Chapitre 3

5 0 0
                                    

On était partis depuis une demi heure environ, on avait bien effacé nos traces puis on a gentiment attendu que la nuit tombe pour pouvoir commencer notre route. On marché en silence, prêt à surgir au moindre petit bruit qui pourrait nous surprendre. Même si Lorenzo ne voulait pas le laisser paraître, j'étais sûr que lui aussi avait peur de notre périple. Qu'il savait qu'à n'importe quel moment on pouvait lui et moi se faire kidnapper ou même pire, se faire tuer. Les gens ici, se sont regroupés comme nous 2 et ont formé des clans. Ils y a eu ceux qui ne te calculent pas, qui survivent et qui cherchent tout simplement à se protéger des autres. Les autres? Les autres se sont les Rebelles, des véritables bouchers, qui se pensent dans un véritable film de science fiction a la Hunger Games, où chacun doit s'entretuer pour sortir d'ici. Je pense tout simplement que ces gens là, ont carrément peté un cable et qu'ils sont devenus à moitié fous du à l'enfermement et l'atrocité des conditions dans lesquelles nous vivons. Puis, y'a le deuxième groupe, qui sont pires que les bouchers qui eux sont complètements sanglants. Qui vous tue et qui vous mange tellement la nourriture se fait désirer. Ils mangent de l'humain pour survivent. Imaginez vous cinq secondes, un grand malade qui vous saute dessus et qui vous mange la cervelle.

On marchait toujours dans le noir. J'étais épuisée de marcher et d'escalader les ruines de la ville. Mais, je préférais me taire, Lorenzo était trop sous tension et je risquerai de me faire tuer par lui.

"Ça fais 3 heures qu'on marche, on va s'arrêter là, dans cet appartement, pour se reposer" me dit-il en me montrant un appartement en ruine mais toujours stable.

Le bon Dieu venait de m'écouter. Quel soulagement. J'allais enfin pouvoir m'écrouler par terre. On entre alors, en regardant si personne n'était là, en s'assurant bien que l'appartement n'était pas déjà habité par quelqu'un d'autre. Rien. On monte alors les marches, jusqu'au troisième, puis on ouvre une porte au pif et encore une fois, on vérifie, Lorenzo pointant son arme devant lui que personne n'était présent dans la pièce. Nista. (Rien en serbe) on avance alors dans la pièce.
On fais le tour de l'appartement pour voir de quoi il est composé. Dès que mon regard croise le canapé sale mais qui a l'air si confortable, la tentation est si forte que je m'affale dedans, épuisée de cette dure journée. Lorenzo lui, déterminé et inépuisable, continue de fouiller dans tous les placards qui remplis cette appartement pour y trouver peut être de la nourriture encore comestible. Je pose ma tête sur l'accoudoir et somnole légèrement.

"Princesse, tu as le choix entre haricots verts en boîte ou haricots verts en boîte" dit-il, heureux de sa blague pourris.

"Peu importe, j'ai tellement faim et je suis tellement fatiguée qu'inconsciemment je pourrais manger le rideau de la fenêtre." Dis-je à haute voix, à moitié consciente de mes paroles car je suis à moitié endormie.

Lorenzo se tourne vers moi et me regarde surpris avec un air bizarre et questionneur.

"Reposes toi, tes paroles seront plus fondées!" Finit-il en posant une couverture poussiéreuse qu'il a trouvé sur le fauteuil à la droite du canapé.

A une certaine époque, j'aurais absolument pas acceptée de m'installer dans un canapé aussi crasseux avec une couverture remplit de bactéries non identifiées mais dans ce monde totalement surréaliste, c'est impossible de jouer les princesses. Aujourd'hui, j'accepterai tout et n'importe quoi, même porter les vêtements d'un cadavre si je finissais nue.. Je vois l'accorde, c'est un peu glauque comme métaphore et comme façon de voir les choses, mais ici, on survit croyez moi. Et encore, la survit est un bien grand mot. On s'écarte et on accorde plus de temps à la folie et la mort avant de vous amener avec elles.. C'est assez dingue et affreux vu comme ça mais c'est la vérité pure et simple.
J'espère un jour sortir vivante d'ici, mais je suis pas sûr que psychologiquement, avec la pression médiatique, le changement de contexte et le retour à la vie normale mon cerveau reste tel quel. Je me demande des fois: à quoi bon ce battre ? Car psychologiquement une fois sortie d'ici la folie nous prendra, car on comprendra réellement qu'on a vu et subit des choses affreuses delà à tuer des gens pour sauver sa peau. Des fois je me dis qu'il est peut être préférable de rester la, dans un appartement et se laisser mourir car notre âme et notre humanité c'est envolées avec ce putain de mur qui c'est construit autour de nous tous..

Behind the wallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant