Chapitre 10 - Evan

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En média, je vous présente Evan, du moins l'idée que je m'en fais. Ajoutez - lui quelques tatouages et voilà ;-)...



Lila


Evan et Théo se bousculent en riant dans l'encadrement de la porte.

— Ne te moque pas de moi, Petit Scarabée, sinon tu vas le regretter !

Mon meilleur ami esquisse un mouvement de Kung Fu en poussant un cri à la Bruce Lee. Il se fige, un genou en l'air et les bras déployés, en nous apercevant, Loïc et moi. J'aurais ri si la tension qui émane de Loïc n'était pas aussi flagrante. Théo laisse tomber son sac et vient me rejoindre, il rit de bon cœur.

— Maman, Tonton Evan il est complètement toc toc ! s'esclaffe-t-il en pointant sa tempe de son index.

J'acquiesce en souriant avec un hochement de tête convaincu, et me baisse pour embrasser sa tignasse de cheveux châtain.

— Je sais, Théo. Chaque jour, j'en ai la confirmation.

Evan reprend une posture normale et réajuste sa veste avec ce qu'il lui reste de dignité. Il a un bandana noir noué sur la tête, laissant entrevoir ses cheveux longs sur la nuque. C'est un motard, et il le revendique haut et fort, jusque dans son style et ses tatouages.

Un beau mec aux allures d'ours mal léché, mais au cœur tendre.

— C'était la posture du héron, redoutable, grommelle-t-il en nous rejoignant.

Mon ami vient poser un bras possessif sur mon épaule, avant de daigner poser les yeux sur Loïc.

— Tiens, un revenant, lâche-t-il avec un mépris évident.

Loïc, le visage froid mais impénétrable, le fixe droit dans les yeux.

— Et toi, toujours là, réplique-t-il avec le même dédain.

— Ouais. Toujours. Fidèle au poste, le nargue Evan, en resserrant son étreinte sur mon épaule.

Les deux hommes se défient du regard, et je me dégage du bras de mon ami, tendue. Je sais bien que tous les deux ne sont jamais appréciés.

— Maman tu as vu ses bottes ? demande mon fils qui s'est assis sur le tabouret, les jambes ballantes.

Je baisse les yeux sur les pieds d'Evan en même temps que Loïc.

— Tu as ressorti les santiags ! m'exclamé-je, un brin moqueuse.

Si j'avais noté le bandana noué sur sa tête, je n'avais pas remarqué les bottes à bout pointu.

— Ouais ma belle, et tu sais pourquoi ? dit-il fièrement.

— Non ?!

— Si ! Je suis allé la chercher en début d'après-midi... Elle est sublime, soupire-t-il, une lueur d'extase dans ses yeux bleu glacier.

— Génial ! m'écrié-je en tapant dans mes mains.

— Tu l'as dit ! Et je t'emmène faire un tour quand tu veux, baby, souffle-t-il avec l'air surjoué d'une star de ciné, en me passant un doigt sous le menton.

J'éclate de rire en même temps que mon fils. Loïc assiste à notre échange, impassible, les mains dans les poches. Mon rire s'éteint quand nos regards s'accrochent. Le sien semble osciller entre mélancolie et colère, et mon cœur se serre.

— Evan a acheté une nouvelle Harley, il en rêvait, jugé-je bon de lui expliquer.

Il acquiesce d'un mouvement de tête quasi imperceptible, toujours sans l'ombre d'un sourire.

Une raison d'espérerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant