Chapitre 3

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Akira.

J'avançais difficilement, la tête fouettée par le vent dur et chaud, les pieds dans le sable brûlant. Seule la vue de l'espion devant moi me motivais à avancer. Je l'avais suivis à travers la forêt, sous le couvert des arbres, jusqu'au Grand Désert, et cela faisait maintenant plusieurs heures que je l'y poursuivais. L'homme trébucha puis tomba, loin devant moi, et j'accélérais l'allure en souriant. Je n'avais vraiment pas besoin de me presser, l'espion rebelle se fatiguerais bien plus vite que moi. Surtout qu'il lui était impossible de se cacher, dans cette étendue immaculée. Ma proie serait bientôt mienne.

**********

Siobhan.

Je marchais vers la sortie de la grotte, suivit par Kheith, qui s'était retransformé, et d'un Akim aux jambes tremblantes de fatigue. Je ralentis l'allure en soupirant, et plissais les yeux pour tenter de voir devant moi. En effet, la nuit était tombée, et la grotte était plus sombre que jamais. J'aperçu la sortie, et m'y précipitais, oubliant mes deux compagnons. Evidement, ce qui devait arriver arriva : je trébuchais sur un caillou, et m'étalais de tout mon long sur le sol, la tête dans une flaque. Je relevais ma tête trempée et jetais un regard mauvais à la flaque en question, en m'écriant :

- Putain de caillou ! Vous voulez ma mort, c'est ça ?

Je m'interrompis en observant mon reflet dans l'eau illuminée par la lumière de la lune. Mes cheveux blonds presque blanc habituellement lisses étaient plus que décoiffés, et me donnaient un air de folle. Ma bouche fine et pâle s'étira dans un « oh » surpris, tandis que mes yeux bleu saphir s'écarquillaient. J'éclatais de rire en me rendant compte du ridicule de la situation, et mon visage fin et anguleux s'anima, comme doué d'une vie propre. Des bruits de pas retentirent derrière moi, et j'aperçu Kheith et Akim émerger de l'obscurité. Le vieux Chef s'assit à l'entrée, essoufflé par le rythme soutenu que le métamorphe lui avait imposé, tandis que mon ami me regardait d'un air pensif.

- J'avais chaud, tentais-je de me justifier en m'asseyant, mal à l'aise qu'il me voit dans cet état.

- Je n'en doute pas, répondit-il calmement.

Trop calmement. Il se foutait de moi, où je ne m'appelais plus Siobhan Nienor. Je grinçais des dents en aplatissant mes cheveux rebelles, jetais un regard à Akim qui respirait bruyamment et me levais, tournant le dos à Kheith. Je me dirigeais vers la sortie d'un pas raide, et m'arrêtais sous un rayon de lune. Le ciel était dégagé et aussi noir que l'ébène, mais la lumière de l'astre nocturne me permettais de voir pratiquement jusqu'au bas de la colline. Vers le village.

Je me retournais, m'apercevant que mes compagnons attendaient sagement que je les rejoigne, pour pouvoir ramener Akim et me permettre d'emporter quelques affaires. Je couru jusqu'à Kheith, aidait le vieux chef à monter puis grimpais à mon tour, beaucoup plus agilement. Kheith s'envola sans bruits, et prit la direction du village.

Le métamorphe atterrit doucement à la porte du village, et attendit qu'Akim et moi soyons descendus pour se redresser. Sans un regard en arrière, le Vieux chef partit en direction de chez-lui, tandis que je restais quelques secondes de plus, sentant que Kheith voulait me dire quelque chose. Au bout de ce qui me sembla des heures, il prit la parole.

- Siobhan... je suis désolé, vraiment.

- Je ne t'en veux pas. Enfin, à peine. Soyons honnêtes. Apprendre comme ça que tu n'étais pas un Dragon, mais le dernier du peuple des Zaïrs.... Ca m'a fait un choc. D'autant qu'en même temps, on m'annonce qu'il y des terres au-delà du Grand Désert, que j'y ai un ennemi ancestral, et qu'en prime nous allons devoir partir pour ces... comment tu les appelles déjà ? Royaumes, c'est ça ? Voilà, que nous allons devoir partir pour ces royaumes, aider ces humains inconnus qui ont massacré ton peuple et mes ancêtres... C'est vraiment difficile à digérer. Et c'est un euphémisme. D'autant que, honnêtement, ..

Le sceau du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant