Une raison d'espérer

Chapitre 3 -

Edit du 24/05/17 :  En cours de correction. Ce chapitre changera dans la nouvelle version d'Une raison d'espérer.

Loïc - 13 ans auparavant

Le soleil tape fort, et les blés dorés frémissent au gré d'une légère brise estivale.

De loin, je ne peux la quitter des yeux.

Elle est comme un mirage au milieu du désert.

Une merveilleuse apparition au milieu d'un champ.

Si c'est un rêve, je ne veux pas me réveiller.

Encore quelques pas et nous serons face à face.

Quatre pas. Trois. Deux. Un.

Ses yeux, bleu comme le ciel au-dessus de nos têtes, hésitent avant d'effleurer les miens.

Je rassemble tout mon courage pour que les mots parviennent à franchir mes lèvres sans trembler.

— C'est cool de rencontrer quelqu'un. Je me sens moins seul. Trois jours que je viens par ici et je n'ai même pas croisé un chat.

Elle rit en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Son rire fait pétiller ses yeux et chavirer mon cœur.

— Il n'y a pas foule, c'est vrai.

Sa voix est douce et claire.

Un petit haussement d'épaule et une moue mutine :

— C'est la campagne...

D'un geste gracieux de la main, elle balaie les épis de blé. Je suis ensorcelé.

— Je m'appelle Loïc. Je viens d'emménager avec ma famille.

Je désigne le toit de la maison que l'on aperçoit d'où nous sommes.

Elle suit mon geste du regard, se perd un instant au loin.

— Moi c'est Lila. J'habite à 200 mètres de chez toi, au bout du chemin. Mes parents tiennent l'Auberge.

Ai-je jamais entendu un si joli prénom ?

— Enchanté de faire ta connaissance, Lila.

Lila. LILA. Quatre lettres qui ont une saveur délicieuse dans ma bouche. Quatre lettres

— Moi aussi.

Elle me fixe comme si elle voulait voir au plus profond de moi. Je me sens rougir.

J'attrape une marguerite pour faire diversion, et la lui tend.

— Merci jolie Lila. Tu viens de me sauver d'un ennui mortel, déclamé-je d'un ton théâtral.

Son rire ravi et ses joues roses. Cette adorable fossette sur sa joue gauche. La marguerite qui tournoie entre ses doigts délicats.

Je suis subjugué.

— Nous pourrions nous ennuyer mortellement ensemble, propose-t-elle avec un clin d'œil.

— Je n'osais pas te le proposer.

De face à face, nous voilà côte à côte.

Les mains enfouies au fond des poches de mon bermuda, je lui emboîte nonchalamment le pas.

Dans ma tête s'imprime le profil gracieux de Lila.

La courbe douce de son épaule dénudée.

Les boucles lâches et soyeuses de ses cheveux qui s'entremêlent.

Il y a quelque chose.

Quelque chose que je n'ai encore jamais ressenti.

Elle parle et je fixe ses lèvres roses et pleines.

Le vent soulève ses cheveux, des mèches balaient son beau visage. Elle me sourit.

Mon cœur bat la chamade.

Je sais déjà que je ne vais plus penser qu'à elle.