Chapitre 3:

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Malgré son refus de lui adresser la parole, son refus catégorique de lui adresser ne serait-ce qu'un mot, il continua de parler.



- Je m'appelle Kayden. Kayden Smith. Et si je suis là c'est pour t'aider Shannon. Nous sommes tous là pour t'aider.


Il l'intrigua lorsqu'il lui expliqua que son but était de l'aider. Tout d'abord, en aucun cas elle n'avait demandé de l'aide à qui que ce soit. Ensuite, elle n'avait jamais demandé à être amené dans cet endroit vétuste, et enfin, elle n'avait surtout pas demandé à ce qu'on lui mette la réalité en pleine face tout à coup. Elle n'avait pas quémandé non plus à ce qu'on lui fasse mal au plus profond d'elle-même. Pourtant, ces foutus inconnus s'étaient immiscés dans sa petite vie jusque-là tranquille, touchant le point le plus sensible de son être, s'attaquant à un sujet « tabou ». C'était comme si on lui avait attrapé le cœur le serrant si fort jusqu'à ce qu'il s'arrache de sa cage thoracique: la douleur qu'elle ressentait était telle qu'elle. Elle s'était pris une claque en pleine face, et était retombée dans la réalité, la triste réalité.



- A quoi est-ce que tu penses? Ajouta-t-il, l'observant longuement.


Elle était en effet dans les nuages depuis quelques instants. Elle s'était redressée, et regardait son bureau, complètement perdue dans sa petite bulle mais pourtant elle ne répondait toujours pas. Peu à peu des doutes prenaient place dans l'esprit de Shannon. Elle venait d'apprendre le décès de son frère alors qu'elle était pourtant sûre de l'avoir vu un peu plus tôt.


- Shanon ? Insista ce fameux psychologue, en essayant d'établir un contact visuel avec elle.


S'il croyait que en lui posant simplement une question, il allait lui faire avouer tout ce qu'elle ressentait, c'était peine perdue. Jamais elle n'allait lui laisser l'occasion d'entrer dans sa tête, jamais elle n'allait se laisser soutirer une quelconque information au sujet de toute cette histoire, tout simplement parce qu'elle souhaitait désormais ne plus aborder la chose avec qui que ce soit, et surtout pas avec un inconnu. Il était sûrement malin et avait peut-être recours à différents procédés pour la faire parler, seulement il ne la connaissait pas et par conséquent ne savait pas qu'elle l'était également; bien assez pour ne pas se faire berner. Ce n'était qu'un simple inconnu, une personne banale qu'elle aurait très bien ou le rencontrer tout à fait par hasard dans la rue. Elle se voyait mal donner son entière confiance à cet inconnu.

Elle continua à être perdue dans ses pensées, dans son monde dont l'accès était interdit à toutes personnes, et apparemment il l'avait bien compris étant donné la façon dont il la regardait. Elle lui jetait quelques regards de temps à autres. Sans s'en rendre compte, la petite voix dans la tête de Shannon répondait aux questions de cet inconnu.


- Parles-moi Shannon. Ça fait du bien de dévoiler ce que l'on a sur le cœur parfois tu sais. Il faut savoir que lorsque tu parles à un inconnu, il est rare qu'il puisse te juger tout simplement car il ne te connait pas, il ne connait pas ton parcourt et encore moins les valeurs que tu as pu acquérir au cours de celui-ci, c'est pourquoi tu peux souffler un bon coup, et me parler, te dévoiler sans aucun problème.



Un long silence régna : en aucun cas elle ne se voyait se confier à lui, pas comme ça. De plus, ça n'était pas le genre de silence parce que la conversation arrivait à son court, ni le silence parce que l'on en avait besoin. Au contraire, c'était plutôt ce genre de silence tendu et pesant, qui traduisait l'ennuie d'une personne, où tout simplement le fait qu'elle ne supportait pas la personne face à elle et tentait de se maîtriser pour ne pas éclater. C'était actuellement l'effet que ce silence procurait à Shannon.

Psychiatric Hospital (en pause, à retravailler)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant