EXTERNAL POV
00:47am 15/02/2014 TennesseLe sang s'écoulait lentement sur le corps de Caitlin Beadles, la 150e victime de notre assassin. Il se releva et observa son chef d'œuvre. Les yeux grands ouverts, désormais vides de vie, la jeune femme fixait le plafond, une expression de peur intense sur le visage. Il sourit. Quel douce sensation de voir le sang couler sur le ventre nu de sa victime. Quel doux son que d'entendre une personne vous supplier de lui laisser la vie. Il n'existe pas de meilleur sentiment que celui de se dire que l'on vient de prendre une vie. Il se releva, laissant retomber lourdement le couteau sur le sol, provoquant un bruit sourd qui résonna dans la grande maison. Maison dont laquelle il décida de faire le tour.
Le bruit de ses pas trempées dans le sang de sa victime généraient un horrible son de succion sur le sol carrelé. La maison était parfaitement bien rangée, une maison très féminine. Elle était innocente. Il sourit. Quel plaisir de se dire qu'elle n'avait, en plus de ça, de problèmes avec personne, qu'elle menait une bonne vie.
Il retourna dans la pièce où se trouvait le corps de la défunte. Il glissa lentement sa main dans la poche de la victime. Son corps était déjà froid, et elle baignait dans son propre sang. Il en sortit un tout nouveau Smartphone. Il sourit et déverrouilla l'écran avant d'aller voir les messages.
Aucun ne retint son attention. Sauf un.To Christian - 00:28am
JE SUIS SEULE À LA MAISON, J'AI PEUR, J'AI L'IMPRESSION QU'IL Y A QUELQU'UN...Il sourit. Si seulement elle avait su. Il regarda le nom du destinataire « Christian » qui venait d'ailleurs de répondre.
From Christian - 00:56am
TU AS L'IMPRESSION QU'IL Y A QUELQU'UN ? TU VEUX QUE JE VIENNE ?Il sourit et prit un malin plaisir à répondre.
To Christian - 00:58am
TROP TARD.Il éteignit le téléphone puis se tourna. Dans une violence incroyable, il balança alors le téléphone contre le mur, qui s'éclata en une centaine de morceaux.
Il savait que le dénommé Christian n'allait pas tarder à venir après la réception du message. Il se dirigea donc vers le garage où il trouva directement ce qu'il cherchait. Un marteau. Il revint dans la pièce où le cadavre prenait désormais une teinte bleutée. Il s'assit à califourchon et caressa une dernière fois la joue glacée de sa victime. Il leva le marteau sur sa tête, et l'abattit violemment sur le visage de la jeune femme. Les bouts de chair et d'os volaient à travers la pièce. Le marteau créait un bruit semblable à celui d'un bout de bois que l'on cassait, chaque fois qu'il pénétrait dans le crâne de la pauvre femme. Il dût lui donner une vingtaine de coup, assez pour que son beau visage soit désormais méconnaissable. Il sourit. C'était un vrai carnage. Son meilleur coup, sûrement. Des phares éclairèrent la pièce plongée dans le noir, puis un crissement de pneus résonna dans le jardin. Il courut se cacher derrière le canapé, une excitation malsaine grouillait dans son ventre. La porte d'entrée s'ouvrit à la volée, accompagné par un tonnerre soudain. Un jeune homme venait d'entrer, il devait avoir la vingtaine. Lorsqu'il découvrit le corps de sa sœur, un cri d'horreur traversa ses les lèvres. Lèvres auxquelles il apporta sa main, sous le choque. Il se rua près du corps de sa sœur, et se mit à s'époumoner.C'en était trop. Notre assassin ne supportait pas ses cris. Une étrange sensation se fit sentir dans son estomac. Il se releva brusquement et courut jusqu'à la porte restée ouverte. Ses jambes le portaient jusque dans la forêt.
Derrière lui, il pouvait entendre le jeune homme lui crier :
-Reviens ici ! Je vais te tuer putain...
Il éclata de rire et accéléra d'un coup.
Trop épuisé, trop blessé, trop choqué, Christian ne put continuer à suivre l'assassin de sa sœur. Il s'arrêta et tomba à genoux, sur le sol dur et froid. Un tonnerre éclata, suivit d'une averse violente. Il leva le visage en direction du ciel. Un éclair zébra le ciel à cet instant, ses larmes se mêlant aux gouttes de pluie.
Il se mit à hurler. Il hurla sa douleur. Une douleur trop intense, telle qu'il n'avait jamais senti avant. Comme un poids qui lui pesait sur la cage-thoracique. Il leva les yeux vers le ciel et se mit à crier :-Pourquoi tu as laissé faire ça ? Pourquoi tu l'as laissé mourir ? J'ai passé ma vie à te prier, comment peux-tu me prendre ma seule raison de vivre ? Putain, mais comment t'as pu ?
Il ne cessait d'hurler contre celui qu'il avait prié toute sa vie. Il se roulait sur le sol, n'arrivait pas à contrôler ses larmes. Il ne trouvait pas de moyen de libérer cette douleur constante, étouffante. Sa gorge le brulait. Sa souffrance était trop grande, et cette voix devenait de plus en plus présente « Tue toi...Elle est morte, tu vois pas ? Tu n'as plus de raison d'être ici, tue toi. Vas la rejoindre. »
D'un seul coup, il cessa de pleurer. Il cessa de crier, il se releva. Simplement. À cet instant, un autre esprit avait pris possession de son corps. Il prit le chemin de la maison de sa sœur. Il entra. Un éclair zébra le ciel une seconde fois, donnant une allure fantomatique à la scène invraisemblable qui se déroulait devant ses yeux. Il regarda le corps de sa sœur, méconnaissable, amoché. Il se dirigea vers la télé, où il prit le premier fil qui lui tomba sous la main : un câble HDMI. Il le prit et l'accrocha à la poutre de la maison. Il plaça une chaise en dessous, s'éleva pour former un nœud dont il avait trop souvent été tenté de faire. Il plaça son cou dans le trou que formait la corde. Un dernier regard vers sa sœur le fit se décider. Il donna un coup de pied à la chaise sur lequel il était élevé, qui tomba à la renverse. Ses jambes gigotaient dans le vide, cherchant un appui. La corde appuyait contre sa trachée, lui coupant la respiration. Il cherchait un appui, regrettant directement sa décision hâtive. Autour de lui, le paysage tournait, le fantôme de sa sœur semblait flotter devant lui : le visage méconnaissable, sa mâchoire à vif se balançant au rythme de son rire.
Le tonnerre gronda, un éclair plongea la pièce dans une lumière aveuglante : une pièce où on pouvait retrouver un corps tué d'une manière atroce et torturé, et le corps pendu d'un homme dont la souffrance avait dépassé la raison.
Quel triste vérité. N'est-ce pas ?
Hello Monster
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Monster-200
أدب الهواةLa haine est un sentiment qui nous bouffe de l'intérieur petit à petit. Elle nous transforme et nous change en quelqu'un que nous ne sommes pas. Elle s'infiltre en nous comme un serpent dans la terre, puis elle nous dévore. Nous consume, nous brûle...