Chapitre 20 : « Cachée »

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Précédemment : 

Je sens soudain une connexion dans ma tête, c'est Lucie. La surprise et l'inquiétude me prend. Mais je perds pas de temps et lui envoie un message.

«Où es-tu ?»

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PDV de Lucie 

«Où es-tu ?»

J'ai encore gagné du temps. De plus en plus, j'arrive à reprendre le contrôle de moi-même. Je suis passée de quelques secondes à presque plusieurs heures. J'ai aussi eu le temps d'explorer la maison, je la connais presque par cœur. Je connais aussi ces habitants, leurs activités et leurs horaires. J'ai aussi réappris à utiliser mes propres pouvoirs comme la télépathie. Sans que je ne m'en rende compte, je me suis liée à quelqu'un, et ce quelqu'un n'est autre que Liam. J'ai reconnu sa voix dans ma tête. 

«Je ne sais pas. On dirait un monde parallèle à celui des humains. Liam, dépêche-toi, de venir, j'ai peur.»

Quelques secondes se font attendre, avant que la réponse de Liam me parviennent. 

«D'accord, je sais où tu es. Surtout, vas te cacher.» 

Le soulagement emplit mon cerveau pendant une fraction de secondes. 

«Mais Liam, je n'ai pas le contrôle de moi-même. Parfois, c'est une autre personne qui prend le contrôle de mon corps.»

Je sens que Liam chercher une solution. 

«Alors attaches-toi et bâillonnes-toi. Je te retrouverais ne t'inquiètes pas.» 

«Liam, fais attention à toi.»

«Promis.»

La connexion est interrompue. Mon corps est épuisé après un tel effort. Mais je ne dois pas traîner, il faut que je suive le conseil de Liam : «Vas te cacher». 

Je cherche alors un sac et y fourre tout le nécessaire. Je l'enfile sur mon épaule et ouvre la porte de la chambre. Je passe ma tête par l'embrasure de la porte. Personne se profile dans le couloir. Le plus silencieusement possible, je me dirige vers l'escalier central qui se trouve en face de la porte d'entrée. Toujours personne à l'horizon. Je descend l'escalier en pressant le pas. 

Je m'arrête alors net. Un bruit venant de ma droite me parvient. Des voix et des pas. Ils se rapprochent. La peur monte en moi, et je saute par dessus la rembarre et atterrit en souplesse. Je me plaque contre le mur et cherche une porte des yeux. Il y en a une juste en face. Je sonde les parages, les pas se rapprochent encore. Je fonce, colle mon oreille à la porte. Mais aucun son ne me parvient. Je l'ouvre et vois un escalier descendre vers le sous-sol. Mon instinct me dicte de ne pas y aller, j'hésite. Mais soudain les voix sont là, alors, en une fraction de secondes, la porte est fermée et je me retrouve dans le noir. 

Ma vue s'adapte peu à peu et je discerne enfin correctement les lieux. Tout est en pierre. J'entreprends de suivre les marches. J'en compte une trentaine avant d'en arriver au bout. Je vois un interrupteur et appuie dessus. Un moment passe avant qu'une lumière surgisse des ampoules. Un grésillement incessant se fait entendre. 

Une table immense et recouverte d'un drap blanc trône au centre de la couverture. Une forme indistincte se dessine sous le drap. Je m'approche prudemment. Je regarde la pièce plus en détails, elle est simple et propre. Des rangées de livres couvrent les murs, ce sont les seules décorations. Je tends la main et attrape la couverture. Lentement, je le retire. Un visage de femme apparaît. Je la regarde un instant quand une voix me souffle : «C'est elle. Emmène-la». Je doute un moment mais des questions m'assaillent. 

Qui est-elle ? Pourquoi je sens que je dois l'emmener ? Est-elle prisonnière ? Est-elle morte ? Pourquoi est-elle là ? Est-elle particulière ? Comment est-elle arrivée là ? Qu'est-ce qui s'est passé ? 

Je secoue la tête. Sans réfléchir, j'enroule le corps dans le drap et le balance sur mon épaule. Heureusement qu'en étant un vampire, on peut soulever n'importe quoi sans difficulté. Au fond de la pièce, je vois un couloir aux pierres apparentes. Un escalier en colimaçon se profile au fond du tunnel. Je grimpe les marches et une seconde porte me fait face. Je saisis la poignée et la tourne. Elle est déverrouillée. Un chemin de terre sépare le bâtiment d'une forêt. 

Un sentiment de soulagement m'envahit. Je gonfle mes poumons d'air frais. Ça faisait longtemps. Je m'élance et très vite la voix de Liam me revient en me disant d'aller me cacher. Alors sans attendre je me met en quête d'une cachette. 

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PDV externe 

Deux heures sont passées quand enfin, Lucie arrive à trouver une planque parfaite. Un énorme chêne d'un milliers d'années se dresse en face d'elle. Elle pose le corps contre le tronc et penche la tête vers le sommet. Les feuilles sont denses et vertes. Elle réfléchit à la manière de monter cette fille dedans. Elle fouille dans son sac mais il n'y a pas de corde. 

Elle se résigne alors à y monter en sautant. C'est risqué car elle ne l'a jamais fait. Elle replace le corps mou sur son épaule et fléchit les jambes, prête à bondir. Le regard déterminé, elle s'élance et atterrit de justesse. Son pied droit glisse et Lucie a juste le temps de s'agripper pour se redresser avec difficulté. Elle dépose la femme en équilibre et sort du ruban adhésif. Elle l'attache et escalade la prochaine branche. Elle attend, assise, une jambe se balançant dans l'air. Le jour décline. 

Soudain, elle sent quelque chose de familier : elle se sent tirée vers le fond, perdant le contrôle de elle-même. Elle résiste, grimace, gémit de douleur. Elle attrape son sac mais un coup violent lui transperce le crâne. Elle perd alors l'équilibre, essaie de se rattraper, bascule et tombe. Heureusement, elle s'emmêle avec l'une des anses de son sac autour de sa cheville gauche et la seconde anse s'accroche à une branche poussant sur la plus grosse branche. Mais ce que Lucie ne peut éviter est le tronc de l'arbre. Quand elle le vit, c'était trop tard. Elle percuta brutalement l'écorce de sa tête et perdit de suite connaissance. 

Une ligne de sang descend de son arcade jusqu'à son front et, goutte à goutte, il tombe au sol, trois mètres plus bas.

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