Chapitre 6

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Tout était flous autour, je me fiais seulement au toucher. J'avançai, mais j'avais plutôt l'impression de flotter. Il faisait tellement froid que mon corps tout entier tremblait face à cette température si basse. Je commençais à ne plus sentir le bout de mes doigts contre les parois du mur. Soudain, un éclair de lumière vint illuminer une partie de mon visage, c'était tant agréable de ressentir une source de chaleur dans cette atmosphère de froideur. Je pris une grande inspiration et vis un nuage de fumée s'échapper de ma bouche. Soudain, quelque chose passa tout près de moi, c'était une petite fille, que je dirais âgée d'environ huit ans.

- Hé ! Attends ! lui criai-je

Mais elle avait déjà disparue de mon champ de vision, je me suis alors mise à sa poursuite pour tenter de la rattraper. Je longeais couloirs en couloirs pour enfin arriver dans une pièce sombre. Je sentis un courant d'air à ma droite et je revis la fillette me dépasser et être engloutit dans le noir. Puis, un cercle de lumière apparu, comme si quelqu'un avait appuyé sur un interrupteur. Dans ce rayon de lumière, se trouvait une table où siégeait trois personnes, un homme, une femme et une petite fille. Ils étaient entrain de partager un repas tous ensemble, en famille. Le plus étrange là dedans c'est que j'avais comme un sentiment de déjà vu, comme si quelqu'un avait reproduit un de mes souvenirs. Je me souviens que pile à ce moment là, mon père avait sorti un immense paquet de dessous la table, puis me l'avais tendu. J'étais tellement heureuse que je sautais sur ma chaise.
Soudain, la petite fille cria, je ne voyais pas très bien de mon emplacement, je décidai donc de m'approcher. Arriver à quelques mètres de la table, je remarquai du papier recouvrant le sol et c'est à cet instant précis que je reconnu le papier d'emballage des princesses de Disney qui recouvrait le cadeau. C'était vraiment un de mes souvenirs jaillit de mon passé qui jouait devant mes yeux ! Le plus frappant c'était les yeux de mes parents qui pétillaient de joie et d'euphorie. J'avais juste le goût de les prendre dans mes bras, mais la lumière s'éteint brusquement me laissant dans le noir total.
Puis un autre cercle lumineux apparut à l'autre bout de la pièce, je courus pour aller voir lequel de mes souvenirs allait se reproduire. Les deux adultes étaient assis sur le divan du salon, la petite fille, en fait moi, était assise par terre devant la télévision. C'était le bulletin de nouvelles, où la journaliste racontait les évènements de la veille. Ça se voyait dans son regard qu'elle était affolée et tentait de rassurer les gens comme nous, qui restait à la maison attendant les instructions à suivre. Ce jour là, était celui où tout avait basculé dans le néant, le jour où l'apocalypse commençait. La peur que j'avais lut dans les yeux de mes parents était indescriptible, tellement que je n'avais pas osé poser de questions sur ce qui se passait à l'extérieur. Soudain une bombe retentit derrière la journaliste, je sentis mes pieds trembler sous le ciment, puis ce souvenir s'effaça et disparu. Une larme roula sur ma joue, et je l'essuyais à l'aide de ma main. Un autre cercle de lumière apparut, mais derrière moi, je ne voulais pas me retourner et affronter la suite de ce terrifiant cauchemar, que j'avais réussi à enfouir au plus profond de ma mémoire. Le simple bruit de ce souvenir me plongea au cœur même de ce chaos. Mes parents et moi tentions de nous enfuir en voiture, nous ne sommes pas aller bien loin, car des voyous avaient bousillés le réservoir d'essence. Nous nous sommes mis à marcher sur le bord de la route, mais je me fatiguai vite et me retrouvai dans les bras de mon père. Rendu vers la ville, des hurlements retentirent, des accidents, des morts, tout pour ressembler à l'apocalypse. Je sentis la poigne de mon père réduire et petit à petit entrain de me perdre, je n'arrêtai pas de crier son nom au point de me déchirer les cordes vocales. Le mot ''papa'' résonnait encore dans mes oreilles.

- Papa ? Papa ! PAPA !!

***

Des larmes parcouraient mon visage, je me relevai en vitesse en poussant un dernier gémissement :

I'm a survivor, but how long?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant