Christelle

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J'entendis des voix, familières. J'ouvris les yeux.

- Maman ! Elle se réveille !

Ma mère accourut vers mon chevet, me caressant la joue affectueusement. Que s'était-il passé ? Une douleur fulgurante me vint au crâne.

- On est quel jour ? Demandais-je à moitié endormie.

- Samedi 9 novembre, répondit ma sœur, tu es dans le coma depuis bientôt une semaine , Lyd' !

Tout les incidents de la veille me revinrent comme un raz de marée me plongeant dans mes souvenirs.


Une semaine plus tôt,

Cours de mathématiques. J'ai toujours haï les maths, parce que, je n'ai aucun sens logique. Pourtant les pays se divisent et le mal se multiplie. Décidément, je comprends vraiment rien.

« Eh !Lyd'' ! Tu m'entends ? » me demanda Céline, ma meilleure amie, « Tu savais que Christelle s'était inscrite au championnat ?! »

- QUOI ?! sursautais-je

La classe se retourna vers moi et je rougis. J'avais le visage aussi rouge qu'une tomate. Christelle, c'est ma pire ennemie, toujours à se vanter de son sac hors de prix, de parler de sa coiffure le matin et se remaquiller toutes les dix minutes bref une vraie gosse de riche pourrie gâtée qui faisait semblant d'avoir la poisse comme tout les ados de m*rde qui peuple notre civilisation. Bien sûr, elle savait très bien que le championnat de basket féminin junior me tenait très à cœur et elle voulait juste me mettre des bâtons dans les roues. Mais là je dis NON, ce sera mon moment de gloire ! La sonnerie retentit, je sortis de la salle et rejoignis Christelle dans la cours de récréation.

- Pourquoi ? Tu t'es inscrite au championnat ? Tu veux encore m'humilier c'est ça ?!

- Oh non ! Absolument pas !Juste... Je sais pas, comme ça ! Et tu sais bien que j'adooore le basket ! Lança t-elle en pouffant de rire .

C'était l'ironie de trop.

- Et bah tu sais quoi? On verra si t'aimeras autant quand je t'aurais laminée ce soir sur le terrain, et que tu seras ,entrain de pleurer, dans les jupons de ta mère !

- Pourquoi je viendrais ? Je viens juste de poser mes faux ongles !

J'entendi sses amis rigoler autour de nous.

- Ah je vois alors comme ça, mademoiselle, a trop peur !

J'ai touché la corde sensible, des chuchotements se firent entendre, elle fronça les sourcils et répliqua :

- Ce soir 19h au sur le terrain du croisement de l'école, viens seule!

- Mais à 19h on ne verra rien !

Elle partit avec son groupe d'amis, en ricanant comme une hyène, me laissant à peine le temps de finir ma phrase .Je partis furax .Quelle pimbêche ! C'est vrai quoi ? Elle osait s'aventurer dans MON monde ! Le basket c'est ma vie ! On ne me provoque pas là dessus ! Qu'elle aille chez le coiffeur et qu'elle me laisse tranquille ! Après tout c'est elle qui a débuté notre relation des plus tumultueuse dix ans plus tôt ! Tout avais commencé à partir d'une colle en CP.

19h le même jour,

J'avais pris mon ballon de basket celui qui rebondissait le plus, j'étais déterminée à lui remettre les pieds sur terre à cette peste !Je l'attendis presque une heure, il faisait froid et de plus en plus nuit, je commençais vraiment à perdre patience. Lorsque soudain, je vis apparaître une silhouette dans la pénombre. C'était un homme grand musclé, baraqué et chauve, il me domina de toute sa hauteur.

- Alors comme ça on joue au basket hein ? Moi j'suis plus baseball, si tu vois ce que j' veux dire ?

Le chauve sortit une batte de baseball, de son gilet, deux autres hommes apparurent sur les côté de part et d'autre du colosse, l'un avait un bonnet rouge et l'autre un gilet gris. Et soudain, je compris.J'étais tétanisée, ils se rapprochaient, il n'y avait qu'une sortie que l'un des trois hommes la surveillait , j'étais bloquée. J'avais envie de pleurer, crier, fuir mais la peur m'en n'empêchait . L'autre gaillard au bonnet, me prit par les cheveux .

- Mais c'est qu'elle est mignonne la gamine !

- C'est bon, arrête ! Vas-y! on fait ça, vite fait. On recevra la thune plus vite.

Quoi?Christelle serait à l'origine de tout ce bordel ? Je ne pouvais pas y croire. Oui, on se détestait, mais pas jusqu'au point de se massacrer ! Décidément, j'avais raison depuis le début,c'était vraiment une personne lâche et mauvaise.

Une lueur de cruauté et d'excitation brillaient dans les yeux de mes agresseurs. Comment pouvait on prendre plaisir à tabasser une personne ? La peur se répandait en moi comme un gaz asphyxiant, jusqu'à saturation. L'homme me jeta par terre comme une pauvre bête. Je sentis le béton heurté mon crâne puis une douleur lancinante au niveau de ma jambe droite. Je hurlais comme une folle,on aurait cru voir une hystérique. Un douloureux coup de pied sur les côtes, puis un poing, venu se loger dans ma mâchoire . Je saigne, je crachote, je pleure, je crie . Nouveau coup sur ma jambe droite puis c'était la fin. Ils me laissèrent là dans ma flac de sang à demi consciente. Je réussis à m'emparer de mon téléphone portable, et a appelé ma mère puis dix minutes plus tard le samu.

Comment avais-je pu être aussi naïve?




Trois mois pour vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant