Chapitre I.

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 Je lance officiellement cette histoire! :D J'attends vos avis avec impatience! :D

                                                                                                 * * * *

   Une fois de plus, son portable sonna. Comme s'il essayait de la retenir. Une fois de plus, elle réussit à l'ignorer. Hélène était déterminée. Cela faisait six mois qu'elle essayait de tenir sur ses jambes. Six mois qu'elle n'était plus qu'un corps sans âme. Elle qui autrefois était pleine de vie, souhaitait désormais mourir. Ce jour fatal était arrivé, elle allait rejoindre son fiancé décédé d'une rupture d'anévrisme. Cela avait été si soudain. Elle ne pouvait vivre dans un monde où il n'existait pas. Elle éteignit son téléphone et le posa sur la table basse noire. De même que sa tasse de thé. Elle n'y avait pas touché alors qu'elle adorait cela. Avant. Elle se leva du canapé gris clair et d'une démarche vacillante se rendit dans la salle de bain.

     Elle tourna le robinet et le regard vide, elle fixa l'eau qui prenait possession de la baignoire. Plus le niveau d'eau montait, plus son cœur palpitait. Auparavant, elle trouvait que le suicide était un acte de lâcheté. Ce soir, il représentait sa délivrance. Elle ignorait s'il y avait un paradis, donc si elle rejoindrait Paul. Cependant, tout lui conviendrait plutôt que de lutter sans cesse contre la vie. Cette dernière avait gagné. Hélène n'avait plus de force. Elle laissait tomber les armes. Elle voulait simplement dormir.

      Machinalement, elle baissa la fermeture éclair sur le côté de sa robe crayon noire. Elle la laissa glisser lentement jusqu'à ses mollets. Le regard fixé droit devant elle, elle la repoussa du pied. Elle enleva sa culotte en dentelle bordeaux et fit de même avec le soutien-gorge. La seule chose qu'elle garda contre son cœur était la photographie de Paul et elle. Ils l'avaient prise dans un photomaton il y a cinq ans. A chaque fois qu'elle la regardait, leur bonheur venait la gifler. Et pourtant chaque jour, elle la glissait dans son soutien-gorge. Près de son cœur. Elle enjamba la baignoire et se laissa glisser dans l'eau en tenant fermement contre elle la petite photographie. Plus qu'un seul petit effort et ce serait fini. Elle n'avait plus qu'à mettre la tête sous l'eau. Elle leva la photographie et la regarda.

- Je suis désolée. Je n'y arrive plus.

    Une larme lui effleura doucement la joue. Elle en fut surprise. Elle qui pensait ne plus pouvoir pleurer. La larme continua son ascension dans son cou et tomba dans l'eau. Hélène embrassa une dernière fois Paul et descendit le bas de son corps. Sans prendre de respiration, elle enfuit la tête sous l'eau. Elle ferma les yeux et son attention se concentra sur le bruit. Elle n'entendait que l'eau du robinet couler. Elle ne pensait plus. Rapidement elle manqua d'air, elle ouvrit la bouche et perdit le peu d'air qu'elle avait. Une attraction la repoussait vers l'air libre. Ses instincts se battaient contre sa volonté mais elle ne céderait pas. D'un geste brusque, elle se frappa la tête contre la paroi de la baignoire et fut engloutie par le noir complet.

    Une lumière blanche comme elle n'en en avait jamais vu la ramena à elle. Elle mit la main devant les yeux. Celle-ci était si intense qu'elle l'empêchait de voir où elle était.

- Hélène... Murmura une voix grave.

    Son cœur s'emballa. Une sensation qu'elle avait oubliée depuis six mois réapparut : l'espoir. Etait-ce Paul ? Avait-elle réussi ? Le paradis existait-il réellement ?

- Hélène, que fais-tu ici ? Répéta la voix.

     Son cœur se serra et la boule dans son ventre réapparut. Ce n'était pas Paul. Elle baissa la main. L'intensité de la lumière avait diminué. L'homme était loin, elle n'arrivait pas à voir son visage. Il était tout de blanc vêtu. Il portait un pantalon large et un tee-shirt.

- Qui êtes-vous ?

L'inconnu ne répondit pas. Elle fit un pas vers lui.

- Où suis-je ? Demanda t-elle en écartant les mains.

    Elle constata qu'elle était vêtue d'une longue robe blanche.

- Suis-je morte ?

- Non, pas encore. Si tu franchis ce tunnel, tu le seras.

- Qui êtes-vous ?

- Cherche dans ton passé.

    Elle réfléchit quelques secondes mais cette voix ne lui rappelait personne. De toute façon, elle n'était pas là pour jouer aux devinettes. Elle voulait simplement qu'il la laisse passer car il semblait lui barrer le chemin.

- Je veux franchir ce tunnel. Déclara t-elle en mettant les mains sur les hanches.

- Pourquoi ?

- Je suis désolée mais cela ne vous regarde pas. C'est un choix personnel.

- A cause d'un chagrin d'amour ? Questionna l'homme en riant.

    La colère s'empara de chaque parcelle de son corps. Il n'avait aucun droit de se moquer d'elle. Il ne savait rien sur l'amour qui les unissait, Paul et elle.

- Je vous interdis de me juger.

    Cet homme était loin d'être un ange. Et s'il l'était, elle en serait vraiment surprise. Il se permettait de lui parler comme s'il la connaissait.

- Ton caractère est toujours ... aussi volcanique.

- Assez ! Dites-moi qui vous êtes !

- Au plus profond de ton être, tu le sais. Quant à la cause qui t'a amené jusqu'ici, elle est pitoyable. Es-tu certaine qu'il était ton grand amour ?

- Bien-sûr que oui ! S'énerva t-elle en levant les yeux au ciel.

- Le grand amour ne correspond pas à celui d'une vie.

     Avant qu'elle n'ait pu répondre, l'homme fit un pas vers elle. Son visage apparut enfin. Elle en fut pétrifiée. Il était brun, ses yeux étaient bleus marine. Ils étincelaient. Sa mâchoire était carrée et suivait parfaitement avec sa carrure imposante. Elle n'avait jamais croisé un être aussi beau. Bouche bée, la main tremblante, elle la tendit vers lui. Soudain, elle fut comme projetée en arrière et l'homme s'éloigna de plus en plus. Elle battait des bras dans le vide afin de rester près de lui. En vain. 



Au delà d'une vie. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant