Chapitre 26 : « Horreur »

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Précédemment : 

Le loup se métamorphose et Zayn apparaît. Il m'impressionnera toujours avec ce pouvoir. Il arbore une tenue sombre, tout est noir chez lui sauf ses yeux qui sont noisette. En parlant de yeux, son regard est perplexe. J'incline la tête, l'intimant de me dire ce qui le tracasse.

«J'ai retrouvé Lucie, dit-il, hésitant. Et dans un sale état.» 

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PDV de Emma 

Ils sont partis. Ils sont si courageux. Si forts. Si soudés tous ensemble. J'ai souris mais aussi pleuré à leur départ. On ne sait jamais ce qu'il peut arriver là-bas. J'en ai vu des brides et ça fourmille de créatures de la nuit. 

J'en ai toujours pas parlé mais il faudra bien qu'un jour je le raconte. 

Louis et moi sommes restés à la maison, par obligation. Moi, parce que je suis malade et au bord de la mort, et Louis, parce qu'il doit garder un œil sur moi. J'ai rougis quand Liam a désigné Louis pour qu'il reste. Louis n'a pas protesté et a légèrement souri. 

C'est encore la nuit et nous ne sommes toujours pas couchés. Je pense que nous attendons tous les deux le retour des autres. Je suis devant la télé à regarder un film policier. C'est tellement facile de deviner le criminel dans cette situation. Tu as une liste de personnages et tu n'as plus qu'à écouter et analyser les différents liens afin de déterminer le tueur. C'est tellement simple. 

Louis est dans la cuisine, je ne sais pas exactement ce qu'il fait. Des casseroles tintent, des cuillères frottent, le gaz crépite, les aliments murmurent doucement. On dirait une musique. Des odeurs se ramènent. Ce soir, se sera végétarien. J'ai la chance de pouvoir manger des légumes, cela dit ils ne sont là que pour me tenir l'estomac pour ne pas craquer. J'ai besoin de sang, mes veines me le font savoir constamment. Malheureusement, je ne peux pas manger de viande. Pas besoin de se dire pourquoi, elle contient du sang, comme tout animal. 

Louis vient alors me chercher avant de me poser sur l'un des tabourets hauts. Il me sert une assiette avec différents ingrédients. Il y a des poivrons, des courgettes, des aubergines, des carottes et pleins d'autres encore. Je souris. Même si je souhaite ce que mon corps réclame, je sais pertinemment que je ne peux pas en ingurgiter. Tout me revient. 

Louis s'assoit à son tour et nous mangeons en silence. Ce n'est pas un silence lourd et gênant, au contraire, il est apaisant et calme. 

Le repas terminé, il me prend dans ses bras et se dirige vers le salon. Mais au lieu de se pencher pour me poser, il s'assoit, moi sur ses genoux. Je le dévisage, surprise. Il me regarde et me sourit. Il me décale lentement à côté de lui mais garde bien contact avec mon corps. Alors je me laisse aller, je m'allonge et pose ma tête sur sa cuisse. Sa main vient ensuite se poser sur mon épaule, son pouce caresse ma peau. 

Mes yeux se ferment et je plonge dans un sommeil. 

De la lumière me réveille, elle est trop puissante. J'ouvre difficilement mes yeux et je distingue le soleil au dessus de ma tête. Je suis allongée dans des feuilles qui jonchent le sol. Des arbres m'entourent et les oiseaux chantent. Je me dresse sur mes coudes. Mais qu'est ce que je fais ici ? J'entends des bruits au loin et me lève. Je me dirige vers la source mais quelque chose attire mon regard ailleurs. Un chêne immense monte vers le ciel. Je m'approche et regarde vers la cime. Alors je suis pétrifiée. Un corps est pendu, un autre est emballé. Je baisse la tête, une flaque de sang a imprégné les feuilles rousses. Les pas se rapprochent, je pivote la tête. Un homme, appartenant à une riche famille d'où sa tenue, marche gracieusement. Le tête haute et entouré de ses sbires, il se dirige vers le chêne. Soudain, il pose ses yeux sur moi comme s'il pouvait me voir. Mes capacités de bouger sont déconnectées. Je suis une statue. Ses yeux d'un rouge sang et flamboyant me transpercent de toute part. J'ai dû mal à respirer. Je panique. Puis il détourne le regard et passe à côté de moi. Je suis un fantôme. 

«Faites ce que vous avez à faire.»

Il prononce cette phrase, tourne sur lui même pour voir la mise en oeuvre de son équipe. Son regard est dur, plein de colère, de haine, de vengeance, de puissance, de soif. Il luit dans les rayons du soleil. Ses hommes disparaissent dans les fourrés. Et lui aussi. 

Des images défilent devant mes yeux. Je me demande ce qu'il se passe et curieusement je n'ai pas peur. Enfin, ça s'arrête. Et ... Horreur! Du sang partout, du sang. Il n'y a plus de couleur, tout n'est que rouge, rouge, rouge, rouge. Des corps sont allongés sur le sol, inertes. Certains sont vêtus de noirs mais d'autres sont .. Oh mon dieu! C'est Niall! Et là, Harry! Je pleure, des larmes salées roulent sur mes joues. Un cri monte dans ma gorge et sans que je ne puisse le retenir, il retentit. 

«Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahh !» 

Tel un écho, il se répand, résonne. Il ne s'arrête jamais. La souffrance, la douleur, l'horreur, l'angoisse, l'abandon se répercutent à travers le temps. 

«Emma! Emma! Réveilles-toi!»

Louis me secoue les épaules, l'air furieusement inquiet. Ma gorge me brûle. J'entends alors un cri et je remarque qu'il provient de ma bouche. Lorsque je me tais enfin, je suis parcourue de tremblements incessants et incontrôlables. Louis me parle mais je l'entends qu'en fond. 

Une seule chose m'obsède et me hante : du sang, partout, du rouge, partout. Partout. 

Vampires DirectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant