grosse en plus, alors cesse de faire la tête comme si tu étais vexé de ne pas avoir pris part à ce vent de changement, tu veux bien!»

Rush semble soupirer, mais il finit par acquiescer. Je crois voir les coins de sa bouche se soulever, mais c'est vif et je suis loin, je n'en suis pas certain. Qu'importe! Mon sourire s'étire encore plus. Je me sens aussi léger qu'un oiseau. C'est comme si un poids gigantesque s'était retiré de ma poitrine. Aujourd'hui est vraiment un grand jour, un jour qui marquera l'histoire des Différents, mon histoire. Je ne sais pas si dans les manuels scolaire on parlera de moi, mais je suis réellement heureux d'avoir décidé de faire partie de F.A.E.D et je ne regrette nullement mon choix, en particulier aujourd'hui.


***

La journée se passe dans une joie rare pour les Différents. Le monde est en train de changer et cela se voit. Partout. À la télévision, dans les journaux, mais le plus important est que cela se perçoit dans le regard des gens, autant dans celui des marqués que celui des humains. À la fin du jour, même Rush a fini par prendre part aux festivités et, cette fois, j'en suis sûr, je le vois bel et bien sourire, même rire. Mon Dieu, jamais je ne me lasserai de son rire.

***
3 semaines plus tard...

Je crois, si ce n'est pas trop prétentieux, que la guerre est terminée. Des dirigeants de différents pays ont fait des annonces, promettant d'améliorer une situation – soit celle des Différents – sur laquelle ils avaient fermé les yeux beaucoup trop longtemps. Au début, nous sommes sceptiques. Les belles paroles enjolivées ne nous atteignent pas ni moi ni Rush et pas même Elwig qui est pourtant habituellement optimiste à défaut d'avoir les pieds sur terre. Plus les jours se succèdent, plus nous sommes néanmoins forcés d'admettre qu'un véritable changement est en cours de route. Nous sommes admis dans bon nombre de commerce, on ne nous regarde plus du même mauvais œil, mon boss a même voulu me réengager, mais j'ai refuser de reprendre l'emploi même si Rush m'y poussait. J'ai expliqué calmement que je ne voulais pas retourner là, parmi tous ces gens hypocrites. À la place, moi, mon petit-copain et Elwig, on nous a invité a siéger au conseil afin de représenter les droits des Différents. Bien sûr, même après quelques réserves, nous avons tous accepté. Pour fêter la chose, Rush m'a fait la surprise de réserver une table dans un restaurant en vogue. Elwig a partagé notre repas, mais il est partit tôt, prétendant qu'il profiterait de sa nouvelle liberté pour entrer dans un bar et ramener un corps chaud pour partager son lit. Mine de rien, son look singulier et sa nouvelle popularité ont fait de lui un tombeur et les nanas comme les mecs sont folles de lui; il n'est pas souvent seul dans son lit. Par contre, je ne nourris pas vraiment l'espoir qu'il se mette un jour en couple, il est un loup solitaire.

Lorsque l'apéro est terminé, Rush m'amène dans le stationnement souterrain où nous avons stationné sa voiture, mais cette dernière n'est plus là... Je commence à paniquer en passant qu'on nous aurait peut-être voler. Maintenant que nous sommes officiellement les têtes de la révolution, se ne serait pas étonnant qu'on cherche à s'en prendre à nous, mais Rush demeure calme et me conduit simplement à une voiture blanche de bonne marque et à l'intérieur luxueux.

-Tu veux qu'on la vole!? Je m'exclame, semi-horrifié, on ne fait plus ce genre de choses, tu le sais bien!

Rush rigole et me donne une claque derrière la tête.

-Bien non, idiot! Je sais que tu ne dois pas t'en souvenir, mais aujourd'hui... c'est ta fête. Le souper et... heu... la voiture sont mes cadeaux.

J'écarquille les yeux. Bon sang, ma fête m'est complètement sortie de la tête! Je met une main devant ma bouche, ébahi.

-Quoi, tu n'es pas content? S'inquiète mon petit-ami. Comme tu avais perdu la tienne, je me suis dis que tu pourrais en avoir besoin.

Je secoue immédiatement la tête.

-Non, non, ce n'est pas ça. Je t'assure, c'est vraiment génial!

-Tu es sûr?

-Certain! Merci, Rush!

Je l'enlace et l'embrasse avec avidité. Ensuite, je m'approche de ma nouvelle automobile et l'explore. Je l'aime déjà, mais lorsque je l'ouvre, je l'aime encore plus.

-Sièges chauffants de cuir et houssinés?

Le visage de Rush s'empourpre.

-C'est que... heu... eh bien, j'ai pensé que si on veut... tu sais... comme la première fois... se serait plus confortable.

Il est adorable! Comment lui résister? Je sors ma tête de l'intérieur de la voiture et je viens attraper Rush pour le jeter à l'intérieur du véhicule. Le bloquant contre la portière, je commence à l'embrasser un peu partout et à retirer sa chemise beaucoup trop encombrante. Il tente de me résister en prétextant que quelqu'un pourrait nous voir, mais sérieusement, je n'en ai rien à foutre! Je continue mes baises et il finit par s'abandonner à moi.
Alors, nous faisons exactement la même chose que lorsqu'il s'est donné à moi pour la première fois.

Sur le cuir de la voiture.


F.A.E.D AssociationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant