Chapitre VI.

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Hélène referma avec rage le clapet de son ordinateur. Il n'y avait rien. En fait, elle en avait trouvé des choses intéressantes mais aucune se rapportant à sa situation. Elle se leva brusquement de sa chaise et se massa les tempes. Il n'y avait qu'une explication, ce n'était qu'un rêve. Point. Donc Aaaron n'existait pas et il n'était pas mort. Alors pourquoi cela faisait-il aussi mal? Elle avait l'impression d'avoir vécu ce moment, d'avoir tenu Aaron contre elle pendant des jours jusqu'à en perdre la notion du temps et se rapprocher de la folie. Une idée lui apparut, elle s'était certainement tuée avec le tisonnier de la cheminée. Elle se massa la poitrine comme si elle ressentait cette ancienne douleur.

Elle se mit à faire les cent pas dans le salon. Elle se sentait vide. Enfin non, seule une douleur insupportable lui habitait la poitrine. Elle n'avait jamais subi un mal aussi fort. Ou peut-être que si. Elle ne savait plus! Elle se laissa tomber au sol en pleurs. Elle n'avait plus aucune certitude. Jusqu'à en ignorer qui elle était vraiment. Ce rêve l'avait vraiment déboussolée. Pendant des mois, elle avait prié pour qu'elle arrive à faire le deuil de Paul. Finalement, elle y était quasiment arrivée et ce depuis l'arrivée d'Aaron dans ses rêves. Sa culpabilité était immense. Comment pouvait-elle oublier l'homme qu'elle a aimé plus que tout grâce à un fantôme? Elle sursauta et se précipita sur son ordinateur. Elle l'ouvrit et tapa le terme général "Fantôme".

Après plusieurs heures à se bousiller les yeux sur l'écran, elle laissa tomber la tête sur le clavier en soupirant. Elle la releva lorsqu'un Bip retentit. Elle cligna des yeux et se les frotta de la main. Elle appuya la tête sur celle-ci, avachie sur le bureau et descendit la souris en baillant. C'est alors qu'elle tomba sur un forum. Le sujet l'interpella "Les morts et les rêves". Elle cliqua et lut rapidement la discussion. C'est bouche bée, qu'elle la finit. Selon les témoignages, l'un des rares moyens pour les êtres chers disparus de communiquer avec les vivants, étaient les rêves. Certains racontaient que leurs proches étaient venus les voir plusieurs fois dans ceux-ci. Elle se leva et appuya les mains sur le siège. Elle pencha l'avant du corps vers l'écran, les yeux écarquillés. C'était peut-être ce qui lui arrivait. Par conséquent, Aaron était peut-être l'un de ses proches mais elle ne se souvenait pas l'avoir rencontré. Donc, elle l'avait réellement vu mourir? Elle l'avait réellement aimé? Elle ne pouvait pas se le cacher, dans ses rêves, elle était toujours folle amoureuse de lui. Cet amour emplissait toujours son cœur. Par ailleurs, lorsqu'elle rêvait, ce n'était que de lui. La solution la plus sensée était que les questions qu'il avait amené, l'obnibulaient tellement qu'il s'était imposé dans son subsconcient. Elle se sentit défaillir et se rattrapa de justesse au siège. Elle devait arrêter de se rendre malade à ce sujet. Elle ne se nourissait plus et dormait à peine. Même au travail, avec ses amis ou encore sa famille, elle n'était plus elle-même.

- Cette couleur vous convient-elle? Lui demanda Sam en tendant la prochaine couverture du magasine.

Elle repositionna ses grosses lunettes noires et prit l'exemplaire. Comme souvent, ses pensées virèrent vers Aaron. Après plus d'un mois, elle ne savait toujours pas si Aaron appartenait à ses rêves ou à sa vie. Elle espérait qu'il n'existait que dans ses rêves car si ce n'était pas le cas, cela signifierait qu'il était réellement mort et que l'infime chance de le revoir était vaine. Les larmes lui montèrent aux yeux.

- Mademoiselle?

Elle tourna la tête vers Sam qui lui désignait l'exemplaire. Elle semblait inquiète. Celle-ci était son assistante depuis deux ans. Au départ, du fait de son exigence et sa rigueur, Hélène avait été froide avec elle. Puis, l'assistante avait fait ses preuves et Hélène avait eu plaisir à lui transmettre son savoir. Par ailleurs, elle n'avait jamais été bavarde ni expressive. Ce n'était pas dans ses habitudes mais Sam savait parfaitement que sa supérieure la respectait et l'appréciait.

Au delà d'une vie. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant