Ce matin-là, je me réveillais avec une envie pressante de parler avec Madame de Noailles. En effet, Adélaïde m'avait révélé l'identité de la personne qui avait subit l'Acte de Pierre. Ce n'était personne d'autre qu'Anne Claude Louise d'Arpajon, autrement dit Madame L'Etiquette, également appelée Madame de Noailles.
Non, Internet n'a toujours pas été inventé.
Cependant, Madame de Noailles était le sujet d'un de mes exposés de 5e.Oui, comme vos le savez déjà, j'ai plutôt une bonne mémoire.
Cela faisait donc deux semaines que j'avais appris l'existence de cette histoire.
Cela faisait aussi deux semaines que j'avais eu une altercation avec Louis XVI. Depuis, il ne cessait pas de riposter avec des contrecoups cinglants.
Sinon, par rapport à Pierre et à ce qu'il est arrivé, je m'y suis remise, lentement mais sûrement avec, néanmoins, quelques difficultés. Mais je préfère m'estimer chanceuse de ce que j'ai vécu. Il est vrai que je n'aurais pas pu supporter ce qu'il est arrivé à Madame de Noailles.
Parfois, les événements qui avaient caractérisés mon voyage dans le passé m'arrivent à nouveau. Au début, j'ai vraiment pensé que quand ce n'est pas moi qui ait le contrôle sur le corps de Marie Antoinette, que ma vue se brouille et se modifie, que les objets présents dans mes alentours saturent, cela faisait référence à une faille spatio-temporelle. Ou bien, c'est une façon de rentrer chez moi.
Je ne savais pas trop quoi en penser, tout cela n'était pas très clair. D'ailleurs, je n'étais même plus sûre de pouvoir rentrer chez moi un jour.
Peu importe. Il faut vivre au jour le jour.
Et aujourd'hui, j'étais décidée à établir un contact avec Madame de Noailles.Après quelques minutes de méditation dans le lit de la Reine, Adélaïde vint me voir pour aider la reine qui repose en moi à s'habiller. Elle me conduisit alors vers la Salle des Couverts.
Je trouvais le Roi et il me fit un baise-main, puis prononça ces quelques mots :
- Essayer de ne point faire tomber votre nourriture, cette fois-ci, dit-il assez fort pour que moi seule puisse entendre cette phrase.
Il se trouve que, pendant le petit-déjeuner de la veille, j'avais, malencontreusement, fait tomber ma nourriture par terre et sur ma robe. Cela avait laissé une tâche plutôt visible, et j'avais été contrainte de porter la robe, preuve d'un embarras assez conséquent, tout le reste de la journée.
- Et vous, lançais-je, à sa portée seulement, essayer de comprendre que ce que vous avancez ne m'atteins pas une seule seconde, ni d'une quelconque manière, dis-je en laissant s'étirer un sourire machiavélique sur mes lèvres.
Je pris ensuite place à table et lui adressais ces mots :
- Ne souhaitez-vous donc point vous nourrir ? demandais-je d'un ton sarcastique.
De mauvaise grâce, Louis s'approcha de ladite nourriture et s'attabla péniblement.
Le repas se serait passé dans un silence complet si je n'avais fait de Guilhem notre sujet de conversation.
- Cela fait longtemps que je n'ai pas vu Guilhem de Villiers. Depuis le bal, en l'occurrence. Se serait-il volatilisé ?
- Le compte de Villiers ? Je n'en sais rien. Il est vrai que je n'ai pu passer du temps avec lui, car il était à vos côtés. N'êtes-vous donc point amis ? me questionna Louis, à qui veut l'entendre (c'est-à-dire aux nobles qui tendaient l'oreille pour intercepter ne serait-ce qu'une seule de nos paroles).
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Dans la peau d'une autre
خيال علميMarie Scaron, 15 ans, se retrouve prisonnière dans un corps et dans un espace temps qui n'est pas le sien. Elle essaye de tout faire pour retourner à l'intérieur de son corps, cependant ça n'est pas aussi facile dans un monde qu'elle connaît à peine...